La News Letter du Samedi 27 Novembre 2022
La Biodiversité (1ère partie)
La biodiversité est l’autre aspect à analyser et à prendre en compte. Le climat ou le réchauffement climatique sont beaucoup plus mis en avant, mais la biodiversité est tout aussi importante, les deux « concepts » sont fortement imbriqués et procèdent l’un de l’autre dans des boucles de rétroactions infinies : le réchauffement climatique a des impacts importants sur la biodiversité mais la dégradation de la biodiversité (sols, océans) contribue au réchauffement.
Je vous propose ici de poser les définitions de base pour comprendre, déjà simplement, de quoi on parle, et de voir comment intégrer cela dans votre stratégie des enjeux environnementaux et sociaux.
Définissons les mots, examinons ce que nous proposent la Loi et les Normes
Nous verrons les 3 derniers points la semaine prochaine
Nous verrons les 3 derniers points la semaine prochaine. Voyons tout d'abord quelques définitions : sachons de quoi on parle !
Ethymologie : Le mot NATURE est dérivé du latin natura : de même sens, et le mot natura est lui-même dérivé de nasci, « naître ».
Attention, le mot est NATURE a plusieurs sens, on retiendra ici le sens en lien avec le sujet de cet article : la Biodiversité.
Voici ce que nous disent les dictionnaires
Pour le LAROUSSE : Le mot NATURE désigne «le monde physique, l'univers, l'ensemble des choses et des êtres, la réalité ».
Pour le LITTRE : Le mot NATURE désigne «l’Ensemble de tous les êtres qui composent l'univers », l’Ordre établi dans l'univers ou le système des lois qui président à l'existence des choses et à la succession des êtres. La Nature se dit des opérations, des productions de la nature, par opposition à celles de l'art. L'art perfectionne la nature.
Pour l’ACADEMIE FRANCAISE, le mot NATURE désigne « Ce qui, dans la réalité, apparaît comme donné, comme indépendant de la volonté ou de l’action humaines, l’ensemble des êtres et des choses ; le monde en tant qu’il est ordonné et régi par des lois.
Le mot NATURE désigne aussi le monde physique avec ses aspects divers, mers, montagnes, bois, champs, rivières, par opposition aux villes, Ce qu’on peut observer dans la vie réelle, par opposition à ce que produit l’art : S’inspirer de la nature ; Ce qui a été laissé dans son état originel, n’a pas été modifié. L’anthropologie moderne oppose nature et culture. L’état de nature s’oppose à l’état de société.
Pour LE ROBERT, le mot NATURE désigne le Principe actif qui anime, organise l'ensemble de ce qui existe selon un certain ordre. Les lois de la nature ; l’ensemble des choses qui sont indépendantes des sociétés humaines, dans la mesure où elles manifestent un ordre, des lois, et fondent les jugements normatifs. L'état de nature chez Rousseau (opposé à la société) ; tout ce qui existe dans l'univers hors de l'être humain et de son action ; le milieu physique où vit l'humanité (l’environnement, la Terre),
Pour WIKIPEDIA, le mot NATURE désigne l'ensemble du réel indépendant de la culture humaine, ou l'ensemble des systèmes et des phénomènes naturels. Wikipedia nous dit que au sens commun, la nature peut regrouper :
> les milieux (eau, air, sol, mer, monde minéral)
> les groupes d'espèces, les individus et les mondes qui les abritent : végétal (forêts…), animal, incluant l'espèce humaine et l'environnement humain et les autres niveaux trophiques dont le fongique, le bactérien et le microbien ;
> les « forces » et principes physiques, géologiques, tectoniques, météorologiques, biologiques, l'évolution qui constituent l'univers et celles qui animent les écosystèmes et la biosphère sur la Terre ;
> certains phénomènes épisodiques de la nature (crises, cycles glaciations/réchauffement climatique, cycles géologiques, cycle sylvigénétique, incendies d'origine non-humaine, etc.).
Mais aussi
> l'environnement biophysique, l'habitat et les milieux dit naturels (terrestres), aquatiques ou marin ; préservés (à forte naturalité) et dégradés ;
> les paysages sauvages, les paysages aménagés et altérés ;
J’ai trouvé cette présentation assez complète, je vous la restitue tel quelle : merci à wikipédia et à son rédacteur.
