La News Letter du Samedi 18 Juin 2022

J'ai lu pour vous : Les petits précis de mondialisation de Erik Orsenna (1ère partie).

Il est temps dans ce blog de donner de la place aux livres.

La responsabilité sociale et environnementale, l'écologie en général, la transformation numérique, la transformation actuelle de la société en général suscite une foisonnante littérature que j'aimerais bien évoquer de temps en temps dans ce blog, sous forme de résumés, pour vous donner envie de les lire.

Et puisque je parle de "littérature", commençons par un académicien, vrai amoureux de la langue française, Erik Orsenna.

Erik Orsenna publie depuis une quinzaine d'années maintenant, des livres qui ne sont pas vraiment des essais, plutôt des documentaires, ou des histoires documentées : les petits précis de la mondialisation.

Je vais vous parler aujourd'hui des 3 premiers :

  • Voyage au pays du coton, publié aux éditionsFayard en 2006
  • L'avenir de l'eau, publié aux éditions Fayard en 2008
  • Sur la route du papier, publié aux éditions Stocks en 2012

Les 3 livres sont désormais disponible aux éditions «le livre de poche ».

Erik Orsenna fait le tour du monde sur les thèmes annoncés, de la Chine à l'Amérique en passant par l'Afrique, il nous donne à voir l'état de la planète et une idée de son devenir.

Voyage au pays du coton


Suivre le coton, son histoire et sa géographie, est un moyen extraordinaire de comprendre l'histoire de l'humanité.

Le coton est une matière première, durable, ou du moins renouvelable, puisqu'il est produit chaque année, grâce au soleil, à l’eau, à la terre et au travail des hommes.

Le coton est produit en Inde, en Amérique et en Chine.

Il sera acclimaté en Égypte, en Algérie, dans le sud de l'Espagne

Le coton pas besoin d'assez peu d'eau et de beaucoup de chaleur, il est planté aujourd'hui entre le 37e parallèle nord et le 32e parallèle sud sur 35 millions d’hectares dans plus de 90 pays.

La Chine, les États-Unis, l'Inde et le Pakistan représentent à eux seuls 70% de la production mondiale.

Le coton résiste face à la fibre synthétique et représente encore 40% du marché, alors que la laine et le lin même si celui-ci revient en force ne présente presque plus rien.

Le coton résiste face à la fibre synthétique et représente encore 40% du marché, alors que la laine et le lin même si celui-ci revient en force ne présente presque plus rien.

Le coton ne sert pas seulement à s'habiller. Il sert à fabriquer des papiers spécialisés, des films photographiques, des compresses médicales, il entre dans la composition de produits cosmétiques et de produits alimentaires.

Les graines du coton, par exemple, sont utilisées dans les huiles de table.

Les tourteaux tirés des graines constituent des nourritures pour les animaux.

On fabrique encore, grâce au coton, des savons, des engrais, des explosifs (la glycérine), des fongicides, des insecticides, des caoutchoucs synthétiques.

Le coton participe au processus de raffinage du pétrole, et donc à la fabrication des plastiques.

Les tiges et les branches du cotonnier après la récolte peuvent devenir les litières pour les animauxou bien les combustibles pour leur chauffage.

Mais la monoculture cause beaucoup de dégâts notamment en terme de consommation d’eau. On dessèche des nappes phréatiques, on détourne des rivières, on fait quasiment disparaître la mer d'aral, même si depuis que Erik Orsenna a écrit son livre, il semblerait que celle-ci soit en train de se reconstituer, et qu'on puisse à nouveau y pêcher quelques poissons.

L'impact sur les populations n'est pas négligeable : récolter le coton est un exercice difficile réalisé, dans des conditions pas vraiment acceptables.

Le traitement du coton rime avec délocalisations, pollutions (teintures, engrais, pesticides, eau, gaz à effet de serre), destruction des sols.

Une production raisonnée commence un peu à se développer, il doit se poursuivre, pour un produit qui se renouvelle chaque année, pour lesquels il faut penser à gérer les déchets.

Le coton, ce n'est pas seulement la mode et l'habillement, mais rien que pour ce secteur, quand on sait qu'on a déjà produit ce dont nous avons besoin pour les 50 prochaines années et que l'on brûle les stocks et les surplus, avec les gaz à effet de serre liés : On peut se poser de nombreuses questions, ou plutôt, il est grand temps d’agir !

La règle des 5R est plus que jamais applicable.


L’avenir de l’eau

L’eau, celle qui est potable pour nous et que nous pouvons boire est une denrée sur la planète proportionnellement très rare. On la gaspille allègrement, sa répartition et sa mise à disposition sont déjà sources de tension et potentiellement de guerre.

L’eau recouvre 72% des 509 millions de km² carrés de la surface du globe.

On estime que cette eau représente un volume d'environ 1 400 millions de kilomètres cube (un cube de 1000 km de côté). Ce volume d'eau, qui date de 3,9 milliards d'années (l'âge de la terre c'est environ 4,6 milliards d'années), reste stable à travers les âges.

