News Letter n°2025 - semaine 41 du samedi 11 Septembre

Ce que les dirigeants d’entreprise européens pensent des règles de UE pour les entreprises en matière de durabilité

et en matière de diligence raisonnable

Selon l'analyse réalisé par le Pacte Mondial de l'ONU (https://www.rsepourtous.fr/ddparleseuropeens) sur la perception du développement durable par les Européens, la durabilité est vue comme un avantage concurrentiel pour les entreprises :

  • "73% des Européens considèrent que la durabilité constitue un moteur de compétitivité pour les entreprises.

    Cette perception positive de la durabilité comme facteur de différenciation économique valide les stratégies d'entreprise axées sur l'ESG et contredit l'idée que les contraintes environnementales nuiraient nécessairement à la compétitivité."

Voyons maintenant comment les dirigeants européens d’entreprises se projettent sur cette question de la durabilité.

NB : vous l’aurez compris, si vous êtes déjà un spécialiste de la RSE ou une grande entreprise, cet article n’est pas pour vous. Cet article est destiné aux ME (microentrepreneur effectif de moins de 10 personnes) et aux TPE/PME (effectif de moins de 250 personnes), concernées par la VSME (Norme Volontaire de rapport durable pour les TPE et PME).

Mais, cela peut servir de source d’inspiration, je l'espère ! Je vous laisse juge.

J'ai utilisé pour cela, l'étude de E3G.org dont vous trouverez les références ci dessous. Voyons :

  • Message clé: Durabilité et Compétitivité vont de pair

  • Leadership et anticipation

  • Priorités à la croissance et la compétitivité

  • Quelle perception des règles européennes ?

  • Application des normes: seuils et proportionnali

  • Enjeux réglementaires et Omnibus: attention aux incohérences

  • Reporting et investissement

  • Contexte et méthodologie de l’étude

  • Points clés pour les dirigeants de TPE/PME

Source : pour accéder au document, c'est ici : https://www.e3g.org/wp-content/uploads/E3G_-YouGov-Survey-Results.pdf

Message clé : Durabilité et Compétitivité vont de pair

Les résultats délivrent un message clair: pour les entreprises européennes, intégrer la durabilité dans les pratiques commerciales n'est pas un fardeau, mais un accélérateur de compétitivité.

  • 55% des dirigeants estiment que renforcer la durabilité environnementale est essentiel pour la compétitivité, mais 21% qui pensent le contraire. Ce pourcentage est encore plus élevé dans les entreprises de 250 salariés et plus (jusqu’à 77% dans les sociétés de taille intermédiaire et 65% dans les grandes entreprises). 

  • Les entreprises avec des chaînes d’approvisionnement mondiales ou exposées à des risques chez des fournisseurs indirects reconnaissent l’intérêt stratégique de la durabilité (69% avec des opérations hors UE). 

  • La majorité des dirigeants (59%) perçoit aussi un bénéfice clair pour la réputation et la rentabilité à travers la durabilité environnementale (ce taux monte à 76% dans les entreprises intermédiaires, 71% dans les grandes). 

Leadership et anticipation

Deux tiers (68%) des dirigeants interrogés souhaitent que l’UE et les entreprises européennes soient un exemple mondial en matière de normes de durabilité : la conviction de montrer la voie et de renforcer le leadership européen reste forte.

  • 48% jugent que des règles sociales et environnementales donneront à l’UE un avantage concurrentiel sur la Chine et les États-Unis à long terme (59% chez les entreprises intermédiaires).

  • Ce point de vue est renforcé chez les entreprises actives à l’international et chez celles qui perçoivent des risques chez leurs partenaires indirects.

Priorités à la croissance et la compétitivité

Interrogés sur les priorités d’actions pour renforcer la croissance, les dirigeants européens priorisent :

  • La réduction du prix de l’énergie (53%)

  • L’investissement dans la recherche (38%) et les infrastructures (36%)

  • Les mesures de formation et requalification (31%)

  • L’accélération des procédures de planification (28%) et la numérisation (27%)

Les démarches de déréglementation (réduction du reporting de durabilité, des réglementations environnementales, des obligations de vigilance) sont minoritaires : moins d’un dirigeant sur six les mentionne dans ses priorités.

Quelle perception des règles européennes ?

Les dirigeants voient les règles strictes de vigilance et de due diligence comme un atout :

  • 53% considèrent qu’elles favorisent les fournisseurs européens (EEE) en simplifiant leur conformité, surtout dans les entreprises intermédiaires et grandes (59%).

  • Le devoir de vigilance, selon 62% des entreprises internationales, inciterait à choisir des fournisseurs européens, perçus comme moins risqués.

  • Plus de 60% jugent équitable d’exiger des grandes entreprises qu’elles mettent en place un plan de transition vers une économie verte (74% dans les sociétés intermédiaires ou grandes).

  • 41% estiment que les principaux risques en matière de droits humains ou d’environnement se situent chez les partenaires indirects et en amont de la chaîne logistique, contre seulement 18% chez les partenaires directs.