Définissons le mot BIODIVERSITE
Ethymologie : Le mot BIODIVERSITE est composé du préfixe grec bio, qui signifie vie et du mot diversité, dérivé du latin diversitas qui signifie diversité, variété, divergence et de diversus qui signifie divers, différent..
Que disent les dictionnaires ?
Pour le LAROUSSE, le mot BIODIVERSITE désigne la diversité des espèces vivantes et de leurs caractères génétiques.
Pour le LITTRE, le mot BIODIVERSITE, néologisme né en 1985, est un mot inconnu
Pour l’ACADEMIE FRANCAISE, le mot BIODIVERSITE désigne la richesse naturelle du monde vivant. La biodiversité d’un milieu est déterminée par la variété des écosystèmes, des espèces et de leurs génomes.
Pour le LE ROBERT , le mot BIODIVERSITE désigne la diversité des espèces vivantes (micro-organismes, végétaux, animaux) présentes dans un milieu.
Pour WIKIPEDIA, le mot BIODIVERSITE désigne la variété des formes de vie sur la Terre. La Biodiversité s'apprécie en considérant la diversité des écosystèmes, des espèces et des gènes dans l'espace et dans le temps, ainsi que les interactions au sein de ces niveaux d'organisation et entre eux.
Au delà du dictionnaire, que nous disent les scientifiques ?
La biodiversité, c'est le tissu vivant de notre planète. Les humains appartiennent à une espèce qui constitue l’un des fils de ce tissu.
Ce « tissu vivant » est composé de l’ensemble des milieux naturels et des formes de vie (plantes, animaux, champignons, bactéries…) ainsi que toutes les relations et interactions (coopération, prédation, symbiose…) qui existent, d’une part, entre les organismes vivants eux-mêmes, d’autre part, entre ces organismes et leurs milieux de vie.
La diversité biologique actuelle est le produit de la longue et lente évolution du monde vivant sur l’ensemble de la planète, les premiers organismes vivants connus datant de près de 3,5 milliards d’années (l’âge de la Terre serait de 4,54 milliards d’années).
La notion de biodiversité comprend trois niveaux interdépendants :
Au niveau mondial, la France est constituée d’un ensemble d’écosystèmes marins et littoraux diversifiés répartis sur l’ensemble du globe et qui composent la deuxième plus grande zone économique exclusive (ZEE) au monde.
Elle accueille près de 10 % des surfaces de récifs coralliens dans le monde. Elle est un des rares États européens à accueillir des écosystèmes tropicaux sur son sol, dont la forêt tropicale guyanaise. La France est ainsi présente sur 5 des 36 points chauds de la biodiversité mondiale : Méditerranée, Caraïbes, Océan Indien, Polynésie et Nouvelle-Calédonie.
Un point chaud de biodiversité, ou zone critique de biodiversité, est une zone terrestre ou marine, possédant une grande richesse de biodiversité particulièrement menacée par l'activité humaine.
Au niveau européen, la France métropolitaine couvre quatre des cinq grandes régions biogéographiques européennes et plus de 80 % des écosystèmes européens y sont représentés.
Les territoires métropolitains et ultramarins englobent des écosystèmes diversifiés (zones humides, milieux marins, forêts, montagnes, espaces agricoles et urbains).
C’est ainsi que la France héberge 10 % des espèces connues et figure parmi les dix pays hébergeant le plus grand nombre d’espèces menacées au niveau mondial, du fait des pressions exercées par les activités humaines et de l’importance de ses territoires ultramarins répartis sur l’ensemble du globe.
En réponse à ces enjeux, de multiples dispositifs de préservation de la biodiversité sont mis en place.
SOLS : Rappelons enfin que les sols constituent l’un des écosystèmes les plus complexes de la nature : ils abritent des milliers d’organismes différents qui interagissent et contribuent aux cycles globaux qui rendent possible la vie. Cette biodiversité reste peu connue du fait qu’elle est en grande partie invisible à l’œil nu.
Rapprochons les mots NATURE, BIODIVERSITE et CLIMAT
Le changement climatique et l’érosion de la biodiversité sont deux crises intimement liées.
La biodiversité et les écosystèmes agissent sur le climat en participant aux échanges d’énergie, d’eau et de matière entre la biosphère et l’atmosphère, notamment via les processus de photosynthèse (qui permet le captage et le stockage de carbone, et la production de matière organique) et d’évapotranspiration des végétaux (qui permet le rafraîchissement de l’air).
