News-Letter n°2025 - semaine 40 du samedi 4 octobre
Comment les Européens percoivent-ils le développement durable
En cette période anniversaire, (les ODD ont été adoptés le 25 septembre 2015), le réseau Pacte Mondial de l'ONU a publié une étude sur la perception du développement durable par les Européens. On retiendra 3 points marquants :
Le plébiscite européen pour la priorité climatique
Le rôle central des entreprises dans la transition
Le plébiscite pour la régulation
NB : vous l’aurez compris, si vous êtes déjà un spécialiste de la RSE ou une grande entreprise, cet article n’est pas pour vous. Cet article est destiné aux ME (microentrepreneur effectif de moins de 10 personnes) et aux TPE/PME (effectif de moins de 250 personnes), concernées par la VSME (Norme Volontaire de rapport durable pour les TPE et PME).
Mais, cela peut servir de source d’inspiration, je l'espère ! Je vous laisse juge.
Voyons :
Le plébiscite européen pour la priorité climatique
Le rôle central des entreprises dans la transition
Le plébiscite pour la régulation
Comportements de consommation et durabilité
La perception de l'innovation et de l'intelligence artificielle
Les objectifs de développement durable
Nuances nationales
Les Implications stratégiques pour les politiques publiques, les stratégies d'entreprise et le financement de la transition
Un niveau de maturité élevé
Source - pour récupérer l'étude complète, c'est ici : https://pactemondial.org/base_documentaire/la-perception-du-developpement-durable-par-les-europeens/
Consensus politique transversal
Les résultats de l'étude révèlent un soutien massif au développement durable comme priorité politique.
80% des citoyens de l'Union européenne estiment que le développement durable devrait constituer une priorité pour l'UE et les gouvernements nationaux.
34% des Européens considèrent qu'il devrait même être la priorité principale.
Cette adhésion transcende les clivages géographiques : 90% au Portugal à 71% aux Pays-Bas.
En France, 79% des répondants partagent cette vision prioritaire, avec de légères disparités générationnelles :
les 18-44 ans sont légèrement plus favorables (plus de 80%)
que les plus de 45 ans (76%). .
ou territoriale :
39% des habitants des grandes villes considèrent le développement durable comme la priorité principale (34% en moyenne pour l'ensemble des Européens),
contre 30% dans les zones rurales.
Perception critique de l'action actuelle
Malgré cet intérêt, les Européens portent un regard critique sur l'efficacité des mesures actuelles.
Seuls 20% considèrent que les mesures prises par les gouvernements, entreprises et autres acteurs sont appropriées.
La moitié des répondants (50%) reconnaissent que des efforts sont déployés mais les jugent insuffisants.
Le rôle central des entreprises dans la transition
La reconnaissance du secteur privé comme acteur clé
L'étude révèle une confiance significative envers les entreprises comme moteurs du développement durable.
37% des Européens considèrent que les entreprises doivent jouer un rôle de premier plan, soit davantage que les organisations internationales (32%), les ONG (26%) ou même les citoyens (25%).
Cependant cette reconnaissance est accordée en premier lieu aux gouvernements (57%) et à l'Union européenne (45%)
En France, cette confiance envers les entreprises est plus marquée
46% des Français attendent des entreprises qu'elles jouent un rôle de premier plan.
Mais évaluation nuancée de l'impact entreprises
Les citoyens européens portent un regard nuancé sur l'impact effectif des entreprises.
Environ 40% d'entre eux perçoivent positivement l'action des entreprises sur les différents piliers du développement durable.
Le respect des droits du travail recueille la plus grande confiance (47%),
Mais la lutte contre la corruption suscite plus de scepticisme (35% d'opinions positives).
En France, 56% des citoyens font confiance aux entreprises sur les droits du travail, mais seulement 39% sur la lutte contre la corruption.
Un soutien massif aux réglementations
L'un des enseignements les plus remarquables de l'étude concerne l'adhésion massive aux réglementations en matière de durabilité.
85% des Européens considèrent que les réglementations appliquées aux entreprises sont nécessaires pour construire un monde plus durable (94% au Portugal et 91% en Irlande).
45% des Européens jugent ces réglementations essentielles,
40% les estiment importantes tout en souhaitant qu'elles ne constituent pas un fardeau excessif.
5% considère que la réglementation désavantage les entreprises européennes.
Ce plébiscite pour la régulation contredit les narratifs sur une supposée "fatigue réglementaire" et valide l'approche européenne du Green Deal.
En France, 86% des citoyens soutiennent ces réglementations (91% des 18-34 ans).
Adoption progressive mais inégale
La traduction comportementale de ces convictions reste hétérogène. Au niveau européen :
27% des consommateurs considèrent la performance de durabilité comme très importante dans leurs décisions d'achat,
53% en tiennent parfois compte,
20% n'y accordent aucune importance.
Les disparités nationales sont significatives : les taux les plus élevés de consommateurs prioritairement soucieux de durabilité se trouvent en :
Bulgarie (36%),
Espagne, Royaume-Uni et Irlande (33%)
À l'inverse, la Croatie (15%) et les Pays-Bas (20%) présentent des niveaux plus faibles. La France se situe légèrement en dessous de la moyenne européenne avec 24%.
À l'inverse, présentent des niveaux plus faibles :
La Croatie (15%)
et les Pays-Bas (20%)
La France se situe légèrement en dessous de la moyenne européenne avec 24 % et des disparités générationnelles et territoriales prononcées :
34% des 18-24 ans considèrent la durabilité comme très importante
contre 19% des plus de 55 ans.
