News Letter n°2023 - 41 du Samedi 14 Octobre

Rapport Durable et GRI (2ème partie)

Episode 29

CSRD = Corporate Sustainability Reporting Directive

= Directive sur les rapports de durabilité des entreprises


Nous continuons cette semaine l'exploration des Normes GRI et plus exactement des 3 Normes dites "universelles" qui encadrent l'ensemble du processus.

  • GRI 1 - Fondation
  • GRI 2 - Informations générales
  • GRI 3 - Thèmes pertinents

NB : vous l’aurez compris, si vous êtes déjà un spécialiste de la RSE ou une grande entreprise, cet article n’est pas pour vous. Cet article est destiné aux ME (microentrepreneur effectif de moins de 10 personnes) et aux TPE/PME (effectif de moins de 250 personnes), non concernées (pour l’instant) a priori par la CSRD, sauf si donneurs d’ordres et autres parties prenantes les interrogent sur leurs propres indicateurs. Mais, cela peut servir de source d’inspiration, je l'espère ! Je vous laisse juge.


La norme GRI 1 a été présentée la semaine dernière dans ses grandes lignes : https://www.rsepourtous.fr/csrd28

Dans son chapitre 3, la norme présente les 9 exigences attendues pour présenter un reporting "conformément aux normes GRI".

L'exigence n°2 renvoie à la Norme GRI 2 qui détaille les exigences en matière de "communication des éléments d'informations générales".

L'exigence n°4 renvoie à la Norme GRI 3 qui détaille les exigences en matière de "communication des éléments d'informations pour chaque thème pertinent".

Voyons cela :

  • GRI 2 - Informations générales 2021
  • L’organisation et ses pratiques de reporting (section 1)
  • Activités et travailleurs (section 2)
  • Gouvernance (section3)
  • Stratégie, politiques et pratiques (section 4)
  • Engagement des parties prenantes (section 5)

GRI 2 - INFORMATIONS GENERALES

La norme entre en vigueur le 1er janvier 2023.

Son plan est organisé en 5 sections :

  • 1. L’organisation et ses pratiques de reporting
  • 2. Activités et travailleurs
  • 3. Gouvernance
  • 4. Stratégie, politiques et pratiques
  • 5. Engagement des parties prenantes

que je vous invite à rapporocher du plan retenu dans les normes ESRS et plus spécifiquement dans la norme ESRS 2 qui a la même objet que la Norme GRI 2 : présenter les informations générales du reporting.

  • 1. Gouvernance
  • 2. Stratégie
  • 3. Gestion des IRO (Impacts, Risques et Opportunités)
  • 4. Métriques (Indicateurs) et Objectifs

https://www.rsepourtous.fr/csrd22

Le point 5 "engagement des parties prenantes nous aidera peut-être à mieux comprendre comment réaliser la Matrice de Double Matérialité, puisque sont abordées une notion "d'engagement des parties prenantes" puis la notion de "négociations collectives".

De même que la norme GRI 3 devrait nous permettre de mieux comprendre comment déterminer les "thèmes pertinent", c'est à dire, traduit en langage CSRD les "impacts importants".


Les 5 sections de la norme sont suivies d'un glossaire et d'une bibiographie qui énumère les instruments intergouvernement , base de la norme.


Liste de ses entités incluses dans le reporting de durabilité

La norme exige de l’organisation qu’elle dresse la liste de ses entités incluses dans son reporting de durabilité. Ces entités définissent le champ d’application de tous les autres éléments d’information à fournir dans le reporting.

L'organisation devra expliquer l'écart entre le périmètre retenu et le périmètre retenus dans d'éventuels états financiers consolidés audités, si il y a lieu, ainsi que l'approche utilisée pour consolider l'information (élément d'information 2-2 de la norme).


L’organisation et ses pratiques de reporting (section 1)

Cette section est uniquement "organisationnelle". Les informations demandées permettent de cerner les périmètres des informations fournies dans le reporting :

  • l'identité de l'organisation
  • le périmètre des entités retenues
  • la période du reporting et sa fréquence
  • le point de contact pour les questions
  • les "reformulations" d'informations de périodes pécédentes (comparabilité)
  • les déclarations d'assurances externes y compris si et comment l’organe de gouvernance le plus élevé et les cadres supérieurs sont impliqués

Activités et travailleurs (section 2)

Les informations demandées permettent de "connaitre" l'organisation ; seront présentées :

  • les activités de l'organisation, chaîne de valeur et autres relations d’affaires
  • les employés (sous entendus en CDD ou CDI ou autres contrats de travail (alternants ..)
  • les autres travailleurs non employés


Activités : l'entreprise décrit :

  • sa chaîne d'approvisionnement (sous traitants de 1er et 2ème niveaux, ressources)
  • ce qu'elle produit et les marchés desservis
  • les organisations servies (livrées) et leurs activités, les systèmes de distributions et les donneurs d'ordre

et fournit un contexte qui permet de comprendre les impacts de l’organisation sur l’ensemble de sa chaîne de valeur.


