La News Letter du Samedi 27 Novembre 2022

La Biodiversité (1ère partie)

La biodiversité est l’autre aspect à analyser et à prendre en compte. Le climat ou le réchauffement climatique sont beaucoup plus mis en avant, mais la biodiversité est tout aussi importante, les deux « concepts » sont fortement imbriqués et procèdent l’un de l’autre dans des boucles de rétroactions infinies : le réchauffement climatique a des impacts importants sur la biodiversité mais la dégradation de la biodiversité (sols, océans) contribue au réchauffement.

Je vous propose ici de poser les définitions de base pour comprendre, déjà simplement, de quoi on parle, et de voir comment intégrer cela dans votre stratégie des enjeux environnementaux et sociaux.

Définissons les mots, examinons ce que nous proposent la Loi et les Normes

  • Définir le mot Nature
  • Définir le mot Biodiversité
  • La Biodiversité, la Nature et le Climat
  • La Biodiversité et la Loi
  • La Biodiversité et Les ODD
  • La Biodiversité et Les Normes
  • La Biodiversité et La Taxonomie et CSRD

Nous verrons les 3 derniers points la semaine prochaine

Nous verrons les 3 derniers points la semaine prochaine. Voyons tout d'abord quelques définitions : sachons de quoi on parle !

Définissons le mot Nature

Ethymologie : Le mot NATURE est dérivé du latin natura : de même sens, et le mot natura est lui-même dérivé de nasci, « naître ».

Attention, le mot est NATURE a plusieurs sens, on retiendra ici le sens en lien avec le sujet de cet article : la Biodiversité.

Voici ce que nous disent les dictionnaires

Pour le LAROUSSE : Le mot NATURE désigne «le monde physique, l'univers, l'ensemble des choses et des êtres, la réalité ».

Pour le LITTRE : Le mot NATURE désigne «l’Ensemble de tous les êtres qui composent l'univers », l’Ordre établi dans l'univers ou le système des lois qui président à l'existence des choses et à la succession des êtres. La Nature se dit des opérations, des productions de la nature, par opposition à celles de l'art. L'art perfectionne la nature.

Pour lACADEMIE FRANCAISE, le mot NATURE désigne « Ce qui, dans la réalité, apparaît comme donné, comme indépendant de la volonté ou de l’action humaines, l’ensemble des êtres et des choses ; le monde en tant qu’il est ordonné et régi par des lois.

Le mot NATURE désigne aussi le monde physique avec ses aspects divers, mers, montagnes, bois, champs, rivières, par opposition aux villes, Ce qu’on peut observer dans la vie réelle, par opposition à ce que produit l’art : S’inspirer de la nature ; Ce qui a été laissé dans son état originel, n’a pas été modifié. L’anthropologie moderne oppose nature et culture. L’état de nature s’oppose à l’état de société.

Pour LE ROBERT, le mot NATURE désigne le Principe actif qui anime, organise l'ensemble de ce qui existe selon un certain ordre. Les lois de la nature ; l’ensemble des choses qui sont indépendantes des sociétés humaines, dans la mesure où elles manifestent un ordre, des lois, et fondent les jugements normatifs. L'état de nature chez Rousseau (opposé à la société) ; tout ce qui existe dans l'univers hors de l'être humain et de son action ; le milieu physique où vit l'humanité (l’environnement, la Terre),

Pour WIKIPEDIA, le mot NATURE désigne l'ensemble du réel indépendant de la culture humaine, ou l'ensemble des systèmes et des phénomènes naturels. Wikipedia nous dit que au sens commun, la nature peut regrouper :

> les milieux (eau, air, sol, mer, monde minéral)

> les groupes d'espèces, les individus et les mondes qui les abritent : végétal (forêts…), animal, incluant l'espèce humaine et l'environnement humain et les autres niveaux trophiques dont le fongique, le bactérien et le microbien ;

> les « forces » et principes physiques, géologiques, tectoniques, météorologiques, biologiques, l'évolution qui constituent l'univers et celles qui animent les écosystèmes et la biosphère sur la Terre ;

> certains phénomènes épisodiques de la nature (crises, cycles glaciations/réchauffement climatique, cycles géologiques, cycle sylvigénétique, incendies d'origine non-humaine, etc.).