31% dans les grandes villes
contre 15% dans les petites villes.
Optimisme technologique
Les Européens manifestent un optimisme notable envers l'innovation technologique pour la durabilité.
69% estiment que l'intelligence artificielle peut contribuer au développement durable, à condition que les risques soient efficacement gérés.
77% en Finlande
58% en Bulgarie.
En France, 65% partagent cette vision.
La durabilité vu comme un avantage concurrentiel
73% des Européens considèrent que la durabilité constitue un moteur de compétitivité pour les entreprises.
Cette perception positive de la durabilité comme facteur de différenciation économique valide les stratégies d'entreprise axées sur l'ESG et contredit l'idée que les contraintes environnementales nuiraient nécessairement à la compétitivité.
Défis du greenwashing et de la sincérité
Malgré cette confiance globale, les citoyens demeurent vigilants face au greenwashing.
56% des Européens croient en la sincérité des entreprises les plus engagées,
33% demeurent sceptiques quant aux motivations réelles des démarches de durabilité.
Cette méfiance souligne l'importance de la transparence et de l'authenticité dans les communications d'entreprise.
Conscience limitée mais soutien massif
La connaissance des Objectifs de Développement Durable reste moyenne en Europe :
57% des citoyens déclarent les connaître et les considérer comme essentiels.
37% des Européens se montrent confiants dans l'atteinte de la plupart des ODD d'ici 2030.
Cette lucidité reflète les données factuelles : selon l'ONU, seulement 18% des cibles sont actuellement sur une trajectoire satisfaisante.
Consensus pour l'augmentation des investissements
Face à ce constat, 75% des Européens estiment que gouvernements et entreprises devraient allouer davantage de ressources aux ODD.
Cette exigence d'effort financier accru s'aligne avec les estimations onusiennes d'un besoin de 4 000 milliards de dollars d'investissements annuels.
Géographie des priorités
L'étude révèle des variations nationales dans l'intensité de l'engagement en matière de durabilité. Les taux les plus élevés de citoyens considérant le développement durable comme prioritaire se trouvent au/en
À l'inverse, les Pays-Bas (71%) et la Pologne (72%) présentent des niveaux moindres.
Ces écarts peuvent refléter des différences dans l'exposition aux impacts climatiques, les structures économiques ou les cultures politiques nationales. Ils soulignent néanmoins que même dans les pays les moins mobilisés, une majorité substantielle demeure favorable à la priorisation environnementale.
Portugal (90%)
Croatie (86%)
Italie (85%)
Bulgarie (85%)
À l'inverse, présentent des niveaux moindres :
Pays-Bas (71%) et
Pologne (72%)
Ces écarts peuvent refléter des différences dans l'exposition aux impacts climatiques, les structures économiques ou les cultures politiques nationales.
Ils soulignent néanmoins que même dans les pays les moins mobilisés, une majorité substantielle demeure favorable à la priorisation environnementale.
Pour les politiques publiques
Ces résultats légitiment et encouragent les politiques ambitieuses de développement durable.
Le soutien massif aux réglementations (85%) offre une base solide pour le renforcement des cadres normatifs.
L'exigence d'efficacité accrue (seuls 20% jugent les mesures actuelles appropriées) plaide pour une intensification des efforts publics.
Pour les stratégies d'entreprise
La reconnaissance du rôle central des entreprises (37%) et la perception de la durabilité comme avantage concurrentiel (73%) encouragent les investissements ESG.
Le scepticisme sur le greenwashing (33%) impose une exigence de transparence et d'authenticité.
Pour le financement de la transition
Le consensus sur l'insuffisance des ressources actuelles (75% demandent plus d'investissements) et la lucidité sur les défis des ODD (seuls 37% confiants dans leur atteinte) appellent à une mobilisation financière sans précédent.
Cette étude révèle une cohérence forte des citoyens européens en faveur d'une action climatique ambitieuse. Un consensus, au-delà des variations nationales et générationnelles, se dessine sur :
la nécessité de faire du développement durable une priorité politique,
de renforcer les réglementations,
et d'intensifier les investissements publics et privés.
La maturité transparaît dans cette capacité à :
distinguer les différents acteurs et leurs rôles respectifs,
critiquer l'insuffisance des actions actuelles tout en maintenant la confiance dans les solutions,
accepter les contraintes réglementaires comme nécessaires à la transformation.
Pour les décideurs européens, ces résultats constituent une validation démocratique des orientations du Green Deal et un encouragement à persévérer malgré les résistances sectorielles.
Ils suggèrent également que l'opinion publique européenne est prête à soutenir des mesures plus ambitieuses, pourvu qu'elles soient équitables et efficaces.
L'enquête a été menée auprès de 13 000 européens dans 16 pays (15 États membres de l'UE plus le Royaume-Uni). La collecte des données s'est déroulée du 19 au 23 juin 2025, avec des échantillons représentatifs par pays basés sur des quotas de genre, d'âge, de profession et de lieu de résidence.
Cette étude révèle un consensus européen remarquable en faveur du développement durable.
Les résultats confirment que la durabilité demeure une priorité transversale pour les citoyens européens, avec des implications significatives pour les politiques publiques et les stratégies d'entreprise.
à bientôt dans un prochain post : pour en savoir plus, continuer à se former, échanger les bonnes pratiques et changer nos habitudes.
Transition écologique signifie avant tout Transformation des modes de vie.
Bonne semaine !
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