News Letter n°2024 - 40 du samedi 05 Octobre
Plastique
Dans son rapport durable, mais aussi dans une démarche RSE bien menée, une entreprise va rapporter sur les substances préoccupantes, extrêmement préoccupantes et les microplastiques.
Et donc réfléchir aux politiques et actions à mettre en place avec leurs impacts sur les communautés touchées et les consommateurs et utilisateurs finaux, et de façon plus générale sur la santé du vivant.
NB : vous l’aurez compris, si vous êtes déjà un spécialiste de la RSE ou une grande entreprise, cet article n’est pas pour vous. Cet article est destiné aux ME (microentrepreneur effectif de moins de 10 personnes) et aux TPE/PME (effectif de moins de 250 personnes), non concernées (pour l’instant) a priori par la CSRD, sauf si donneurs d’ordres et autres parties prenantes les interrogent sur leurs propres indicateurs. Mais, cela peut servir de source d’inspiration, je l'espère ! Je vous laisse juge.
Voyons :
Les substances préoccupantes et extrêmement préoccupantes
Norme ESRS E2 - Pollution
L'entreprise doit prendre en compte le thème des substances préoccupantes et extêmement préoccupantes.
Les substances préoccupantes et extrêmement préoccupantes sont précisemment définies dans le règlement délégué (UE) 2023/2772 de la commmission du 31 juillet 2023 dans le glossaire qui figure à la fin du document.
Une substance préoccupante est une substance qui répond aux critères de classification suivants :
Une substance extrêmement préoccupante est une substance qui recouvre les mêmes type de produits cités précédement avec un degré supérieure de dangerosité :
Norme ESRS E2 - Pollution
L'entreprise doit prendre en compte le thème des microplastiques.
Les microplastiques sont des fragments d'objets en plastique ou de microbilles de plastique ou des fibres synthétiques microscopiques ou nanométriques. Ils sont notamment issus de la dégradation de macro-plastiques par photooxydation, action mécanique et/ou biodégradation et mesurent généralement moins de 5 mm.
Ils s'accumulent dans les sols, les cours d'eau, les lacs, les mers et les océans.
Ils se retrouve en volume croissant dans l’alimentation et l’eau potable.
Une fois dans l’environnement, les microplastiques ne se biodégradent pas et s’accumulent.
Les microbilles de plastique sont utilisées par l'industrie et dans les cosmétiques.
Les fibres synthétiques sont abondamment retrouvées dans les boues d'épuration qui sont épandues sur les sols.
En 2019, dans une zone isolée et protégée des Pyrénées françaises Natura 2000 à 1 400 mètres d'altitude, il a été trouvé en moyenne 365 minuscules morceaux de plastique par mètre carré.
Des macrodéchets aux microdéchets
Selon leur taille, les déchets n’ont pas les mêmes conséquences sur l’environnement.
Les microdéchets sont de minuscules particules, parfois invisibles à l’œil nu. Ils sont définis comme ayant une taille inférieure à 5 mm (contrairement aux macrodéchets).
Les microplastiques primaires entrent directement dans la production des produits. Certains sont issus de l’usure lors de l’utilisation (poussière de pneus, fibres issus du lavage des textiles synthétiques...). D’autres sont intentionnellement ajoutés aux produits (agents de lavage dans des détergents, microbilles exfoliantes dans des cosmétiques…).
Les microplastiques secondaires entrent dans le milieu marin comme macroplastiques et se dégradent lentement en petits fragments sous l’effet des courants, des UV, de la température, de la dégradation bactérienne et de l’agitation mécanique.
Selon une étude de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), entre 15 et 31 % des plastiques dans les océans pourraient provenir de sources primaires.
La contribution la plus importante est la dégradation des textiles lors des lessives et la seconde due à l’érosion des pneus pendant la conduite. La troisième origine serait due aux poussières urbaines (abrasion d’objets ou d’infrastructures, sablage, détergents…).