Mais aussi

> l'environnement biophysique, l'habitat et les milieux dit naturels (terrestres), aquatiques ou marin ; préservés (à forte naturalité) et dégradés ;

> les paysages sauvages, les paysages aménagés et altérés ;

J’ai trouvé cette présentation assez complète, je vous la restitue tel quelle : merci à wikipédia et à son rédacteur.

Définissons le mot BIODIVERSITE

Ethymologie : Le mot BIODIVERSITE est composé du préfixe grec bio, qui signifie vie et du mot diversité, dérivé du latin diversitas qui signifie diversité, variété, divergence et de diversus qui signifie divers, différent..


Que disent les dictionnaires ?

Pour le LAROUSSE, le mot BIODIVERSITE désigne la diversité des espèces vivantes et de leurs caractères génétiques.

Pour le LITTRE, le mot BIODIVERSITE, néologisme né en 1985, est un mot inconnu

Pour l’ACADEMIE FRANCAISE, le mot BIODIVERSITE désigne la richesse naturelle du monde vivant. La biodiversité d’un milieu est déterminée par la variété des écosystèmes, des espèces et de leurs génomes.

Pour le LE ROBERT , le mot BIODIVERSITE désigne la diversité des espèces vivantes (micro-organismes, végétaux, animaux) présentes dans un milieu.

Pour WIKIPEDIA, le mot BIODIVERSITE désigne la variété des formes de vie sur la Terre. La Biodiversité s'apprécie en considérant la diversité des écosystèmes, des espèces et des gènes dans l'espace et dans le temps, ainsi que les interactions au sein de ces niveaux d'organisation et entre eux.

Au delà du dictionnaire, que nous disent les scientifiques ?

La biodiversité, c'est le tissu vivant de notre planète. Les humains appartiennent à une espèce qui constitue l’un des fils de ce tissu.

Ce « tissu vivant » est composé de l’ensemble des milieux naturels et des formes de vie (plantes, animaux, champignons, bactéries…) ainsi que toutes les relations et interactions (coopération, prédation, symbiose…) qui existent, d’une part, entre les organismes vivants eux-mêmes, d’autre part, entre ces organismes et leurs milieux de vie.

La diversité biologique actuelle est le produit de la longue et lente évolution du monde vivant sur l’ensemble de la planète, les premiers organismes vivants connus datant de près de 3,5 milliards d’années (l’âge de la Terre serait de 4,54 milliards d’années).

La notion de biodiversité comprend trois niveaux interdépendants :

  • La diversité des milieux de vie (les écosystèmes) : des océans, prairies, forêts… au contenu des cellules (pensons aux parasites qui peuvent y vivre) en passant par la mare au fond de son jardin ou les espaces végétalisés en ville.
  • La diversité des espèces qui vivent dans ces milieux, qui sont en relation les unes avec les autres (prédation, coopération…) et avec leurs milieux de vie.
  • La diversité des individus au sein de chaque espèce : autrement dit, nous sommes tous différents ! Les scientifiques parlent de diversité génétique pour ce troisième niveau.


Au niveau mondial, la France est constituée d’un ensemble d’écosystèmes marins et littoraux diversifiés répartis sur l’ensemble du globe et qui composent la deuxième plus grande zone économique exclusive (ZEE) au monde.

Elle accueille près de 10 % des surfaces de récifs coralliens dans le monde. Elle est un des rares États européens à accueillir des écosystèmes tropicaux sur son sol, dont la forêt tropicale guyanaise. La France est ainsi présente sur 5 des 36 points chauds de la biodiversité mondiale : Méditerranée, Caraïbes, Océan Indien, Polynésie et Nouvelle-Calédonie.