Employés : l'entreprise indique la composition, en nombres, de son personnel notamment quand à la précarité (ou la pérennité) de l'emploi (emplois permanents, temporaires, temps partiel ...) réparti pat sexe et région.

Elle enrichit ces données des informations contextuelles nécessaires à la compréhension des

données communiquées, y compris les fluctuations du nombre d'employés.


Travailleurs qui ne sont pas des Employés : l'entreprise indique la composition, en nombres, de ces "travailleurs"(prestataires, stagiaires, bénévoles, travailleurs délégués, interimaires), le type de contrats en place et le type de travail effectué (y compris le lieu (bureau, client, zone publique etc ...).

Elle explique les fluctuations du nombre d'employés.


Gouvernance (section3)

L'organisatiion doit :

  • 1. décrire la structure de gouvernance de l’organisation, notamment les comités de l’organe de gouvernance le plus élevé
  • 2. énumérer les comités de l’organe de gouvernance le plus élevé qui sont responsables des décisions et de la supervision de la gestion des impacts de l’organisation sur l’économie, l’environnement et les personnes
  • décrire la composition de l’organe de gouvernance le plus élevé et de ses comités en fonction

Structure et composition de la gouvernance :

Il s'agit de comprendre comment la gestion de ses impacts les plus significatifs sur l’économie, l’environnement et les personnes, y compris les impacts sur les droits de l’homme, est intégrée dans la stratégie et les opérations de l’organisation.

Les informations portent sur la manière dont les organes de gouvernance sont mis en place et sur leur capacité à superviser la gestion des impacts de l’organisation. Elles facilitent également la compréhension du rôle et des responsabilités des organes de gouvernance par rapport à ces impacts.


Il s'agit de se rendre compte des compétences des OADS (organes d'administration, de direction et de surveillance), de la prise en compte de la représentation des parties prenantes ou de groupes sociaux qui peuvent ^tre sous-représentés, de la répartition par sexe ou de son degré d'indépendance.


Le rôle de l’organe de gouvernance le plus élevé dans la supervision de la gestion des impacts doit être décrit. Il s'agit de comprendre le rôle de la gouvernance dans :

  • l’élaboration, l’approbation et la mise à jour des déclarations de valeurs ou de mission, des stratégies, des politiques et des objectifs de l’organisation en matière de développement durable
  • la supervision de la diligence raisonnable de l’organisation et des autres processus visant à identifier et à gérer les impacts de l’organisation sur l’économie, l’environnement et les personnes, et notamment :
  • l'engagement avec les parties prenantes pour soutenir ces processus
  • la prise en considèration des résultats de ces processus
  • l’examen de l’efficacité des processus de l’organisation
  • Rappel sur la diligence raisonnable (voir GRI 1):

La diligence raisonnable fait référence au processus par lequel une organisation identifie, prévient, atténue et rend compte de la manière dont elle traite ses impacts sur l’économie, l’environnement et les personnes, y compris les impacts sur les droits de l’homme.

L’organisation devrait aborder les impacts négatifs potentiels par la prévention ou l’atténuation.

Elle devrait aborder les impacts négatifs réels par la remédiation dans les cas où l’organisation identifie qu’elle a causé ces impacts ou y a contribué.

La diligence raisonnable est élaborée par les Principes directeurs des Nations unies (ONU) relatifs aux entreprises et aux droits de l’homme, les Principes directeurs de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) à l’intention des entreprises multinationales et les Principes directeurs de l’OCDE de diligence raisonnable en matière de conduite responsable des entreprises.

Dans la suite de cette notion de "diligence raisonnable" ou "devoir de vigilance", l'organe de gouvernance va décrire :

  • comment est déléguée la responsabilité de la gestion des impacts dans l'organisation
  • le rôle de l’organe de gouvernance le plus élevé dans le reporting de durabilité
  • les conflits d’intérêts (comment sont-ils prévenus et atténués, signalés aux parties prenantes) ce qui rejoint la notion d'indépendance
  • comment est réalisée la communication des préoccupations majeures
  • comment est organisée la mise en compétence ou la progression des compétences des OADS en matière de développement durable
  • comment est organisée l'évaluation de la performance des OADS dans la supervision de la gestion des impacts de l’organisation sur l’économie, l’environnement et les personnes
  • les politiques de rémunération et le lien avec leurs objectifs et leurs performances en matière de gestion des impacts de l’organisation sur l’économie, l’environnement et les personnes
  • le processus de détermination de la rémunération

L'idée d'une telle communication est que les politiques de rémunération soutiennent davantage la stratégie de l’organisation et sa contribution au développement durable et s’alignent sur les intérêts des parties prenantes.

