La News Letter du Samedi 13 Août 2022

L'EAU

L’eau, c’est la vie.

Pourquoi doit-elle faire l’objet de toute notre attention ? Voyons ensemble :

  • Quelle quantité d’eau sur Terre ?
  • Comment se répartit l’eau douce sur Terre
  • L’utilisation de l’eau
  • Eau et santé
  • Qui utilise l'eau de pluie en France ?
  • Economiser l’eau : mieux utiliser l’eau
  • Le bœuf et l’eau : une histoire d’épinard

La quantité d'eau sur notre planète Terre

L'eau recouvre 72 % des 510 millions de km2 de la surface du globe sur une épaisseur moyenne de 3.9 km. On estime son volume à un peu moins de 1 400 millions de km3.

Ce qui peut se représenter par un cube de 1115 km de côté. Imaginez un cube qui, au sol, irait

  • * de Brest à Zusmarshausen (1 111 km à vol d’oiseau) dans un sens (Zusmarshausen est une ville bavaroise à mi-chemin en Ulm (Sud-Est de Stuttgart ou Nord-ouest de Munich) et Augsbourg)
  • * de Marseille à Groningue (1 106 km à vol d’oiseau) dans l’autre sens (Groningue est une ville à 147 km au nord –est d’Amsterdam) ou encore de Biarritz à Liverpool (1 111 km à vol d’oiseau)

puis, en hauteur, à nouveau 1 115 km (2 fois la hauteur de l'enveloppe gazeuse qui entoure la Terre)

Il n'y a pas de limite précise entre l'atmosphère et l'espace, car cette limite devient de plus en plus ténue avant de s’évanouir (dans l'espace), de manière continue. Mais il est possible, de déterminer à partir de l'observation de la variation de la densité des gaz terrestres, que l'épaisseur de l'atmosphère terrestre varie entre 350 et 800 km (selon l'activité solaire), l'épaisseur moyenne étant d'environ 600 km.

(La troposphère a une épaisseur de 8 à 18 km, puis la stratosphère a une épaisseur de 10 à 50 km, puis la mésosphère a une épaisseur de 50 à 80 km, la thermosphère pourrait s’étendre jusqu’à 1 000 km avant l’exosphère.


La quantité d’eau sur terre est la même depuis trois milliards d’années : L’eau des océans s’évapore, forme la vapeur d’eau qui, en se transformant en pluie, va alimenter les mers, les cours d’eau et les nappes souterraines.

Souce de l'image : https://www.cieau.com

Une fois que l’eau a atteint le sol, son cycle va se dérouler de façon essentiellement liquide. Seule une toute petite partie de cette eau est en mouvement, la grande majorité étant stockée dans les nappes souterraines.

Une partie de l’eau est utilisée par les plantes, le reste est drainé vers les rivières ou dans les nappes.

Les racines des plantes vont capter l’eau, qui s’évaporera ensuite par le système de transpiration des feuilles. Cette « transpiration » constitue de la vapeur d’eau.

De la même façon, les lacs, les océans, vont évaporer une partie de leur eau.

La somme des évaporations, soit 496 000 km3/an, est égale à la somme des précipitations.

Le moteur de ce cycle est l’énergie solaire qui entraîne les changements d’état de l’eau : la formation et la fonte des glaces, ou encore l’évaporation de l’eau et son élévation dans l’atmosphère.

Les océans accaparent 97.5 % des 1 400 millions de km3 de cette eau ; soit 1 360 millions de km3 d’eau salée (un cube de 1 115 km de côté)

L’eau douce représente 2.5 % de ce volume, soit 39.2 millions de km3 (un cube de 327 km de côté)

  • 69 % de cette eau douce est stockée sous forme de glace ou de neige
  • 30 % de l’eau douce est stockée dans les aquifères : ce sont des roches ou des formations géologiques suffisamment poreuses pour stocker de grandes quantités d’eau
  • 1% (moins de 1%) est utilisable par l’homme

Au final moins de 1 % de l’eau douce est stockée sous forme d’eau liquide accessible dans les cours d’eau, les rivières, les fleuves, les lacs, les nappes phréatiques accessibles, ce qui représente 350 000 millions de km3, soit un cube de 70 km de côté. Imaginez un cube qui, au sol, irait :

  • De l’aéroport d’Orly au château de Chantilly (70 km à vol d’oiseau) dans un sens
  • De Versailles à Coulommiers (70 km à vol d’oiseau) dans l’autre sens

Puis sur 70 km de hauteur, soit (Troposphère + Stratosphère (là où volent les avions) + Mésosphère).

Notre cube d’eau accessible s’est rétréci à la taille d’une tête d’épingle de 70 km de côté et de 350 000 km3.