Un point chaud de biodiversité, ou zone critique de biodiversité, est une zone terrestre ou marine, possédant une grande richesse de biodiversité particulièrement menacée par l'activité humaine.


Au niveau européen, la France métropolitaine couvre quatre des cinq grandes régions biogéographiques européennes et plus de 80 % des écosystèmes européens y sont représentés.

Les territoires métropolitains et ultramarins englobent des écosystèmes diversifiés (zones humides, milieux marins, forêts, montagnes, espaces agricoles et urbains).

C’est ainsi que la France héberge 10 % des espèces connues et figure parmi les dix pays hébergeant le plus grand nombre d’espèces menacées au niveau mondial, du fait des pressions exercées par les activités humaines et de l’importance de ses territoires ultramarins répartis sur l’ensemble du globe.

En réponse à ces enjeux, de multiples dispositifs de préservation de la biodiversité sont mis en place.


  • Neuf grandes régions biogéographiques ont été définies en Europe (l’intégration de la Roumanie et de la Bulgarie à l’Union Européenne a ajouté 2 nouvelles régions : Steppique et Littoraux de la mer Noire) :
  1. Alpine ;
  2. Atlantique ;
  3. Boréale ;
  4. Continentale ;
  5. Macaronésienne (La Macaronésie est un ensemble d'îles, composé des archipels des Açores et de Madère, des îles Canaries, des îles du Cap-Vert)
  6. Méditerranéenne ;
  7. Pannonique : La plaine de Pannonie est une grande plaine sédimentaire du centre et du sud-est de l'Europe qui est le résultat de l'assèchement de la mer de Pannonie du Pliocène . Le Danube divise grossièrement la plaine en deux.
  8. Steppique
  9. Littoraux de la mer Noire


SOLS : Rappelons enfin que les sols constituent l’un des écosystèmes les plus complexes de la nature : ils abritent des milliers d’organismes différents qui interagissent et contribuent aux cycles globaux qui rendent possible la vie. Cette biodiversité reste peu connue du fait qu’elle est en grande partie invisible à l’œil nu.


Rapprochons les mots NATURE, BIODIVERSITE et CLIMAT

Le changement climatique et l’érosion de la biodiversité sont deux crises intimement liées.

La biodiversité et les écosystèmes agissent sur le climat en participant aux échanges d’énergie, d’eau et de matière entre la biosphère et l’atmosphère, notamment via les processus de photosynthèse (qui permet le captage et le stockage de carbone, et la production de matière organique) et d’évapotranspiration des végétaux (qui permet le rafraîchissement de l’air).

On observe ainsi une boucle de rétroaction où les changements climatiques et l’érosion de la biodiversité s’accentuent mutuellement.


L'un des enjeux du développement durable est la conservation des processus naturels vitaux pour le maintien de la vie sur la planète : il s'agit de résoudre les conflits entre nature et artificialisation, notamment dans le domaine agricole et forestier .

La nature sauvage est de plus en plus confinée par l'Homme sur des espaces réduits (parcs et réserves naturelles dont les limites sont en fait artificielles), ce qui pose des problèmes écologiques et éthiques.

L'urbanisation, la périurbanisation et la fragmentation des milieux naturels par les réseaux de transport sont devenues une menace pour la nature et ses processus. Ce sont aussi des défis pour le développement durable..


La Biodiversité est essentielle à la vie ou la survie de la nature.

Quatre grands facteurs anthropiques, c'est-à-dire dû à l'existence et à la présence d'humains. ont entraîné une grave perte de la diversité biologique, largement irréversible. Ces quatre facteurs sont :

1 - La destruction et la contamination des milieux naturels ;

2 - La prédation en excès et la surexploitation des ressources naturelles ;

3 - L'introduction d'espèces d'un milieu à l'autre et ;

4 - Le réchauffement climatique.

En 2019, l’IPBES (voir le texte du Blog n°46) a mis à jour cet état des lieux.

