La News Letter du Samedi 01 Octobre 2022

IMPLANTER LA RSE EN ENTREPRISE

A-T-ELLE UN COÛT ?

Implanter la RSE : ça veut dire créer du changement donc forcément il y a un coût.

Je vous invite à vous référer à l'article publié la semaine dernière sur les obligations en matière de RSE

Travailler pour réduire la consommation énergétique de ses bâtiments ou les émissions de gaz à effet de serre des transports a un coût évident mais en même temps, c'est pour aller vers plus de modernité.

Ce coût est un investissement qui permet des économies.

La question se posera alors de savoir comment on finance ces investissements.

Il est nécessaire de travailler sur les impacts : les impacts sont la conséquence de tous les gestes qui contribuent au déséquilibre du vivant.

Quels sont les impacts ?

On ne le répétera jamais assez :

  • émission de gaz à effet de serre
  • pollution de l'eau
  • pollution de l'air
  • bruit
  • biodiversité
  • QVT et sécurité
  • prélèvement de ressources sans discernement
  • production de déchets entre grandes quantités et de déchets non traités
  • conséquences sur la vie des personnes sur leur santé
  • conséquences sur le vivant en général

Vous pouvez réagir immédiatement sans pour cela refonder l'activité de l'entreprise. On les a déjà cités plus haut :

  • les bâtiments
  • le transport
  • mais aussi l'eau si il en est fait un usage important dans votre système de production
  • classiquement viennent aussi les déchets pour éviter d'en produire ou au minimum les prendre en compte et les traiter
  • et les conditions de travail de vos équipes.

Ces questions sont classiques et facilement accessibles.


Comment avancer et par où commencer ?

Vous pouvez travailler au coup par coup ou bien adopter une démarche plus structurée :

Utiliser la norme ISO 26000 avec ou sans labellisation. J’ai détaillé la structure de cette norme dans l’article posté la semaine dernière.

Allez plus loin

En réalité, il y a nécessité d'aller bien plus loin et de se poser la question de savoir si ce que votre entreprise produit est RSE et entre dans les paramètres de la taxonomie européenne.

Notons que le simple bon sens peut suffire à réfléchir à cette question de base !

La question essentielle et centrale est : est-ce que mon activité, les biens que je produis ou les services que je rends sont éco et sociaux responsables ?

Sont-ils source d’impacts négatifs ?

On peut citer des exemples très simples :

  • l'agroalimentaire sur des pans entiers de son activité peut se poser des questions : les plats cuisinés bourrés de nitrites sont nocifs à la santé.
  • les avions
  • la production des véhicules automobiles ou de transport en général
  • l'assurance se pose aussi beaucoup de questions : au premier niveau, les impacts ne sont pas si importants puisque il s’agit d’une activité de bureau mais les assurances sont là pour financer ou refinancer des véhicules, des bâtiments, des infrastructures, des systèmes de santé, etc …

Et n’oublions pas que les assureurs sont d’importants investisseurs financiers, et à même d’orienter les activités économiques.

L’assurance a bien un impact colossal et peut inciter ces clients à agir autrement pour que l'impact final deviennent positif.

Travailler sur son activité

Pour raisonner sur son activité, il va falloir examiner de très près ce que l'on fait et comment on le fait.

  • Ce que l'on produit parce que peut-être que le produit n'est plus adéquat, et alors par quoi le remplace t on ?
  • Comment est-il produit ? peut-être les matières premières ne sont-elles pas RSE ou produites en RSE, la fin de vie n'a jamais été analysée, le transport n'a pas été remis en cause, l'usage fait par le consommateur n'est peut-être pas adapté et entraîne une consommation d'énergie ou d’autres formes d’impacts etc …


La méthode, pour avancer dans cette réflexion, est d'analyser le cycle de vie de chaque produit.

Cette analyse présente un coût ainsi que les conséquences de cette analyse

  • Vous allez sourcer différemment
  • Vous allez changer votre chaîne de production
  • Vous allez raisonner en « économie circulaire » : les matières qui entrent dans le circuit de fabrication deviennent au bout du cycle les matières premières de la génération suivante.
  • Les produits, avant même d'être mis en fabrication, sont éco-conçus, c'est à dire que tout est réfléchi pour que à chaque stade de la vie de ce produit.
  • Matières
  • Production
  • Stockage
  • Distribution
  • Livraison
  • Usage
  • Réparation
  • Fin de Vie

ne soit plus généré ou le moins possible de gaz à effet de serre.

Le produit ne génère plus de déchets ou bien ils sont triables et réemployables.

