
Newsletter n°2025 - semaine 52 du samedi 27 Décembre
Sapins de Noël
Le sapin de Noël est une tradition familiale féérique, mais à quel prix pour la planète ? Faut-il céder à la facilité du plastique ou rester fidèle au roi des forêts ? Derrière la magie des fêtes se cache une véritable filière agricole, des enjeux climatiques majeurs et des choix de consommation qui pèsent dans la balance carbone.
NB : vous l’aurez compris, si vous êtes déjà un spécialiste de la RSE ou une grande entreprise, cet article n’est pas pour vous. Cet article est destiné aux ME (microentrepreneur effectif de moins de 10 personnes) et aux TPE/PME (effectif de moins de 250 personnes), concernées par la VSME (Norme Volontaire de rapport durable pour les TPE et PME).
Mais, cela peut servir de source d’inspiration, je l'espère ! Je vous laisse juge.
Voyons :
D'où viennent les sapins de Noël ?
Comment les sapins de Noël sont-ils cultivés ?
Quels sont les impacts du changement climatique sur la filière ?
CO2 : Vrai sapin ou Faux sapin ?
Combien d'emploi derrière cette forêt de sapins ?
Décorations et Flocage
Que faire du sapin après Noël ?
D'où viennent les sapins de Noël ?
Contrairement à une idée reçue , couper un sapin de Noël ne contribue pas à la déforestation. En France, le sapin de Noël est une culture agricole à part entière, encadrée par un décret de 2003. On ne prélève pas d'arbres sauvages en forêt ; on récolte des arbres plantés spécifiquement pour cet usage, un peu comme on cultive du maïs ou du blé, mais sur un cycle beaucoup plus long.
Les chiffres clés de la production :
Surface cultivée : Environ 5 000 hectares sont consacrés à cette culture en France. .
Origine : 80% des sapins naturels vendus en France sont produits sur le territoire national.
Importations : Les 20% restants proviennent principalement du Danemark et de la Belgique, souvent pour approvisionner les grandes surfaces à bas prix ou pour des arbres de très grande taille.
Les grands bassins de production français :
La production n'est pas répartie uniformément. Elle se concentre sur des terres souvent pauvres, granitiques et acides, peu propices aux autres cultures alimentaires :
Le Morvan (Bourgogne) : C'est le cœur historique de la production, concentrant à lui seul un quart des surfaces cultivées et produisant un tiers des sapins.
La Bretagne : Abrite le plus grand producteur national individuel (sur 650 hectares).
Les autres régions : Le Limousin, les Vosges et les Alpes principalement
Comment les sapins de Noël sont-ils cultivés ?
La culture du sapin de Noël est un travail de long terme. De la graine au salon familial, il s'écoule entre 5 et 10 ans.
Densité et plantation :
Les producteurs plantent entre 6 000 et 10 000 plants par hectare. Les jeunes plants, souvent âgés de 4 ans au moment du repiquage, sont installés en pleine terre.
Entretien :
La plantation de sapins n'est pas une forêt sauvage. Les parcelles demandent un entretien constant : taille manuelle pour assurer une forme conique parfaite (très important pour le client final), gestion de l'enherbement (souvent par fauche mécanique ou pâturage d'ovins comme les moutons Shropshire, qui ne mangent pas l'écorce des sapins), et surveillance sanitaire.
Espèces :
Le marché a muté. L'Épicéa (l'arbre traditionnel qui sent bon mais perd ses aiguilles) a été supplanté par le Nordmann, qui représente aujourd'hui près de 80% des ventes. Plus cher et inodore, il a l'avantage décisif de ne pas perdre ses aiguilles, une commodité privilégiée par les consommateurs urbains.
Quels sont les impacts du changement climatique sur la filière ?
Si le sapin est souvent vu comme un symbole de nature, il est aujourd'hui une victime directe du dérèglement climatique. Les producteurs, notamment dans le Morvan, font face à des défis croissants qui menacent les rendements :
Mortalité des jeunes plants
Les sécheresses estivales répétées et les canicules sont dévastatrices pour les jeunes pousses, dont le système racinaire est encore superficiel. Certaines années, les pertes peuvent atteindre des niveaux critiques, obligeant à replanter.
Les sécheresses estivales répétées et les canicules sont dévastatrices pour les jeunes pousses, dont le système racinaire est encore superficiel. Certaines années, les pertes peuvent atteindre des niveaux critiques, obligeant à replanter.