Selon le « Rapport sur l’état de la biodiversité mondiale » (2019), depuis le précédent rapport, l'artificialisation du monde a fortement augmenté :

  • 66 % des mers sont significativement « modifiées » par l'humain ;
  • l’agriculture et l'élevage occupent 30 % des terres émergées tout en consommant 75 % des eaux douces disponibles ;
  • 33 % des ressourceshalieutiques (ressources vivantes aquatiques) sont surexploitées et
  • les zones urbaines ont plus que doublé depuis le sommet de Rio (1992) ;
  • la pollution plastique est six fois plus importante qu'en 1980.
  • la valeur de la production agricole a augmenté d'environ 300 % depuis 1970,
  • la récolte de bois brut a augmenté de 45 % et
  • environ 60 milliards de tonnes de ressources renouvelables et non renouvelables sont maintenant extraites chaque année dans le monde - quantité qui a presque doublé depuis 1980
  • 500 000 espèces terrestres (+/- 9 % d'un total estimé de 5,9 millions d'espèces ont maintenant « un habitat insuffisant pour leur survie à long terme, si leur habitat n’est pas restauré »;
  • de 1900 à 2016, le rythme d'érosion de la biodiversité est « sans précédent dans l'histoire humaine » et il accélère encore.
  • l’abondance moyenne des espèces locales dans les grands habitats terrestres a chuté d’au moins 20 %,
  • environ 40 % des amphibiens, 33 % des récifs coralliens et plus de 33 % des mammifères marins et au moins 10 % des environ 5,5 millions d’espèces d'insectes sont proches de l'extinction.
  • Plus de 680 espèces de vertébrés ont disparu depuis les années 1500, et les espèces domestiquées ne sont pas épargnées avec au moins 9 % de toutes les races domestiquées de mammifères considérées comme éteintes en 2016.
  • Les évaluations scientifiques montrent que « ces tendances ont été moins graves ou évitées dans les zones qui appartiennent à ou sont gérées par des peuples autochtones et des communautés locales »
  • des causes indirectes sont note l’IPBES,
    • la démographie mondiale,
    • la consommation par habitant,
    • l’innovation technologique et
    • une gouvernance et des responsabilités ne tenant pas compte des limites écologiques.

Les évaluations scientifiques montrent que « ces tendances ont été moins graves ou évitées dans les zones qui appartiennent à ou sont gérées par des peuples autochtones et des communautés locales ». Des causes indirectes sont

  • la démographie mondiale,
  • la consommation par habitant,
  • l’innovation technologique et
  • une gouvernance et des responsabilités ne tenant pas compte des limites écologiques.

La Biodiversité et la Loi

  • La loi relative à la protection de la nature de 1976
  • La loi "montagne" de 1985
  • La loi « Littoral » de 1986
  • La loi sur la protection et la mise en valeur des paysages de 1993
  • La loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages de 2016
  • Le Plan biodiversité 2018
  • La convention sur la diversité biologique
  • La Stratégie nationale biodiversité 2030


La loi relative à la protection de la nature de 1976

La loi n° 76-629 relative à la protection de la nature a été promulguée le 10 juillet 1976.

Elle annonce dans son article 1

« La protection des espaces naturels et des paysages, la préservation des espèces animales et végétales, le maintien des équilibres biologiques auxquels ils participent et la protection des ressources naturelles contre toutes les causes de dégradation qui les menacent sont d'intérêt général.

Il est du devoir de chacun de veiller à la sauvegarde du patrimoine naturel dans lequel il vit. Les activités publiques ou privées d'aménagement, d'équipement et de production doivent se conformer aux mêmes exigences.

La réalisation de ces objectifs doit également assurer l'équilibre harmonieux de la population résidant dans les milieux urbains et ruraux. »

La loi pose ainsi les grands principes du droit français de l’environnement et propose des outils pour les faire respecter.

Tous travaux ou projets d’aménagement sont ainsi, désormais, soumis à des études d’impacts qui comprend au minimum une analyse de l’état initial du site et de son environnement et l’étude des modifications que le projet y engendrerait ainsi que les mesures pour les supprimer, les réduire et les compenser si possible.