Application des normes : seuils et proportionnalité

Les dirigeants ont voté pour un seuil d’application des directives (CSRD) qui permet d’inclure davantage d’entreprises : ont voté pour un

  • Seuil de 250 personnes : 31% d’entre eux (et 34 % pour les TPE/PME)

  • Seuil de 500 personnes : 19% d’entre eux

    o Soit un total de 50%, et sachant que 15 % ont répondu « ne sait pas »

  • Seuil de 1000 personnes : 20% d’entre eux

Dommage que le seuil de 750 personnes n’est pas été utilisé car il apparait plusieurs fois dans la norme.

Le seuil de 50% paraitrait un bon compromis et répondrait aux besoins des banques et du secteur financiers (Lettre ouverte du vendredi 15 août de Christine Lagarde qui souligne l'importance de l'accès aux données extra financières des entreprises en matière de durabilité).

https://www.ecb.europa.eu/pub/pdf/other/ecb.mepletter250815_Eickhout_Gerbrandy_Pietikainen_Saramo_Wolters~25dd21fe84.fr.pdf

  • 59% soutiennent le reporting de durabilité “proportionné à la taille de l’entreprise et avec des données significatives” (70% dans les sociétés intermédiaires et grandes, 56% dans les PME).

  • 62% des dirigeants souhaitent que toutes les grandes entreprises de plus de 1 000 salariés soient tenues au reporting de durabilité.

  • 54% estiment que les grandes entreprises devraient pouvoir demander des informations de durabilité à leurs petits fournisseurs – à condition que cela reste proportionné.

Enjeux réglementaires et Omnibus 

La proposition Omnibus, qui tendrait à diverger des standards internationaux comme ceux de l’OCDE, inquiète beaucoup :

  • 42% des dirigeants estiment que cette proposition augmentera les coûts et risques pour leur entreprise (jusqu’à 56% dans les sociétés intermédiaires).

  • Ces préoccupations sont encore plus fortes chez les entreprises à présence mondiale – 57% pour celles avec des chaînes hors UE.

  • 48% des dirigeants affirment que l’incertitude juridique autour du reporting et du devoir de vigilance ralentit leurs décisions d’investissement (63% dans les entreprises intermédiaires, 59% dans les grandes sociétés).

Rapport de durabilité et investissement

La publication régulière de données de durabilité est vue comme un facteur clé pour attirer les opportunités d'investissements :

  • 50% des dirigeants pensent que publier des données de durabilité favorise les opportunités, contre 18% d’avis opposés. Ce pourcentage atteint 68% pour les entreprises intermédiaires, et 62% pour les grandes.

  • En France, ce score grimpe à 60% favorable.

Contexte et méthodologie de l’étude

L'enquête a été réalisée en ligne auprès de décideurs d’entreprises de toutes tailles :

  • 1 988 TPE/PME (moins de 250 salariés),

  • 170 entreprises de taille intermédiaire (250-999 salariés)

  • 385 grandes entreprises (plus de 1 000 salariés).

Tous les répondants occupaient des fonctions de direction ou de gouvernance.

Un tiers des répondants ont une expérience ou réalisent des opérations hors Europe, et ont ainsi une bonne connaissance des risques et opportunités liés à la durabilité transfrontalière.

Beaucoup des entreprises travaillent avec des chaînes logistiques nationales ou européennes.

 

E3G a réalisé cette étude. (https://www.e3g.org/)

E3G est un think tank international sur le changement climatique. Son objectif est de traduire la politique climatique en actions.

Points clés pour les dirigeants de TPE/PME

  • La majorité des TPE/PME européennes voit dans la durabilité un levier de compétitivité, de réputation et d’accès à l’investissement.

  • Elles attendent des règles claires mais proportionnées, appliquées dès les seuils de 250 salariés, avec une reconnaissance des spécificités des TPE/PME. Les préoccupations des PME se concentrent davantage sur la stabilité des règles, la simplicité des démarches et leur capacité à répondre aux demandes de reporting de leurs clients grands comptes.

  • La majorité (63 %) des dirigeants, en particulier dans les grandes entreprises, jugent que les sociétés devraient être tenues d’établir des plans de transition vers une économie verte, selon la directive européenne sur le devoir de vigilance CSDDD.

  • La grande majorité considère également que l'Europe devrait conserver une position de leadership mondial, articulée autour de normes environnementales et sociales ambitieuses, cohérentes et praticables.

  • Les incertitudes juridiques et la multiplication des normes non alignées avec l’international freinent l’investissement et la planification.

à suivre ...

Les dirigeants de PME/TPE interrogés lors de cette enquête expriment un vrai pragmatisme : la transition vers une économie durable est incontournable, source d'avantage concurrentiel et vitale pour la pérennité.

Mais elle dépend d’un cadre réglementaire clair, stable, proportionné et aligné, permettant aux TPE/PME de contribuer sans subir de complexité excessive.

Les attentes portent autant sur la baisse des coûts (notamment énergétiques) et le soutien à la transformation, que sur la nécessité d’investir dans la formation, l’innovation et la simplicité réglementaire pour créer un cercle vertueux entre durabilité et compétitivité.


à bientôt dans un prochain post : pour en savoir plus, continuer à se former, échanger les bonnes pratiques et changer nos habitudes.

Transition écologique signifie avant tout Transformation des modes de vie.

Bonne semaine !

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