Par exemple, dans un ordinateur? vous n'avez plus le droit de souder les pièces, elles doivent être interchangeables. Quand vous concevez un nouveau logiciel, vous allez le structurer de façon à limiter le nombre de clics pour arriver à la fonctionnalité attendue : c'est autant d'énergie en moins pour faire fonctionner le système.


Voilà en fait là où sont les coûts.


Investissements importants en termes d'innovation de façon à remplacer des systèmes par d'autres :

Cela peut être aussi le coût des logiciels lorsque par, exemple, je dois améliorer mes tournées de livraison, ou bien,

Comment est-ce que je remplis mes camions de façon plus intelligente : peut-être un outil peut-il aider à cette transformation ?

A chaque fois, il est nécessaire d’examiner les équilibres trouvés à savoir :

  • vous allez remplir le camion de façon à ce qu'il parcoure moins de kilomètres et qu'il économise ainsi les carburants, l’usure de la machine mais aussi le temps des chauffeurs

Le logiciel présente un coût à mettre en regard d’économies immédiates.


L'important dans tout ce shéma, est de tout le temps mesurer à chaque étape, toutes les actions qui sont réalisées avec les impacts induits.

Je rédigerai dans les prochaines semaines un post sur les logiciels aujourd’hui sur le marché de façon à pouvoir repérer les services rendus par ses outils.

La difficulté principale est de recueillir la data et de ne pas en faire des usines à gaz mais des éléments qui peuvent vous permettre de mesurer ce que vous êtes en train de faire et le bénéfice des actions menées.


Je voudrai attirer votre attention maintenant non pas sur le coût de mise en place de ces éléments qui sont évidents mais sur le coût de l'inaction, le coût du non changement.

  • sur les équipes
  • sur les bâtiments
  • sur l'eau
  • les matières premières
  • etc

Le coût du non changement ,vous l'avez là, par cette illustration : un magnifique appareil photo Kodak de 1933 qui aujourd'hui n'existe plus

Je ne peux pas ici vous indiquer un coût pour cette transition, puisque cela va dépendre du niveau de maturité de chaque entreprise et de l'ampleur de la tâche.

Généralement, à chaque fois que l'on met en place des actions matérielles (bâtiment, transport ...), se pause un investissement initial ET des économies qui se répartissent ensuite dans le temps

Donc l'opération bien menée est au minimum neutre.

Evidemment on ne tient pas compte des hausses sophistiquées de l'énergie qui n'ont rien à voir avec le coût des matières premières, qui sont des problèmes de contrats et de marchés.

Votre activité, réfléchie dans ce sens, sera pérenne. L'autre choix, c'est l'inaction.


Le coût de la transition est d'abord un investissement et donc une question de trésorerie.


DEMARREZ AVEC LA RSE

Si vous ressentez des difficultés pour démarrer avec la RSE, je propose quelques petites astuces.

L'idée est de se mettre dans un état d'esprit RSE, d'embarquer toute votre entreprise et donc les petites astuces.

Le premier point est de ne pas vouloir aller trop vite : commencez simplement et pas à pas mais il faut commencer.

Aujourd’hui, nous sommes dans une culture de l'immédiateté.

Or la Démarche d'implantation de la RSE est une démarche de moyen terme

Il faut vraiment décider de ce que l'on va faire, de ce que l'équipe va faire et mettre en place chaque jour : des actions faciles sur des sujets faciles pour commencer et créer comme cela un état d'esprit tourné vers ces améliorations.

Et puis si vous rencontrez encore des réticences :

Je vous invite à faire faire à vos équipes, à chacun, son propre bilan carbone personnel, ce qui lui permettra de comprendre et de mesurer l'ampleur de la tâche.

LES ECONOMIES ATTENDUES

Donc on le disait à l'instant, on peut s'attendre à des économies : France Stratégie dans une étude publiée il y a déjà un peu de temps (en 2016) estime une baisse des coûts de revient de l’ordre de 13%

Il est évident qu'entre des durées d'utilisation (donc d’amortissement) allongées, des achats mieux soucés, des déchets mieux gérés voir diminués, des consommations en baisse, des processus optimisés, on ne peut qu’ aboutir à des économie

sans compter un management amélioré, un absentéisme en baisse, parce que ça fait partie de la mise en place de la RSE

enfin un clin d'œil pour cet état d'esprit RSE qui est : chassons le gaspi comme on disait en 1979. On préconisait déjà de réduire la vitesse sur autoroute de 130 à 110 km heure en annonçant une économie de 2 litres de carburant au 100 km

Donc plus encore que le reste et même si vous n'avez pas d'autres motivations, la chasse au gaspillage est vraiment importante.

L'innovation doit être évoquée parce que, à un moment donné, quand vous allez travailler sur vos activités et réfléchir à ce que vous pouvez proposer comme amélioration ; il s’agira très sûrement d’innover : cette norme est importante à prendre en considération.


