
Newsletter n° 2025 - semaine 49 du samedi 06 Décembre
De l'utilité des petits gestes
Oui, les « petits gestes » ont une utilité réelle en durabilité, mais à certaines conditions : ils comptent surtout lorsqu’ils sont ciblés sur les bons sujets, répétés dans le temps et reliés à une dynamique collective et politique plus large.
NB : vous l’aurez compris, si vous êtes déjà un spécialiste de la RSE ou une grande entreprise, cet article n’est pas pour vous. Cet article est destiné aux ME (microentrepreneur effectif de moins de 10 personnes) et aux TPE/PME (effectif de moins de 250 personnes), concernées par la VSME (Norme Volontaire de rapport durable pour les TPE et PME).
Mais, cela peut servir de source d’inspiration, je l'espère ! Je vous laisse juge.
Voyons :
Ce que peuvent vraiment les petits gestes
Les limites des gestes individuels
Quand les petits gestes deviennent puissants
Comment valoriser les petits gestes dans une stratégie RSE/PME
Les « petits gestes » qui ont le plus d’impact
Des études montrent que certains changements individuels du quotidien (moins de viande, moins de voiture, moins d’avion, maison mieux isolée, etc.) peuvent réduire plusieurs tonnes de CO₂ par personne et par an lorsqu’ils sont combinés. Pris isolément, un geste (éteindre une multiprise, imprimer un peu moins) a un impact limité, mais multiplié par des milliers ou millions de personnes, il devient significatif sur la consommation d’énergie, les déchets et les émissions..
Les « petits gestes » ont aussi des co‑bénéfices : économies financières, meilleure santé, bien-être au travail, soutien aux économies locales, ce qui renforce leur acceptabilité et leur diffusion.
La recherche converge sur le fait que l’action individuelle ne suffit pas à elle seule pour rester dans les objectifs climatiques sans politiques publiques, infrastructures adaptées et transformation des modèles d’affaires. Le récit centré uniquement sur « l’empreinte carbone personnelle » peut même détourner l’attention des responsabilités des entreprises et des États et fragmenter le potentiel de mobilisation collective.
Tous les petits gestes n’ont pas le même effet : les gens tendent à surestimer l’impact de gestes faciles (recyclage, paille en inox) et à sous‑estimer des actions plus structurantes (régime alimentaire, voiture, chauffage, logement).
Les sciences comportementales documentent un effet de « spillover » : adopter un comportement durable (au travail ou à la maison) augmente la probabilité d’en adopter d’autres, surtout si l’identité « pro‑environnement » se renforce. Par exemple, se former à la réduction d’énergie au bureau peut conduire à couper plus systématiquement les appareils chez soi ou à tester d’autres éco‑gestes.
Ces routines individuelles ont aussi un effet normatif et politique : elles créent de nouvelles normes sociales, envoient des signaux de marché (plus de demande pour le végétal, le vrac, la mobilité douce) et donnent du poids aux citoyens quand ils votent, interpellent les élus ou engagent leur entreprise.
Pour qu’ils soient vraiment utiles, les petits gestes doivent :
Cibler les grands postes d’impact (énergie, mobilité, alimentation, achats) plutôt que des micro‑gestes symboliques
Être intégrés dans une trajectoire structurée (objectifs chiffrés, indicateurs, politiques d’achats, investissements, réorganisation des process), et pas rester au stade d’actions isolées.
Servir de levier d’engagement : on utilise les petits gestes comme porte d’entrée pour amener ensuite vers des choix plus structurants (organisation du travail, offres commerciales, plaidoyer sectoriel, etc.).
Face au risque de grêle, les solutions passent par le choix de matériaux résistants pour les toitures, la protection des équipements extérieurs et l'installation de filets pare-grêle pour certaines activités exposées. La cartographie nationale d'exposition au risque grêle, récemment publiée, permet désormais d'évaluer précisément l'exposition de chaque site.
Les « petits gestes » qui ont le plus d’impact sont ceux qui touchent évidemment aux plus gros postes d’émissions : voiture, avion, alimentation, chauffage/logement et électricité. Les études montrent qu’en changeant seulement quelques comportements clés, une personne peut réduire fortement son empreinte carbone, bien plus encore qu’avec le recyclage ou les « micro‑gestes » symboliques.
Transport au quotidien et voyages
Vivre sans voiture (ou fortement réduire son usage) est l’un des gestes les plus puissants, avec plusieurs tonnes de CO₂ évitées par an selon le contexte.
Remplacer de nombreux trajets en voiture par la marche, le vélo, le covoiturage ou les transports en commun réduit fortement les émissions, surtout pour les trajets domicile‑travail.
Éviter ou fortement limiter les vols en avion, en particulier les longs‑courriers, permet d’économiser à chaque vol l’équivalent de plusieurs mois à plus d’un an d’empreinte compatible avec les objectifs climatiques.
Alimentation et consommation
Passer à une alimentation principalement végétale (ou réduire fortement la viande, surtout rouge) a un impact majeur, souvent plusieurs fois supérieur au simple fait de mieux recycler ou de limiter les emballages.
Réduire le gaspillage alimentaire (mieux planifier, conserver, cuisiner les restes) diminue significativement les émissions liées à la production et à la gestion des déchets.
Logement, énergie et équipements
Améliorer l’efficacité énergétique du logement (isolation, double vitrage, réglage du chauffage, thermostats programmables, réduction de la température de consigne) est un levier très puissant dans les pays tempérés.
Remplacer les systèmes très carbonés (chaudière fioul/gaz) par des solutions plus sobres ou renouvelables (pompe à chaleur, réseau de chaleur, etc.) et souscrire à une offre d’électricité bas‑carbone ou renouvelable réduisent fortement les émissions liées au foyer.
Gestes collectifs et engagement
Choisir où placer son épargne (désinvestir des énergies fossiles, soutenir des fonds ou banques plus verts) a un effet systémique important sur le financement de projets émetteurs ou bas‑carbone.
S’engager collectivement (vote, mobilisation locale, démarches auprès de sa mairie ou de son entreprise pour la mobilité, l’énergie, l’alimentation) permet de démultiplier l’effet de ces gestes individuels via les politiques publiques et les décisions d’entreprise.
En résumé : oui, les petits gestes sont utiles, mais surtout comme point d’appui vers des changements plus profonds et collectifs, pas comme horizon unique de l’action en durabilité.
On retiendra aussi que les gestes les plus utiles ne sont pas forcément les plus visibles : ils touchent surtout au trio transport–alimentation–énergie/logement, et leur impact augmente, évidemment, fortement lorsqu’ils sont adoptés et soutenus à grande échelle.
à bientôt dans un prochain post : pour en savoir plus, continuer à se former, échanger les bonnes pratiques et changer nos habitudes.
Transition écologique signifie avant tout Transformation des modes de vie.
Bonne semaine !
N’hésitez pas à vous abonner et à liker bien sûr.
En parler ? https://www.rsepourtous.fr/rendez-vous

Durablement Vôtre
RSE POUR TOUS
Copyright Véronique Mascré//RSE pour Tous - Tous droits réservés