On observe ainsi une boucle de rétroaction où les changements climatiques et l’érosion de la biodiversité s’accentuent mutuellement.
L'un des enjeux du développement durable est la conservation des processus naturels vitaux pour le maintien de la vie sur la planète : il s'agit de résoudre les conflits entre nature et artificialisation, notamment dans le domaine agricole et forestier .
La nature sauvage est de plus en plus confinée par l'Homme sur des espaces réduits (parcs et réserves naturelles dont les limites sont en fait artificielles), ce qui pose des problèmes écologiques et éthiques.
L'urbanisation, la périurbanisation et la fragmentation des milieux naturels par les réseaux de transport sont devenues une menace pour la nature et ses processus. Ce sont aussi des défis pour le développement durable..
La Biodiversité est essentielle à la vie ou la survie de la nature.
Quatre grands facteurs anthropiques, c'est-à-dire dû à l'existence et à la présence d'humains. ont entraîné une grave perte de la diversité biologique, largement irréversible. Ces quatre facteurs sont :
1 - La destruction et la contamination des milieux naturels ;
2 - La prédation en excès et la surexploitation des ressources naturelles ;
3 - L'introduction d'espèces d'un milieu à l'autre et ;
4 - Le réchauffement climatique.
En 2019, l’IPBES (voir le texte du Blog n°46) a mis à jour cet état des lieux.
Selon le « Rapport sur l’état de la biodiversité mondiale » (2019), depuis le précédent rapport, l'artificialisation du monde a fortement augmenté :
Les évaluations scientifiques montrent que « ces tendances ont été moins graves ou évitées dans les zones qui appartiennent à ou sont gérées par des peuples autochtones et des communautés locales ». Des causes indirectes sont
La loi n° 76-629 relative à la protection de la nature a été promulguée le 10 juillet 1976.
Elle annonce dans son article 1
« La protection des espaces naturels et des paysages, la préservation des espèces animales et végétales, le maintien des équilibres biologiques auxquels ils participent et la protection des ressources naturelles contre toutes les causes de dégradation qui les menacent sont d'intérêt général.
Il est du devoir de chacun de veiller à la sauvegarde du patrimoine naturel dans lequel il vit. Les activités publiques ou privées d'aménagement, d'équipement et de production doivent se conformer aux mêmes exigences.
La réalisation de ces objectifs doit également assurer l'équilibre harmonieux de la population résidant dans les milieux urbains et ruraux. »
La loi pose ainsi les grands principes du droit français de l’environnement et propose des outils pour les faire respecter.
Tous travaux ou projets d’aménagement sont ainsi, désormais, soumis à des études d’impacts qui comprend au minimum une analyse de l’état initial du site et de son environnement et l’étude des modifications que le projet y engendrerait ainsi que les mesures pour les supprimer, les réduire et les compenser si possible.
Cette loi est également à l’origine des listes d’espèces animales et végétales sauvages protégées. De plus, elle pose les bases de la réglementation en matière de faune sauvage captive par un établissement qu’il soit scientifique, d’enseignement, de recherche ou d’élevage.
La loi de juillet 1976 créée les réserves naturelles.
Elle est à l’origine de la plupart des articles du code de l’environnement.
La loi n° 85-30 relative au développement et à la protection de la montagne a été promulguée le 9 janvier 1985.
La loi annonce dans son article 1 que « La République française reconnaît la montagne comme un ensemble de territoires dont le développement équitable et durable constitue un objectif d'intérêt national en raison de leur rôle économique, social, environnemental, paysager, sanitaire et culturel. La montagne est source d'aménités patrimoniales, environnementales, économiques et sociétales. » . Elle détaille 17 finalités soutenues par l’action de l’état mais en résumé les Objectifs de la loi sont de
La loi Montagne est complétée en décembre 2016 par la loi de modernisation, de développement et de protection des territoires de montagne, dite loi Montagne II.
La loi n°86-2 relative à l'aménagement, la protection et la mise en valeur du littoral a été promulguée le 3 janvier 1986.
La loi rappelle dans son article 1 que « Le littoral est une entité géographique qui appelle une politique spécifique d'aménagement, de protection et de mise en valeur. »
Elle vise à l’aménagement et à la protection et la mise en valeur du littoral.
