La News Letter du Samedi 17 Septembre 2022

J'ai lu pour vous :

Numérique Responsable

Le Numérique, c'est 10 % de l'énergie consommée et 4% des émissions de Gaz à Effet de Serre, chiffres en croissance exponentielle.

Mais c'est aussi et surtout des métaux rares, une obsolescence hyper-rapide et des déchets en masse.

3 livres pour nous en parler :

  • Tendre vers la sobriété numérique (Je passe à l'acte) - Fréféric Bordage - 2021 - Actes Sud
  • Sobriété numérique (Les clés pour agir) - Frédéric Bordage - 2019 - Buchet Chastel
  • Pour une écologie numérique - Eric Vidalenc - 2019 - Ed° Les petits matins

Voyons cela.

Le Numérique

Le Numérique, c'est la fin des années 80, le début des années 90, des machines et des calculateurs en pagaille !

C'est en parrallèle, la naissance d'internet : le 12 mars 1989 selon le site Epitech.

Puis sont venus les réseaux sociaux, en 1997 pour le premier d'entre eux (sixdegrees.com) avec une véritable explosion sur la période 2002-2006.

et les téléphones portables tactiles : le 10 janvier 2007, Steve Jobs dévoile au monde entier un appareil sans clavier physique, avec un écran totalement tactile.

Tendre vers la sobriété numérique

Une structure simple en 6 chapitres clairs

  • Pourquoi
  • S'entourer
  • S'équiper
  • Se lancer
  • Tenir bon
  • Et après ?

Suivis d'informations pratiques bien utiles (livres, études, statistiques, adresses, sites internet ...)


Le livre est illustré par Marie Morelle, dessinatrice de presse.

Pourquoi ?

Le numérique a donc envahit notre quotidien et nous en sommes devenus dépendants.

C'est un formidable outil ! Mais accompagné de nombreux effets indésirables !

A retenir :

  • Le numérique, ce sont des ressources non renouvelables, qui seront épuisées d'ici 30 ans
  • Le numérique, ce sont des quantités colossales de terres remuées, at l'énergie et les GES pour le faire, et l'eau pour laver cette terre et récupérer les métaux qui y sont dispersés
  • Le numérique, ce sont des usages consommateurs d'énergie et de temps (humain) avec leurs impacts sur la santé

Tout cela augure de l'importance d'en venir à une posture de sobriété numérique.


S'entourer ?

L'auteur nous donne 3 pistes fondamentales :

  • Fabriquer moins d'équipements
  • des équipements qui durent plus longtemps
  • des équipements réellement utiles à l'individu et à la société

Cette démarche ne peut se faire seul-e dans son coin : échanges d'idées et de méthodes, réparations, dons, recyclages : c'est nécessairement avec les autres.

Ces échanges ont aussi comme intérêt de créer un cercle vertueux vers plus de sobriété.

Frédéric propose une notion de "consigne" applicable au matériel informatique.


S'équiper

L'appareil le moins polluant est celui que l'on ne fabrique pas :

  • Se défaire du superflu
  • Mutualiser les équipements et éviter le suréquipement
  • Faire durer et conserver les équipements le plus longtemps possible, éviter le neuf
  • Etre vigilant sur la structure de l'appareil proposé à l'achat (pièces détachables et non soudées, indice de réparabilité
  • S'interroger sur l'utilité réélle et prendre du recul sur le besoin qu'on nous invente

sont les règles de base.


Se lancer

Après ces règles de base sur les équipements (qui représentent 60 à 70 % des impacts - 80% en France), il s'agit de réduire son empreinte quotidienne et pour cela changer ses réflexes.

Il s'agit d'adopter de bonnes pratiques et de s'y tenir :

  • Prendre soin des ses appareils - utiliser une multiprise avec protection contre les surtensions
  • Eteindre les box et les écrans
  • Limimer l'usage du cloud aux seuls échanges, le cloud n'est pas un outil d'archivage
  • Privilégier la connexion filiaire
  • Privilégier la wifi plutôt que la 4G
  • Préférer la TNT à l'ADSL pour la télévision
  • Préférer un poste de radio pour ... écouter la radio plutôt que son smartphone

Frédéric résume ces réflexes par 2 mots : Ralentir et Eteindre

Les plus gros impacts : vidéos, jeux vidéos, photos.


Enfin, les micro gestes de "nettoyage", c'est bien, pourquoi pas, mais les impacts sont vraiment très minimes. Ils présentent cependant un avantage : rendre votre navigation future plus fluide et donc moins impactante.


Tenir Bon

Changer les habitudes, sensibiliser son entourage sont 2 points clés pour se désintoxiquer et gagner en sobriété numérique : l'exercice est difficile comme pour tout changement et encore plus quand les habitudes anciennes relevaient de l'addiction.

Mais pensons à la Planète et aux Humains qui l'habite.


Et Après

Trouver un équilibre entre les services rendus par ces technologies et plus de sobriété est un exercice délicat : le numérique doit être à notre service, or nous en devenons l'esclave : il est (encore) temps de se ressaisir.

