77 % de la population vit sous le seuil de pauvreté (contre 14% en France).

Les conditions matérielles d'une partie importante de la population demeurent très faibles, avec une extension des bidonvilles :

Mayotte est riche en épices, fruits et légumes mais aussi en poissons (grâce à sa barrière de corail). On y trouve aussi de l'élevage (zébus, poules et chèvres) et des cultures (banane, manioc, ...). Beaucoup de riz accompagne les repas au quotidien.

La production agricole permet de couvrir environ la moitié des besoins alimentaires de l'île. Cependant, ce taux de couverture alimentaire croît moins vite que la population de l'ïle.

La difficulté majeure est l'accès à l'eau, difficulté lié à la sécheresse et à la vétusté du réseau de distribution.

Il est possible de bénéficier de la couverture maladie universelle à Mayotte, les habitants ne peuvent pas bénéficier de la CMU-complémentaire.

L'espérance de vie moyenne à Mayotte est basse pour un département français : 74,7 ans pour les hommes et 77,9 ans pour les femmes, soit une moyenne de 76,3 ans contre 82,4 ans en Métropole.

Ce chiffre placerait Mayotte parmi les pays en développement, au niveau de l'Argentine à la 50e place du classement mondial ; la France dans son ensemble occupant la 10e place (sur 194 pays).

La proportion de personnes âgées est faible (1,7 % de plus de 65 ans) mais rappellons de les moins de 17 ans représentent plus de 5% de la population.

Malgré la situation de pauvreté, il semblerait que les conditions d'hygiène et de santé publique (médecine rurale, préventive, gratuite pour tous jusqu'en 2005) se soient améliorées.

On constate une diminution du taux de mortalité passé de 25 ‰ habitants lors du recensement de 1958, à 7,36 ‰ en 2008 puis 2,9 ‰ (à noter que ce taux peut être considéré comme élevé compte tenue de l'extrême jeunesse de la population).

La mortalité infantile est estimée en 2017 à 13,5 ‰ (soit 1,35 %), ce qui est quatre fois supérieur à la moyenne française et au maximum national.

L'île connait d'important problème d'obésité.

Selon les données JDC (Journées Défense et Citoyenneté) de 2015, 50,9 % des jeunes seraient en situation d'illetrisme.

Certains habitants ne maîtrisent pas l'alphabet latin mais lisent quand même l'arabe.

Le français est la seule langue utilisée en classe. Or le français, bien que langue officielle, est peu utilisé au domicile, et est mal connue des enfants lors de leur arrivée à l'école . Cette situation compromet l'adaptation aux études et entraîne progressivement l'échec scolaire.

En 2022, l'INSEE estime que seules 55 % des personnes vivant sur le territoire affirment maîtriser le français, contre 75 % pour les habitants nés sur le territoire.

71 % de la population ne possède aucun diplôme.

Plus de 100 000 mineurs sont scolarisés à Mayotte.

Mayotte dispense d'une université qui dispense des formations jusqu'au niveau Bac +3.

L’enseignement ne s'est généralisé à Mayotte que depuis la fin des années 70. Depuis lors les femmes mahoraises sont les plus diplômées de Mayotte. Mais seules 27% accèdent à un emploi contre 43 % chez les hommes.

Les postes à hautes responsabilités restent inaccessibles pour les femmes,

Elles se mettent à leur compte : 47% des entreprises individuelles créées sur le territoire le sont par des femmes.

Aucune 17 communes de Mayotte n’est dirigée par une femme.

Aucune femme mahoraise n’a été élue sénatrice.

Une femme mahoraise est députée actuellement.

Au conseil départemental, 13 des 26 élus sont des femmes grâce à l’application de la loi sur la parité.

Sur le plan familial, les tâches domestiques sont dévolues aux femmes, la tradition qui perpétue.

28 % des logements ne disposent pas d'eau courante

La production en eau potable à Mayotte dépend largement des précipitations dans l'île.

Les ressources proviennent à 80 % des eaux de surface des rivières et des retenues collinaires, ce qui rend l'île particulièrement vulnérable aux aléas climatiques.

La vétusté du réseau de distribution, l'augmentation de la consommation (+ 20 % en quatre ans) et la déforestation massive contribuent à cette situation.

Face à cette situation, sont prévues : la livraison d'eau par tanker, de nouveaux forages, la construction d'une deuxième usine de dessalement d'eau de mer et la construction d'une troisième retenue collinaire.

Cependnat, la montée en capacité des infrastructures, votée et budgétée, tarde.

Les restrictions d'eau ponctuelles opérées depuis 2016 se sont faites de plus en plus fréquentes à partir de 2020 avec la mise en place de « tours d'eau », d'abord en saison sèche puis presque toute l'année à partir de 2022.

Fin 2023, une sécheresse exceptionnelle a entraîné la fin de l'approvisionnement en eau potable au robinet et a obligé l’État à organiser un pont maritime pour acheminer de l'eau en bouteilles pour l'ensemble de la population.

La demande d'énergie est en forte croissance.

L'électricité à Mayotte est produite à 95 % par des moteurs Diesel.

La part d'énergies renouvelables est de 5 %, chiffre stable depuis 2013.

En 2021, un nouveau plan est lancé visant à atteindre 30 % d'énergies renouvelables d'ici 2030, essentiellement par du solaire.

Le SMIC à Mayotte est de 25 % inférieur au SMIC national français.