Cette loi est également à l’origine des listes d’espèces animales et végétales sauvages protégées. De plus, elle pose les bases de la réglementation en matière de faune sauvage captive par un établissement qu’il soit scientifique, d’enseignement, de recherche ou d’élevage.

La loi de juillet 1976 créée les réserves naturelles.

Elle est à l’origine de la plupart des articles du code de l’environnement.

La loi Montagne de 1985

La loi n° 85-30 relative au développement et à la protection de la montagne a été promulguée le 9 janvier 1985.

La loi annonce dans son article 1 que « La République française reconnaît la montagne comme un ensemble de territoires dont le développement équitable et durable constitue un objectif d'intérêt national en raison de leur rôle économique, social, environnemental, paysager, sanitaire et culturel. La montagne est source d'aménités patrimoniales, environnementales, économiques et sociétales. » . Elle détaille 17 finalités soutenues par l’action de l’état mais en résumé les Objectifs de la loi sont de

  • Définir les zones de montagne
  • Créer un cadre législatif de gestion intégrée et transversale des territoires de montagne
  • Trouver un équilibre entre le développement et la protection de la montagne
  • Maîtriser l’urbanisation des zones de montagne.

La loi Montagne est complétée en décembre 2016 par la loi de modernisation, de développement et de protection des territoires de montagne, dite loi Montagne II.

La loi Littoral de 1986

La loi n°86-2 relative à l'aménagement, la protection et la mise en valeur du littoral a été promulguée le 3 janvier 1986.

La loi rappelle dans son article 1 que « Le littoral est une entité géographique qui appelle une politique spécifique d'aménagement, de protection et de mise en valeur. »

Elle vise à l’aménagement et à la protection et la mise en valeur du littoral.

Les principaux objectifs de la loi littoral sont :

  • la mise en œuvre d'un effort de recherche et d'innovation portant sur les particularités et les ressources du littoral ;
  • la protection des équilibres biologiques et écologiques, la lutte contre l'érosion, la préservation des sites et paysages et du patrimoine ;
  • la préservation et le développement des activités économiques liées à la proximité de l'eau, telles que la pêche, les cultures marines, les activités portuaires, la construction et la réparation navales et les transports maritimes ;
  • le maintien ou le développement, dans la zone littorale, des activités agricoles ou sylvicoles, de l'industrie, de l'artisanat et du tourisme.
La loi sur la protection et la mise en valeur des paysages de 1993

La loi n° 93-24 sur la protection et la mise en valeur des paysages et modifiant certaines dispositions législatives en matière d'enquêtes publiques a été promulguée le 8 Janvier 1993

La loi est surtout une loi d’aménagement et d’urbanisme. Son article 1er annonce :

« Sur des territoires remarquables par leur intérêt paysager, définis en concertation avec les collectivités territoriales concernées et lorsque lesdits territoires ne sont pas l’objet de prescriptions particulières prises en application de l’article L. 111-1-1 du code de l’urbanisme, l’Etat peut prendre des directives de protection et de mise en valeur des paysages».

La loi a pour but la protection et la gestion du paysage.

Le Conseil national du paysage a été créé par un arrêté du 8 décembre 2000. C’est un organisme consultatif, placé sous la responsabilité du ministre du Développement durable et chargé de :

  • proposer chaque année à la ministre un rapport sur l'évolution des paysages en France
  • procéder à un bilan de la mise en oeuvre de la loi n° 93-24 du 8 janvier 1993 sur la protection et la mise en valeur des paysages et modifiant certaines dispositions législatives en matière d'enquêtes publiques
  • proposer au/à la ministre toute mesure susceptible d'améliorer la situation des paysages en France.

Petit rappel : ces 4 lois que je viens d’évoquer, promulguées avant 2000, se retrouvent désormais codifiées au sein du Code de l’Environnement.

La loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages

Le 8 août 2016 est promulgué la loi n° 2016-1087 pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages

La loi a pour ambition de protéger et de valoriser le patrimoine naturel de la France en :

  • Consolidant des principes juridiques (réparation du préjudice écologique)
  • Répondant concrètement aux enjeux de la biodiversité (protection, gestion de données, intégration de la dimension environnementale dans l’urbanisation commerciale)
  • Réaffirmant que la biodiversité est l’affaire de tous (Freiner la multiplication des dépôts de brevets sur le vivant, favoriser l’échange et le débat, capacité donné à toute personne ayant intérêt et qualité à agir » à ester en justice pour la biodiversité, mise en place de l’Agence Française pour la Biodiversité)
  • Protégeant les espèces en danger, les espaces sensibles et la qualité de notre environnement (espèces et zones protégées, plastiques)
  • Faisant de la biodiversité un levier de développement économique (lutte contre la biopiraterie, développement des métiers de l’économie verte et bleue)


La loi passe néanmoins à côté de questions importantes :

  • La pêche au chalut en milieu profond
  • L’huile de palme
  • Les nouveaux OGM
  • L’interdiction des Néonicotinoïdes, prévue pour plus tard (2018) mais sur laquelle le législateur a finalement fait marche arrière.
Le Plan Biodiversité

Le Plan biodiversité présenté le 4 Juillet 2018 vise à mettre en œuvre l’objectif de La loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages et à mobiliser des leviers pour la restaurer mais aussi à accélérer la mise en œuvre de la Stratégie nationale pour la biodiversité

Le plan est développé sur 73 articles structurés en 6 Axes :

  • Axe 1 - Reconquérir la biodiversité dans les territoires
  • Axe 2 - Construire une économie sans pollution et à faible impact sur la biodiversité
  • Axe 3 : Protéger et restaurer la nature dans toutes ses composantes
  • Axe 4 : Développer une feuille de route européenne et internationale ambitieuse pour la biodiversité
  • Axe 5 : Connaître, éduquer, former
  • Axe 6 : Améliorer l’efficacité des politiques de biodiversité

Chacun de ces axes annonce des objectifs ambitieux

  • Axe 1 - Reconquérir la biodiversité dans les territoires
  • Objectif 1.1 - Développer la nature en ville et offrir à chaque citoyen un accès à la nature
  • Objectif 1.2 - Déployer les solutions fondées sur la nature pour des territoires résilients
  • Objectif 1.3 - Limiter la consommation d’espaces naturels, agricoles et forestiers pour atteindre l’objectif de zéro artificialisation nette
  • Axe 2 - Construire une économie sans pollution et à faible impact sur la biodiversité
  • Objectif 2.1 - Mettre fin aux pollutions plastiques
  • Objectif 2.2 - Faire de l’agriculture une alliée de la biodiversité et accélérer la transition agroécologique
  • Objectif 2.3 - Réduire les pollutions lumineuses
  • Objectif 2.4 - Renforcer la prise en compte des enjeux de biodiversité dans les politiques de santé humaine, animale et végétale
  • Objectif 2.5 - Mobiliser les entreprises
  • Axe 3 : Protéger et restaurer la nature dans toutes ses composantes
  • Objectif 3.1 - Créer de nouvelles aires protégées et conforter le réseau écologique dans les territoires
  • Objectif 3.2 - Protéger les espèces en danger et lutter contre les espèces invasives
  • Objectif 3.3 - Agir pour la préservation de la biodiversité des sols
  • Objectif 3.4 - Promouvoir la diversité génétique
  • Axe 4 : Développer une feuille de route européenne et internationale ambitieuse pour la biodiversité
  • Objectif 4.1 - Porter à l’international un nouveau cadre ambitieux pour la biodiversité
  • Objectif 4.2 - Inscrire la biodiversité comme une priorité de l’agenda européen
  • Objectif 4.3 - Lutter contre le trafic des espèces sauvages et protéger leurs milieux
  • Objectif 4.4 - Agir pour la préservation des océans
  • Objectif 4.5 - Prendre en compte la biodiversité dans l’élaboration et la mise en œuvre des accords commerciaux
  • Axe 5 : Connaître, éduquer, former
  • Objectif 5.1 - Développer la recherche et la connaissance sur la biodiversité
  • Objectif 5.2 - Investir dans l’éducation et la formation
  • Objectif 5.3 - Mobiliser l’ensemble des acteurs à agir
  • Axe 6 : Améliorer l’efficacité des politiques de biodiversité
  • Objectif 6.1 - Consolider le droit de l’environnement
  • Objectif 6.2 - Financer la biodiversité et les espaces naturels
  • Objectif 6.3 - Réformer les aides publiques dommageables à la biodiversité
  • Objectif 6.4 - Renforcer les moyens et l’efficacité de l’action