Frédéric termine en proposant des actions portant sur "l'éducation" au sens le plus large du terme.

La Loi REEN publiée en Novembre 2021 est un début de réponse à ces questions, qui repose av,t tout sur l'information des consommateurs (que ce soit dans la sphère privée ou professionnelle).


Lisez ce livre court et dynamique qui va à l'essentiel, et sans jargon !



Qui est Frédéric Bordage, l'auteur ?

Frédéric Bordage est un spécialiste du numérique responsable, expert indépendant, auteur et aussi conférencier.

Il est diplomé d'une Ecole Supérieure de Commerce et de Management et titulaire d'un DESS en informatique.

Il est a l'origine des expressions : sobriété numérique, numérique responsable, conception responsable de service numérique.

Frédéric Bordage a fondé GreenIT.fr en 2004.

GreenIT est une mine d'informations pratiques et opérationnelles.

Sobriété Numérique

Après une préface d'Isabelle Autissier, grande navigatrice et aujourd'hui, Présidente aujourd'hui du WWF (https://www.wwf.fr), une longue introduction propose un état des lieux du sujet "Numérique Responsable".

Le livre est structué en 2 chapitres :

> les mots pour comprendre et

> les gestes pour agir

Quelques pages finales renvoient à de nombreuses références.


Contrairement au livre de 2021 que nous venons de voir, celui-çi n'est pas illustré.

Dans l'introduction, dès les premières lignes, le décor est posé : 15 milliards d'ordinateurs sur la planète en 2018, 65 milliards prévus en 2025 (en comptant les objets connectés), manipulés par 4 milliards d'internautes.

L'impact du numérique va doubler en 15 ans.

Le numérique contribue de façon très significative aux crises de ce siècle :

Climat, Biodiversité, Epuisement des ressources abiotiques, sans compter l'accélération du commerce qu'il permet et la vitesse de remlacement des produits.

Le Numérique, c'est aussi une question de santé : gestion du stress et charge mentale.

Prendre du recul est une nécessité au global, à un niveau politique, et pour chacun des utilisateurs.

La porte de sortie : le low-tech, l'humilité et la sobriété : il est temps de s'y mettre et de déplyer imaginaire et inventivité.

Cel doit être fait maintenant.

Les mots pour comprendre

C'est le sujet de cette première partie : un glossaire détaillé pour nous familiariser avec les mots du numérique et plus loin, de la RSE en général : un chapitre, par exemple, détaille la notion de cycle de vie.

Vous aurez compris où se situent les principaux impacts du numérique : le matériel

et dans les usages : la vidéo en steaming (c'est à dire non téléchargé).

Les gestes pour agir

Pour agir, voici les gestes clés : ceux dont l'effet est le plus important et le plus durable :

  • Fabriquer moins d'équipements
  • Utiliser les équipements plus longtemps
  • Etre raisonnable dans les usages (vidéos, usage du cloud, étaindre les box)
  • Réparer et Privilégier le réemploi
  • Préférer vidéoprojecteur à un écran géant
  • Ne pas perdre trop de temps avec les petits gestes style "nettoyer la boite d'emails".
  • Diffuser et engager son entourage
  • Inciter à l'écoconception de services numériques
  • Former à la sobriété numérique

Aucune excuse pour ne pas agir !


Pour une écologie numérique

Le livre peut apparaitre d'emblée un peu austère (aucune illustration) ou sobre (!) dans sa présentation.

Il est très bien structuré en 4 parties :

  • Des transitions antagonistes (énergétique/ numérique) à réconcilier
  • L'optimisation du système énergétique grâce au numérique
  • Les freins de la transition numérique
  • Les conditions d'une écologie numérique

En introduction, l'auteur s'interroge sur nos transitions.

De quoi parle-t-on en fait ?

De la même façon qu'on ne peut plus vivre sans voiture (ou presque), on ne peut plus vivre sans numérique (ou presque). Dans le même temps, la question environnementale s'est imposée à nous.

Les transitions énergétiques et numériques sont désormais notre quotidien et le resteront pendant plusieurs années.

Mettre les moyens au service d'une fin !

Quelle est la place du numérique ? où est-on ?où en veut-on ?

Des interactions difficiles à déterminer quand on se rend compte que la numérisation du monde est susceptible e'optimiser et d'améliorer les performances énergétiques dans de nombreux domaines.

Entre maisons intelligentes, réseaux communicants (compteurs linky ...), des industries 4.0 qui produisent du sur-mesure, alimentation connectée, villes "smart", automobiles "connectées", la question se pose : Optimiser ou Transformer ? Le numérique, à ce jour n'a pas encore tenu toutes ses promesses. Les GES sont toujours là. La véritable transformation (la transformation structurelle) n'a pas encore eu lieu. Aujourd'hui, on se contente encore d'une cautère sur une jambe de bois, mais surtout de complexité accrue et d'effets rebonds démultipliés (j'économise du temps sur mes trajets grâce au télétravail mais je multiplie les trajets privés grâce à ce temps gagné).