  • Le ratio de rémunération totale annuelle (rémunération annuelle totale de la personne la mieux payée de l’organisation comparativement à la rémunération annuelle totale médiane de tous lesemployés (à l’exclusion de la personne la mieux payée), le ratio du % d'augmentation, les informations contextuelles


On rapprochera aisément ces exigences de celles de la CSRD (Norme ESRS 2 (GOV 1+2+3+4+5).

https://www.rsepourtous.fr/csrd22

Stratégie, politiques et pratiques (section 4)

Ce 4ème point recouvre 7 éléments d'information, qui sont sont basés sur les attentes en matière de conduite responsable des affaires contenues dans les instruments intergouvernementaux officiels (déjàs cités par ailleurs) , soit :

  • 1. la déclaration sur la stratégie de développement durable
  • 2. les engagements politiques (respect des instruments intergouvernementaux)
  • 3. la question de l'intégration des engagements politiques en matière de conduite responsable des affaires dans l’ensemble de ses activités et de ses relations d’affaires
  • 4. les processus de remédiation des impacts négatifs et de réponse aux mécanismes de réclamation y compris l'implication des parties prenantes
  • 5. les mécanismes (information des utilisateurs potentiels, accessibilité ) permettant de demander conseil et de soulever des préoccupations
  • 6. la conformité aux législations et aux réglementations (enfait l'entreprise informe des cas de non conformité qu'elle a connu pendant la période de reporting)
  • 7. les adhésions à des associations (cette exigence rejoint l'ODD 17 "Partenariats pour la réalisation des objectifs) mais aussi le rôle qu'elle y joue


Ces attentes incluent le respect des lois et des réglementations, le respect de tous les droits de l’homme internationalement reconnus, y compris les droits des travailleurs, et la protection de l’environnement, de la santé publique et de la sécurité.


Les attentes couvrent également la lutte contre la corruption, la sollicitation de pots-de-vin, l’extorsion et d’autres formes de corruption, l’adhésion aux bonnes pratiques fiscales et la conduite d’une diligence raisonnable pour identifier, prévenir, atténuer et rendre compte de la manière dont l’organisation traite ses impacts négatifs sur l’économie, l’environnement et les personnes, y compris les impacts sur les droits de l’homme.

Engagement des parties prenantes (section 5)

Engagements avec les parties prenantes

L'organisation doit décrire son approche de l’engagement avec les parties prenantes, y compris :

  • les catégories de parties prenantes avec lesquelles elle s’engage, et la manière dont elles sont identifiées
  • l’objectif de l’engagement des parties prenantes qui peut être :
  • d'identifier les impacts réels et potentiels, ou
  • de déterminer les mesures de prévention et d’atténuation des impacts négatifs potentiels.
  • de déterminer et de gérer les thèmes pertinents (se reporter à la norme GRI 3)
  • comment l’organisation cherche à assurer un engagement significatif avec les parties prenantes.
  • communication réciproque
  • bonne foi des participants des deux côtés
  • communication réactive et continue
  • engagement avec les parties prenantes avant que les décisions ne soient prises
  • processus mis en place pour assurer la dynamique de ces engagements


Négociations collectives

L’organisation doit communiquer le pourcentage d’espace total d’employés couverts par des

négociations collectives et pour ceux non cooverts, si elle détermine leurs conditions de travail et d’emploi sur la base des négociations collectives qui couvrent ses autres employés ou sur la base des négociations collectives d’autres organisations.


Cette exigence repose sur le fait que la négociation collective est un droit fondamental du travail couvert par le droit d’organisation et de négociation collective de l’Organisation internationale du Travail (OIT).

à suivre ...

Les exigences de la norme GRI 2 sont donc très claires et viennent nettement enrichir les attendus des normes support de la CSRD.


Nous verrons la semaine prochaine la norme GRI 3 sur les thèmes pertinents.


à bientôt dans un prochain post : pour en savoir plus, continuer à se former, échanger les bonnes pratiques et changer nos habitudes.


Transition écologique signifie avant tout Transformation des modes de vie.


Bonne semaine !


N’hésitez pas à vous abonner et à liker bien sûr.

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