Les principaux objectifs de la loi littoral sont :
La loi n° 93-24 sur la protection et la mise en valeur des paysages et modifiant certaines dispositions législatives en matière d'enquêtes publiques a été promulguée le 8 Janvier 1993
La loi est surtout une loi d’aménagement et d’urbanisme. Son article 1er annonce :
« Sur des territoires remarquables par leur intérêt paysager, définis en concertation avec les collectivités territoriales concernées et lorsque lesdits territoires ne sont pas l’objet de prescriptions particulières prises en application de l’article L. 111-1-1 du code de l’urbanisme, l’Etat peut prendre des directives de protection et de mise en valeur des paysages».
La loi a pour but la protection et la gestion du paysage.
Le Conseil national du paysage a été créé par un arrêté du 8 décembre 2000. C’est un organisme consultatif, placé sous la responsabilité du ministre du Développement durable et chargé de :
Petit rappel : ces 4 lois que je viens d’évoquer, promulguées avant 2000, se retrouvent désormais codifiées au sein du Code de l’Environnement.
Le 8 août 2016 est promulgué la loi n° 2016-1087 pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages
La loi a pour ambition de protéger et de valoriser le patrimoine naturel de la France en :
La loi passe néanmoins à côté de questions importantes :
Le Plan biodiversité présenté le 4 Juillet 2018 vise à mettre en œuvre l’objectif de La loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages et à mobiliser des leviers pour la restaurer mais aussi à accélérer la mise en œuvre de la Stratégie nationale pour la biodiversité
Le plan est développé sur 73 articles structurés en 6 Axes :
Chacun de ces axes annonce des objectifs ambitieux
La Convention sur la Diversité Biologique
La convention sur la diversité biologique (CDB), première convention internationale concernant la biodiversité, a été ouverte à la signature lors du Sommet de la Terre qui s’est tenu à Rio de Janeiro, en 1992.. La convention sur la diversité biologique reconnaît la conservation de la biodiversité comme étant une « préoccupation commune à l’humanité » et une partie intégrante au processus de développement. Elle vise trois objectifs :
Elle est à l’origine de l’élaboration de stratégies pour la biodiversité aux niveaux paneuropéen, communautaire et national. La stratégie nationale biodiversité 2030 est la concrétisation de l’engagement français au titre de cette convention.
L’entité de gouvernance de la convention sur la biodiversité des Nations unies est la Conférence des Parties (COP).
Sa 15e réunion, la COP 15 (COP Biodiversité) se tient du 7 au 19 décembre 2022 à Montréal (Canada). Elle adoptera un nouveau cadre mondial pour la biodiversité pour la période 2020-2030. Ce cadre fixera les objectifs à atteindre pour mettre un terme à l’érosion de la biodiversité et la mettre sur la voie de la régénération d’ici 2030, au niveau international.
La Stratégie nationale BioDiversité 2030
La stratégie nationale biodiversité 2030 (SNB) traduit l’engagement de la France au titre de la convention sur la diversité biologique que l’on vient de voir. Elle concerne les années 2022 à 2030. Elle a pour objectif de réduire les pressions sur la biodiversité, de protéger et restaurer les écosystèmes et de susciter des changements en profondeur afin d’inverser la trajectoire du déclin de la biodiversité.
La stratégie s’appuie sur trois principes :
Remarque Personnelle
Ces textes pensent ne pensent pas à tout, loin de là, mais au moins à beaucoup de choses. Rien ne nous empêche de toute façon d'en faire plus !
Mais cela manque de concret, beaucoup d'éléments relèvent de l'administration publique.
Cependant n'oublions pas que les entreprises font aussi partie du paysage et qu'elles sont les fournisseurs de ces administrations. Nous y verrons plus clair la semaine prochaine.
C'est tout pour aujourd'hui ! Je vous laisse digérer cet énorme pavé.
La suite, la semaine prochaine où nous verrons somment implanter cela dans votre entreprise en s'inspirant des Normes
à bientôt dans un prochain post : pour en savoir plus, continuer à se former, échanger les bonnes pratiques et changer nos habitudes.
Transition écologique signifie avant tout Transformation des modes de vie.
Bonne semaine !
Et vous ? que pouvez-vous faire dans votre entreprise ?
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A la semaine prochaine
Environnementalement Vôtre
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