Ces 350 000 km3 accessibles sont à rapprocher des 496 000 km3 d’évaporation et de précipitations annuelles.

NB : si vous préférez raisonner en "mètre-cube", il suffit de multiplier ces km3 par 1 000.

C’est donc dans cette minuscule réserve qui contient toute l'eau douce aisément disponible pour la vie terrestre que puisent :

  • 8 milliards d'hommes pour boire, irriguer leurs cultures, abreuver leurs animaux d'élevage et domestiques, faire tourner leurs usines, alimenter leurs centrales électriques, etc.
  • Mais aussi tout le vivant.

Entre la sécheresse et nous il n'y a presque rien. L'eau est bien plus rare qu'il n'y paraît.

La répartition de l’eau douce sur Terre

L’accès à l’eau est très inégal dans le monde. Je ne vais pas détailler ce point aujourd’hui car j’ai prévu un post sur l’ODD n°6 « Eau propre et assainissement » prochainement.

Soulignons ici que les pays les plus touchés par la pénurie en eau potable sont le Koweït, le Bahreïn, les Emirats Arabes Unis, la Jordanie, la Libye, Chypre, Singapour, Malte, Israël.

Dans certains pays comportant des zones désertiques et arides, comme l’Ethiopie, le Cambodge, la Mauritanie ou encore l’Afghanistan, moins de 40 % de la population a accès à l’eau potable.

A l’opposé, 9 pays sont qualifiés de « puissances de l’eau » par les Nations Unies :

  • 1. Brésil
  • 2. Colombie
  • 3. Russie
  • 4. Inde
  • 5. Canada
  • 6. États-Unis
  • 7. Indonésie
  • 8. Congo
  • 9. Chine

Volume d’eau disponible par pays par personne et par année en m3/personne.année.

Source : Global waterstress and scarcity, PNUE (2008) http://www.unep.org/dewa/vitalwater/article69.html.

On distingue trois niveaux de dépendance :

  • 1er niveau : pénurie hydrique

Les ressources sont intérieures à 1000 m3 par habitant par an. Les pays arabes font face à une pénurie. L’Egypte et la Libye se trouvent dans une situation extrême avec moins de 500 m3 par personne et par an.

Le Moyen Orient et l’Afrique du Nord totalisent 4,3% de la population mondiale et ont à disposition moins de 1% des ressources en eau douce renouvelable de la planète.

  • 2ème niveau : stress hydrique

Lorsque la ressource en eau est insuffisante pour répondre aux activités humaines et aux besoins de l'environnement - c'est-à-dire, en dessous de 1.700 mètres cubes par personne et par an -, on parle de stress hydrique.

  • 3ème niveau : vulnérabilité hydrique

On parlera de vulnérabilité hydrique lorsque les ressources sont comprises entre 1500 et 2500 m3 par habitant et par an.

Bien sûr des disparités existent au sein même d'un pays. L'Inde, par exemple, présente des régions désertiques et d'autres qui sont régulièrement inondées par la mousson.

Ce classement ne fait pas, de ces « puissances », des pays riches ou suffisants en eau, eu égard à leur population.

La Chine se trouve en situation de stress hydrique avec ses 1 400 millions d’habitants alors que l’Australie, pays de sécheresses extrêmes, est considérée riche en eau avec ses 26.5 millions d’habitants.

L’Europe, aussi, n’est pas si riche en eau, et notamment l’Allemagne, classée en zone vulnérable, et la Pologne, en stress hydrique.

En FRANCE

Chaque année, la France recense 500 millions de km3 de précipitations (environ).

https://www.eaufrance.fr/les-volumes-de-precipitations

La France dispose d’une ressource en eau d’environ 200 km3 environ (contre 154 km3 pour l’Allemagne) qui se renouvelle année après année, suivant le cycle de l'eau vu plus haut.

Pour comprendre les évolutions, on distinguera l'eau prélevée de l'eau consommée.

La quantité d'eau prélevée est estimée à 32 millions de km3 par an.

Plus de 80 % du volume d’eau douce prélevée est puisé dans les eaux de surface (rivières, lacs, canaux, retenues, etc.), compte tenu des quantités nécessaires au refroidissement des centrales électriques et à l’alimentation des canaux. 55% de l'eau prélevée est utilisée pour produire de l’électricité. La majeure partie de cette eau sert à refroidir les installations et pratiquement tout est rejeté dans le cours d’eau dans lequel elle a été puisée.

L’eau consommée correspond à la partie de l’eau prélevée non restituée aux milieux aquatiques. Cette part est très variable selon les utilisations.

En moyenne, entre 2008 et 2018, le volume annuel d’eau consommée est estimé à 5,3 millions de km3 en France métropolitaine (soit environ 20 % de l’eau prélevée).