Esthétique
Le soleil peut "griller" les aiguilles, rendant les arbres invendables sur un marché où l'esthétique est le critère numéro un.
Adaptation
Les producteurs tentent de s'adapter en modifiant les dates de plantation (à l'automne plutôt qu'au printemps pour profiter des pluies hivernales) ou en testant de nouvelles essences, mais la marge de manœuvre est limitée face à un cycle de production qui s'étale sur 10 années.
Voici les données rapides résultant d'une analyse de cycle de vie (ACV) d'un sapin :

Analyse
Un sapin artificiel émet environ 8,1 kg de CO2 par an s'il est conservé 6 ans (durée moyenne de détention constatée). Pour que son bilan carbone devienne meilleur que celui d'un sapin naturel acheté chaque année, il faudrait le conserver au moins 16 à 20 ans. Or, l'usure esthétique pousse souvent les consommateurs à le renouveler bien avant.
Le sapin naturel stocke du carbone pendant sa croissance (puits de carbone temporaire) et produit de l'oxygène.
Combien d'emploi derrière cette forêt de sapins ?
Au-delà de l'aspect environnemental, la durabilité est aussi sociale. La filière du sapin de Noël est un moteur économique vital pour certaines zones rurales françaises.
Emploi
La filière génère environ 1 000 à 1 100 emplois permanents et recrute massivement en fin d'année, avec 3 000 à 5 000 emplois saisonniers pour la coupe, le conditionnement et l'expédition en novembre/décembre.
Economie locale
Dans la région du Morvan, c'est souvent le premier employeur privé et une activité économique essentielle qui maintient de la vie dans des zones reculées.
Chiffre d'affaires
Le marché s'élève à environ 150 à 200 millions d'euros par an.
Décorations et Flocage
Le bilan écologique peut nettement basculer avec cette question. Un sapin naturel est écologique, mais la façon dont on le décore peut annuler ses bénéfices.
Le Flocage (Neige artificielle) :
C'est la "fausse bonne idée" par excellence. Recouvrir un sapin naturel de neige artificielle (flocage) le transforme techniquement en déchet polluant. La colle et les produits chimiques utilisés empêchent tout compostage ou broyage. Un sapin floqué ne peut pas être recyclé en déchets verts ; il doit être incinéré avec les ordures ménagères.
Les décorations :
Les boules en plastique et les guirlandes de mauvaise qualité (et souvent changées) alourdissent le bilan. Privilégier des décorations durables (bois, verre, tissu) et des guirlandes LED permet de rester cohérent.
Que faire du sapin après Noël ?
La fin de vie est cruciale pour valider le statut "durable" du sapin naturel.
Le bon geste :
Déposer son sapin dans un point de collecte mis en place par la commune ou en déchetterie.
Le devenir
En France, 84% à 90% des sapins naturels sont recyclés. Ils sont broyés pour faire du paillage (utilisé dans les espaces verts publics pour limiter l'arrosage) ou transformés en compost agricole.
À ne pas faire :
Jeter le sapin dans la nature (illégal et nuisible) ou le brûler dans sa cheminée (le bois est vert et encrasse les conduits, cela peut provoquer des incendies).
Alors le sapin de Noël est-il une bonne idée ?
Oui, le sapin de Noël est une bonne idée durable, à trois conditions strictes :
Choisir un sapin naturel et local (français puisque nous sommes en France) (Label Rouge ou "Fleurs de France" pour garantir l'origine et la qualité).
Refuser le flocage (neige artificielle) qui rend l'arbre non recyclable.
Rapporter le sapin en point de collecte après les fêtes pour qu'il retourne à la terre.
Dans ces conditions, le sapin de Noël soutient l'emploi rural, a un bilan carbone neutre voire positif, et s'inscrit dans une boucle d'économie circulaire. À l'inverse, le sapin artificiel reste un produit pétrolier importé, difficilement amortissable écologiquement.
à bientôt dans un prochain post : pour en savoir plus, continuer à se former, échanger les bonnes pratiques et changer nos habitudes.
Transition écologique signifie avant tout Transformation des modes de vie.
Bonne semaine !
N’hésitez pas à vous abonner et à liker bien sûr.
En parler ? https://www.rsepourtous.fr/rendez-vous

Durablement Vôtre
RSE POUR TOUS
Copyright Véronique Mascré//RSE pour Tous - Tous droits réservés