Malgré une croissance de 9 % par an, le taux de chômage atteint 35 % : l'INSEE dénombre, début 2019, 51 400 personnes "sans emploi mais qui souhaitent travailler".

En 2018, l'île compte 2 360 entreprises, auxquelles s'ajoutent environ 5 300 entreprises informelles (inconnues de l'administration fiscale mais recensées par l'INSEE).

Ces entreprises informelles sont le plus souvent très modestes, 9 % de la valeur ajoutée produite), pour environ 6 640 employés non déclarés (étrangers en situation irrégulière)

(l'agriculture n'est pas comprise dans ces chiffres).

Mayotte est le seul département français sans système de transports en commun terrestre.

230 km de routes ont été créées depuis les années 80. Un système de taxis permet aux piétons de se déplacer.

En fait, le réseau routier de Mayotte se limite quasiment à une unique route circulaire.

Un seul aéroport dessert l'ïle.

Le port principal de l'ïle, Longoni, est un port en eaux profondes mais reste un port secondaire.

L'économie de Mayotte s'est développé autour de l'agriculture et l'agroalimentaire, la pêche et l'aquaculture, et un peu d'artisanat.

Le secteur public (hôpitaux, enseignement) est prépondérent (50.8 % de la valeur ajoutée produite contre 17% en France)

L'île bénéficie de fonds structurels de l'Etat français et l'UE pour rattraper son retard économique.

Selon l'INSEE, Mayotte souffre plus des inégalités que du niveau moyen de revenu.

Le montant du RSA (revenu de solidarité active) à Mayotte est la moitié du montant disponible en France hors Mayotte.

Le revenu annuel moyen des ménages était de 9 337 euros en 2005 contre 29 696 euros en métropole.

La forte croissance démographique de Mayotte se manifeste par une accélération de l'urbanisation. Mamoudzou, chef-lieu du département et principale ville, compte 97 173 habitants, contre 71 437 en 2017, et 53 022 en 2007.

La deuxième commune la plus peuplée, Koungou (42 464 habitants en 2023), est limitrophe de Mamoudzou.

Les conditions de vie matérielles d'une importante partie de la population demeurent très faibles, avec une extension des bidonvilles, les difficultés d'accès à l'eau évoquées plus haut, d'évacuation des déchets et des conditions d'hygiène liés.

La quasi-totalité des biens disponibles à Mayotte sont importés, et transitent un peu par l'aéroport de Dzaoudzi-Pamandzi mais surtout par l'unique port en eaux profondes situé à Longoni (commune de Koungou).

La plupart des produits non locaux sont soumis à un octroi de mer et surtout à la situation de monopole de l'essentiel des importateurs et distributeurs : en conséquence, les prix sont 73% plus chers qu'en métropole (contre 66% en moyenne dans les autres départements d'outre-mer).

Il existe à Mayotte plusieurs supermarchés et dans les villages un réseau d'épiceries généralistes de première nécessité appelés « doukas ». On trouve un grand marché couvert à Mamoudzou, et des marchés paysans à Coconi, Combani et Acoua.

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La pêche demeure peu régulée, faisant peser une menace de surexploitation ou de destruction de l'habitat sur les ressources qui en sont issues : pêche industrielle au thon, pêche artisanale aux poulpes, langoustes et bivalves (dont le bénitier, espèce protégée).

La pêche côtière est essentiellement informelle : à peine 48% du poisson débarqué provient de pêcheurs en règle, et une partie des pêcheurs sont sans papiers, ce qui empêche de réglementer leur activité.

Plusieurs projets d'aquaculture existent depuis 1999

Le lagon de Mayotte possède un excellent potentiel pour l'aquaculture, mais son eau déjà chargée en nitrates et à faible circulation limite aussi la capacité de charge du milieu pour des espèces polluantes.

Ainsi, l'aquaculture d'espèces moins polluantes voire, au contraire, dépolluantes280 (huîtres, éponges, concombres de mer…) commence à être timidement envisagée, et les premières études montrent que le potentiel pour ces cultures alternatives est au rendez-vous281.

On dénombre à Mayotte environ 20 000 exploitations agricoles, pour la plupart de taille très modeste, ainsi qu'un grand nombre d'exploitations « sauvages » sur brûlis. La superficie agricole utilisée (SAU)est de 22 257 hectares, soit plus de la moitié de la surface de l'île.

Les productions agricoles sont principalement les cultures vivrières (riz, manioc) et les fruits tropicaux (banane, noix de coco, ananas, papaye, mangue, orange, litchi).

S'ajoute des cultures spécialisées d'exportation, l'ylang-ylang, la citronnelle, la vanille, la cannelle, le girofle.

Certaines populations pratiquent une agriculture sauvage en brûlant la forêt pour planter du manioc et des bananes, deux cultures délétère pour l'environnement car elles entainent une érosion dramatique, sans compter l'usage de nombreux pesticides illégaux.

Un petit élevage bovin, caprin et avicole (production d'œufs essentiellement) se maintient.

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Depuis 2008, un vaste projet de réseau de bus (« Caribus ») est censé voir le jour pour désengorger les embouteillages qui paralysent toute l'île désormais quotidiennement, mais les nombreuses implications politiques et la très mauvaise gestion par les élus locaux retardent considérablement sa mise en œuvre (malgré l'exaspération des bailleurs de fonds européens), et début 2022 les travaux n'ont toujours pas commencé288.