En France, les plus grands consommateurs d’eau (eau consommée sans être rejetée dans son milieu d’origine) sont :

  • L’agriculture : les agriculteurs puisent de l’eau qu’ils utilisent principalement pour l’irrigation, les plantes la consomment et l’évacuent en transpirant dans l’atmosphère et pas dans les rivières. 68 % de l’eau consommée en France est destinée à l’agriculture.
  • L’eau potable (domestique) représente 24 % de la consommation. Plus de la moitié de cette eau est prélevée dans les nappes phréatiques et après être passée par chez nous, elle arrive dans une station d’épuration avant d’être rejetée dans un cours d’eau. Ce procédé est une perte sèche pour le milieu d’origine.
  • L’industrie consomme 5% du total des eaux "consommées"
  • La production d’énergie utilise 3% du total des eaux "consommées".

Source : https://www.lumni.fr/video/qui-consomment-le-plus-d-eau

Cette proposition d'analyse sur l'eau consommée demande, à mon humble avis, à être affinée :

L'eau consommée par l'agriculture pour l'irrigation repart dans le circuit de l'eau, même si on ne la récupère pas tout de suite (elle s'évapore immédiatement ou est absorbée "utilement" par la plante).

Par contre les eaux souillées, en agriculture, par l'usage domestique, l'industrie ou la production d'énergie sont réellement perdues, sauf à subir de lourds et couteux traitements qui sont désormais, de toute évidence, devenus une nécessité absolue. Ces eaux souillées, grises, noires ou de toutes couleurs doivent être récupérées et réinjectées dans les circuits d'eau potable. On sait le faire.

En EUROPE

Une partie toujours plus importante de l’Europe est frappée par la rareté, tandis qu’un trop grand nombre d’États membres subissent de plus en plus d’événements exceptionnels, tels que des inondations.

La Finlande et la Suède présentent les ressources annuelles en eau douce par habitant les plus importantes (environ 20 000 m³ par habitant ou plus).

À l’opposé, les six plus grands Etats membres (France, Italie, Royaume-Uni, Espagne, Allemagne et Pologne) enregistrent des niveaux relativement bas (moins de 3 000 m³ par habitant).

C’est à Malte (188 m³ par habitant) et à Chypre (405 m³ par habitant) que les niveaux les plus bas ont été enregistrés.

L’union européenne disposerait d’une ressource en eau de 20 000 km3 environ (dont 147 km3 pour le Royaume uni) à rapprocher des 350 000 km3 qui constituent la réserve mondiale.

DANS LE MONDE

En 1950, la ressource mondiale en eau était estimée à 17 000 m3 par personne et par an. La forte croissance démographique, l’industrialisation, l’urbanisation, l’intensification agricole ont changé la donne.

En 1995, on estimait que la ressource en eau renouvelable et disponible n’était plus que de 7 500 m3 par personne et par an.

En 2025, elle devrait chuter à moins de 5 100 m3, 63% de la population mondiale devrait subir stress hydrique ou pénurie d’eau

Dans les pays de l’Union Européenne, les ressources moyennes en eau s’établissent à 7 000 m3 par personne et par an

Sources : Eurostat et BRGM

Que d'information ! Stop ! La suite sur le post n°34 qui sera publié le samedi 27 Août : digérez déjà cela !!

Nous poserons des questions telles que :

  • Eau et santé
  • Qui utilise l'eau de pluie en France ?
  • Economiser l’eau : mieux utiliser l’eau
  • Le bœuf et l’eau : une histoire d’épinard

A retenir

L'eau est un enjeu majeur de développement durable

  • L’eau douce disponible, seule ressource utilisable, est en quantité invariable alors que la population ne cesse d’augmenter et que la demande en eau est en pleine progression.
  • L’eau est inégalement répartie et la consommation d’eau varie selon les pays : 250 litres d’eau par jour et par habitant en Amérique du Nord, 100 à 230 litres en Europe, 150 litres pour un Français et moins de 10 litres en Afrique Subsaharienne.
  • Au cours du 21ème siècle, l’eau et les ressources en eau vont continuer à se dégrader. Il y aura de moins en moins d’eau utilisable sans traitement par l’homme.


Il faut noter que dans les pays défavorisés, les problèmes d’accès à l’eau ne sont pas toujours liés à l’absence de réserves d’eau mais à un manque de moyens financiers ou/et une absence d’organisation pour rendre potable, stocker et distribuer l’eau aux populations.


à bientôt avec notre prochain post : pour en savoir plus, continuer à se former, échanger les bonnes pratiques et changer nos habitudes.


Transition écologique signifie avant tout Transformation des modes de vie.


Bonne semaine !

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