Dans le textile, par exemple, les pertes sont de l’ordre de 0,5 g par kilo de textile lavé, tandis que l’usure des pneus est d'environ 1 g de caoutchouc pour 10 km de conduite.
Quel est l'origine des micro-plastiques ?
Production de plastique
Le plastique est le troisième matériau le plus fabriqué dans le monde, après le ciment et l'acier.
Depuis 1950 (1.5 millions de tonnes fabriquées), environ 10 milliards de tonnes de plastique ont été produites dans le monde, principalement à partir des années 2000.
La production mondiale a doublé entre 2000 et 2020 pour atteindre 460 millions de tonnes par an.
Elle pourrait à nouveau doubler d'ici 2060 si rien n'est fait.
Environ 4 % de la production pétrolière mondiale est utilisée pour fabriquer du plastique.
Cette production est utilisée de la manière suivante :
Déchets de plastique
Cette production génère 350 millions de tonnes de déchets chaque année.
15 % sont recyclés au niveau mondial (1/3 pour l'Europe).
25 % sont incinérés
60 % sont mis en décharge.
Un des obstacles au recyclage des plastiques est leur grande diversité : environ 50 % des emballages sont soit non recyclables, soit très difficilement recyclables.
Chaque année, 10 (entre 5 et 13) millions de tonnes de plastiques finissent dans les océans. (1 à 4% de la production mondiale).
Une étude de la Commission européenne montre que la moitié des déchets retrouvés sur les plages européennes (et donc potentiellement en mer), sont des plastiques à usage unique.
Ces déchets arrivent dans la mer par les égouts, les eaux pluviales, les rivières.
Le bon état des eaux des bassins hydrographiques participe du bon état des eaux marines.
La présence des microplastiques sur les sols est moins connue mais leur concentration pourrait y être de 4 à 23 fois supérieure.
L'impact du plastique sur l'environnement et au bout du cycle sur la santé du vivant (humains inclus) est grave.
D’après une étude de l’Université de Newcastle, un être humain pourrait ingérer environ 5 grammes de plastique chaque semaine soit l’équivalent de la quantité de microplastiques contenue dans une carte de crédit. Ce chiffre est issu d’une analyse d’études existantes sur l’ingestion de plastiques présents dans l’air, l’eau et la nourriture.
Ces études mettent en évidence une liste d’aliments et de boissons courants contenant des microplastiques, comme l’eau, la bière, les fruits de mer et le sel.
Les effets à long terme de l’ingestion de grandes quantités de plastique sur notre santé sont encore mal connus mais des études sont en cours.
Les impacts financiers de cette situation sont élévés.
Le programme des nations unies pour l’environnement (PNUE) estime le coût annuel en capital naturel des déchets plastiques présents dans les écosystèmes marins à 13 milliards de dollars (pertes économiques subies par les pêches, l’aquaculture et le tourisme, le nettoyage des plages...).
La Commission européenne évalue le coût à 470 millions d’euros pour l’Europe.
Ce coût ne couvre à priori que les actions de "nettoyage".
Il s'agit d'intervenir désormais bien en amont.
Lutter contre le fléau du plastique
Les dispositifs pour lutter contre les déchets plastiques en mer restent à contruire.
Cependant, en Europe, plusieurs stratégie et directives onté été mises en place depuis 2018.
En France, plusieurs textes ont été promulgués :
Les changements de comportement et des mauvaises habitudes ou réflexes instaurés depuis 70 ans sont à modifier : toute une éducation à refaire (comme dit ma grand-mère) !
et ces changements vont de paire avec la sobriété
Si on reprend les listes vues plus haut, il s'agira de :
Des sites et sources d’information
Je vous livre cela en masse (pour rappel) :
Deux mots à l'issu de ce rapide voyage au pays du plastique : vigilance et cohérence
à bientôt dans un prochain post : pour en savoir plus, continuer à se former, échanger les bonnes pratiques et changer nos habitudes.
Transition écologique signifie avant tout Transformation des modes de vie.
Bonne semaine !
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