Les bénéfices apportés par le numérique sont en l'état insuffusant au regard des efforts déployés.



Quels sont alors les freins au déploiement de la transition numérique ?

Eric nous fait voir que le numérique est d'abord au service de la gabegie énergétique : il s'agit, dans une vision d'avenir, de mettre le numérique au service de la transition énergétique.


Quels sont les problèmes qui empêchent d'avancer (une vraie question de coach) ?

Le numérique se noit dans la donnée et si il a transformation, c'est celle des êtres humains en être humains névrosés et aux cerveaux altérés, voir en état de sidération.

Un nouvel imaginaire est nécessaire : est-ce possible dans cet état de sidération ?

Alors ouvrons les yeux vers la disruption (exemple UBER) qui en réalité détourne notre attention, nos moyens et nos ressources des efforts structurels à engager et produisent des innovations hors sujet.

Nous avons besoin de véhicules partagés et électriques pour rendre le système plus efficace et plus sobre, de promouvoir le train et la marche, et non pas de remplacer des véhicules prévus pour individus par d'autres véhicules prévus pour 5 individus, autonome ou pas.

Bref, on n'agit pas. Et puis le numérique, c'est l'augmentation des déchets : 70 à 80 % des impacts du numérique sont dans les équipements à durée de vie très courte et généralement très difficilement recyclable à cause notamment de la dispersion des métaux (60 métaux différents dans un smartphone), sans perler des graves problèmes humains liés (mineurs, travail des enfants, etc ..).

Des questions se posent quand la gouvernance, malmenée, la vulnérabilité (liée à la dépendance au numérique), face au tout numérique, la tricherie et la question de la démocratie.

L'auteur parle de désillusion face au numérique qui ne remplit pas son "contrat", ce qu'on pourrait en attendre :

> à quoi sert de surveiller (par exemple la qualité de l'air) si ce n'est pas pour mettre en place des politiques publiques pertinentes ?

> à quoi sert de surveiller si ce n'est pas pour adapter vers du mieux, du plus utile ? (le citoyen est invité à éviter de sortir car l'air est pollué mais il n'est pas invité à réviser sa chaudière).

> à quoi sert de surveiller si c'est pour déprimer devant une incapacité à agir ?


Comment, alors, aller vers une écologie numérique ?

Le numérique et son industrie doivent se transformer eux -mêmes d'abord !

Il s'agit en premier lieu de remettre le numérique à sa place et de le sortir des especes où il est inutile (par exemple les écrans publicitaires).

Ensuite rendre visible ce qui est invisible, comme l'énergie, afficher la consommation de la bande passante sur l'écran de l'ordinanteur, informer quand l'élecricité est disponible : c'est alors le moment de recharger ses batteries.

C'est rendre le numérique sobre et efficace : low tech et logiciels écoconçus, activer les économiseurs d'énergie : écrans, applications "lite" en mode par défaut ...

Ce sont des bonnes pratiques plus sobres et efficaces (navigateurs plus efficaces, connexion filaire ...

Allonger la durée de vie des équipements

Recycler els équipements

Rendre les logiciels intelligibles, accessibles : l'illétrisme en la matière se développe.

Enfin le numérique est une technologie "carrefour", transversale, qui doit permettre la libération des usages.


Il s'agit alors de changer nos pratiques avec le numérique :

Mutualiser grâce à l'information (par exemple l'usage des véhicules)

Construire une souveraineté numérique (pétitions etc ...) : la plus grand force du numérique serait dans son potentiel de partage

Répondre aux questions de société par la politique (pas par la technique)

Occuper l'espace différemment grâce au télétravail (impact sur les politiques d'urbanisme)

Stocker l'énergie (batterie des voitures à l'arrêt 90% du temps)

Logements plus modulables

Production industrielle au cas par cas

alimentaion plus durable (limiter le gaspillage, production mieux gérée ...)


Enfin, on pourrait peut-être apprendre à se passer du numérique !


Et réfléchir le numérique pour le remettre là où sa valeur ajoutée est grande t incontournable.


Bref, vous l'avez compris, un livre passionnant !


Qui est Eric Vidalenc ? Eric Vidalenc est directeur régional adjoint à l’ADEME Hauts-de-France (l'Agence de la transition écologique du gouvernement), et conseiller scientifique de Futuribles International. Son blog personnel : https://blogs.alternatives-economiques.fr/vidalenc

Agir parce que l'on sait

3 livres à lire absolument (comme tout ceux que je vous propose d'ailleurs !!)

Et n'oubliez pas : on en a déjà parlé dans un précédent post, le numérique, c'est aussi cela :

à bientôt dans un prochain post : pour en savoir plus, continuer à se former, échanger les bonnes pratiques et changer nos habitudes.


Transition écologique signifie avant tout Transformation des modes de vie.


Bonne semaine !

Et vous ? que pouvez-vous faire dans votre entreprise ?


N’hésitez pas à vous abonner et à liker bien sûr.

En parler ? https://www.rsepourtous.fr/rendez-vous

A la semaine prochaine

Environnementalement Vôtre

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