La Convention sur la Diversité Biologique

La convention sur la diversité biologique (CDB), première convention internationale concernant la biodiversité, a été ouverte à la signature lors du Sommet de la Terre qui s’est tenu à Rio de Janeiro, en 1992.. La convention sur la diversité biologique reconnaît la conservation de la biodiversité comme étant une « préoccupation commune à l’humanité » et une partie intégrante au processus de développement. Elle vise trois objectifs :

  • la conservation de la biodiversité ;
  • l’utilisation durable des espèces et des milieux naturels ;
  • le partage juste et équitable des bénéfices issus de l’utilisation desressources génétiques.

Elle est à l’origine de l’élaboration de stratégies pour la biodiversité aux niveaux paneuropéen, communautaire et national. La stratégie nationale biodiversité 2030 est la concrétisation de l’engagement français au titre de cette convention.

L’entité de gouvernance de la convention sur la biodiversité des Nations unies est la Conférence des Parties (COP).

Sa 15e réunion, la COP 15 (COP Biodiversité) se tient du 7 au 19 décembre 2022 à Montréal (Canada). Elle adoptera un nouveau cadre mondial pour la biodiversité pour la période 2020-2030. Ce cadre fixera les objectifs à atteindre pour mettre un terme à l’érosion de la biodiversité et la mettre sur la voie de la régénération d’ici 2030, au niveau international.

La Stratégie nationale BioDiversité 2030

La stratégie nationale biodiversité 2030 (SNB) traduit l’engagement de la France au titre de la convention sur la diversité biologique que l’on vient de voir. Elle concerne les années 2022 à 2030. Elle a pour objectif de réduire les pressions sur la biodiversité, de protéger et restaurer les écosystèmes et de susciter des changements en profondeur afin d’inverser la trajectoire du déclin de la biodiversité.

La stratégie s’appuie sur trois principes :

  • la sobriété dans l’usage des ressources naturelles ;
  • la cohérence des actions, que ce soit au niveau des politiques publiques et des partenariats avec le secteur privé ou à celui des échelles d’intervention, qui peuvent être locales, nationales ou internationales ;
  • l’opérationnalité, pour entraîner par des actions concrètes, les changements nécessaires à la transition écologique.

Remarque Personnelle

Ces textes pensent ne pensent pas à tout, loin de là, mais au moins à beaucoup de choses. Rien ne nous empêche de toute façon d'en faire plus !

Mais cela manque de concret, beaucoup d'éléments relèvent de l'administration publique.

Cependant n'oublions pas que les entreprises font aussi partie du paysage et qu'elles sont les fournisseurs de ces administrations. Nous y verrons plus clair la semaine prochaine.

C'est tout pour aujourd'hui ! Je vous laisse digérer cet énorme pavé.

La suite, la semaine prochaine où nous verrons somment implanter cela dans votre entreprise en s'inspirant des Normes


à bientôt dans un prochain post : pour en savoir plus, continuer à se former, échanger les bonnes pratiques et changer nos habitudes.


Transition écologique signifie avant tout Transformation des modes de vie.


Bonne semaine !

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A la semaine prochaine

Environnementalement Vôtre

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