FINANCER LA TRANSITION : AIDES, SUBVENTIONS..

Je vais ajouter quelques mots sur les aides et les subventions bien que j'ai déjà rédigé un article sur ce thème

Je vous propose de le relire mais en rappel rapide

Il existe un certain nombre d'aides mais qui sont souvent assez souvent spécifiques, très peu sont généralistes.

Vous pourrez retrouver ces aides sur le site www.les-aides.fr

Je vous propose un focus sur la région Hauts-de France région, où je me situe et sur le thème transition écologique.

82 solutions de financement sont annoncées très souvent très spécifiques à des métiers et des secteurs d'activité.

Remarquons par exemple la subvention pour les TPE de l’artisanat, du commerce et les indépendants d’un audit d'une journée et une mise en action pour un budget de 650€ hors taxes pris en charge par la chambre de commerce.

Une autre subvention similaire est intéressante pour les entreprises de plus de 3 ans et de moins de 20 salariés avec un diagnostic d'une demi-journée et 2 jours de plan d'action et de préconisation dénommé « Booster TPE transition écologique

Une des plus intéressantes, si vous avez des bâtiments à rénover ou à travailler sur le plan des économies d'énergie, sont les primes CEE, certificats d'économie d'énergie. Attention de ne pas faire les travaux vous-même, vous devez passer par un artisan qualifié qui va donc vous délivrer les attestations nécessaires et ces certificats vous permettront de bénéficier des subventions qui en réalité sont reversées par les entreprises habilitées comme ENGIE.


En terme de fiscalité, il n’y pas d’avantage spécifique, hormis quelques aménagements sur les amortissements spécifiques

Par contre, si vous êtes amené à travailler en profondeur sur des innovations, vous pouvez actionner le crédit impôt recherche mais vous devez bien évidemment étayer le dossier de façon très structurée.

Signalons aussi que les véhicules électriques sont exonérés de TVS

Aucune aide en matière sociale

La formation est un aspect très important dans la RSE pour embarquer vos collaborateurs

c'est la prise en charge par les opco

Malheureusement les budgets depuis 2018 ont fortement baissé puisqu'ils sont maintenant orientés vers le système d'alternance

Le fond national de l'emploi le FNE qui peut financer la transition écologique énergétique voire numérique et donc vos actions RSE rentreront dans cette ligne là les le processus le procédé mis en place sur 2021 a été reconduit jusqu'au 31 décembre 2022

On peut espérer qu'il sera encore reconduit sur 2023. C'est un vraiment un moyen très efficace pour financer la formation de toutes vos de toutes vos équipes.


Les financements par les banques sont de plus en plus souvent adossés à des critères environnementaux. L'offre existe dans toutes les banques, elle repose sur des prêts bonifiés.


Enfin l'Europe : si vous avez des projets d'envergure, il peut être intéressant d'aller regarder ce que l'Europe peut vous proposer : sujet à creuser !


Au FINAL

Rappelons au final les gains et les bénéfices de la transition

  • Améliorer l’image de marque
  • Attirer et fidéliser les clients
  • Attirer et fidéliser d’autres parties prenantes

(Fournisseurs, Partenaires, Investisseurs, Banquier)


  • Améliorer l’image de la marque employeur
  • Attirer et fidéliser les collaborateurs / les talents
  • Améliorer les conditions de travail
  • Améliorer la compétitivité - Afficher sa démarche RSE est un avantage concurrentiel
  • Réduire les coûts : économies diverses ( énergies, eau, matières, traitement des déchets de production puisqu’il y en a moins, amortissement (le matériel doit durer plus longtemps), coûts cachés)


  • Devancer la contrainte légale
  • Implanter l’entreprise sur son territoire

Au global, voici les Bénéfices résultant de la mise en place de la RSE :

  • Amélioration de la performance
  • Pérennité consolidée
  • Valorisation renforcée


L’éco-responsabilité est un moyen important d’amélioration de la compétitivité d’une entreprise, car elle lui permet d’optimiser son recours à des matières premières et à des énergies dont les prix augmentent sans cesse.

  • N’hésitez plus à sauter le pas
  • Mais un pas après l’autre
  • Prenez votre temps
  • Car c’est maintenant qu’il faut le faire

Bon courage

vers une Transformation (très) positive


à bientôt dans un prochain post : pour en savoir plus, continuer à se former, échanger les bonnes pratiques et changer nos habitudes.


Transition écologique signifie avant tout Transformation des modes de vie.


Bonne semaine !

Et vous ? que pouvez-vous faire dans votre entreprise ?


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A la semaine prochaine

Environnementalement Vôtre

Véronique

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