L’eau de la terre est salée à 97,2% et donc impropre à la consommation humaine mais aussi pour tout le vivant et pour l'agriculture.

L'eau douce représente 2,8% de l'eau totale du globe dont 2,1% se trouvent dans les glaciers (montagnes et pôles).

L’eau douce disponible représente donc 0,7% de cette masse soit 980 000 Km cube, disons 1 million de kmcube.

Cela représente donc 100 000 litres par personne pour chacun des 10 Milliards d’habitants que nous sommes.

Un français consomme en moyenne 146 litres par jour, soit au cours d'une vie, environ

4 400 000 litres d'eau.


Point de repère : 169 mètres cubes d’eau par habitant en France d’empreinte eau

L'empreinte eau se calcule en estimant l'eau consommée nécessaire dans un pays. Elle comprend non seulement l'eau du robinet mais aussi l'eau « virtuelle », importée ou non, nécessaire à la fabrication de tous les biens et services que nous consommons (alimentation, habitation, habillement, transport, etc.). L'empreinte eau de la France, dépasse largement l'eau consommée sur le territoire national. Cela signifie qu'on consomme plus d'eau à l'étranger pour produire les biens et services importés en France que l'inverse.

La moyenne européenne esr de 233 m3/habitant.


L'eau joue un rôle majeur sur la terre : elle modèle les reliefs et les paysages, intervient dans le mouvement des plaques et bien d'autres choses.

L'eau opère en circuit fermé, le même depuis 4 milliards d'années.

L’eau de mer s'évapore dans l’atmosphère sous l'effet de la chaleur du soleil, en se libérant de son sel et de ses impuretés. Au contact de l’atmosphère, la vapeur d'eau se refroidit et forme les nuages, qui vont se déplacer sous l'impulsion des vents.

Aidé par la gravité, les gouttelettes qui constituent les nuages s'alourdissent et tombent sur le sol sous forme de précipitations.

Les eaux pluviales alimentent alors les nappes phréatiques souterraines qui vont recharger les cours d'eau. Les cours d'eau se jetteront dans la mer.

Le voyage recommence alors à l'infini.

Tous les milieux aquatiques sont interdépendants de ce cycle.

Les eaux de pluie qui pénètrent dans le sol par infiltration peuvent stagner jusqu'à des milliers d'années avant de retourner dans les océans.

Le sol sert de filtre naturel, il permet d'assurer une bonne qualité de l'eau.

L'eau, celle qui est utile à l'homme, est très inégalement répartie à la surface de la planète. C'est ce que nous démontre Erik Orsenna, entre systèmes vertueux, impressionnants et potentiellement maîtrisés à Singapour mais qui finissent par déverser leurs déchets ultimes au fond de l'océan par le biais d'immenses pipelines, et pompages irréfléchis dans les nappes phréatiques en Chine pour la culture du coton.

Éric Orsenna nous annonce qu'il faut comprendre l'eau, non pas comme un gisement comme le pétrole, mais comme un cycle, et que c'est une ressource renouvelable, à condition qu’on la respecte.

L'eau n'est plus renouvelable quand on a la pollue, qu’on la dépollue, qu’on la repollue et qu’on finit par la rendre inexploitable.

On l’exploite, on la surexploite, on ne la respecte pas : voyez le fleuve Colorado, devenu un mince filet, qui n'est plus capable de se jeter dans la mer.

La notion de l'eau est attachée une notion de respect, l'eau qui nous purifie, une notion de respect de nous-mêmes, de ce qui nous entourent, du vivantet de notre planète.

Sur la route du papier


Le papier c'est une aventure extraordinaire !

Le papier, c'est plus de 2000 ans d'histoire et … de géographie.

Avant le papier, on a inventé l'écriture, on gravait des pierres : c'est comme ça qu’a pu nous parvenir la Pierre de rosette, qui a permis à Champollion de décrypter les hiéroglyphes

L'histoire du papier traverse tous les pays : La Chine, Le Canada, La Finlande, La Suède, La Russie, L'Inde, Le Japon, L'Indonésie, l'Uzbekistan, Le Brésil, L'Italie, Le Portugal, et la France,sans oublier l'Égypte.

Le chiffre d'affaires du papier est supérieur à celui de l'aéronautique.

Alors, avec quoi fabrique-t-on le papier ?

Essentiellement avec le bois, mais aussi le coton, les peaux de mouton (ce sont les parchemins), les plantes tel le papyrus qui a donné son nom au support d'écriture que les égyptiens utilisaient.

Et aujourd'hui une partie de la matière première du papier est le papier lui-même. La matière est recyclée à 66%, mais on peut encore mieux faire.

Bien, évidemment la production de pâte à papier entraîne son lot de perturbations des écosystèmes : défrichage des forêts, pollution de l'eau, et de difficultés sociales.

Le papier rend d'innombrables services : il permet la connaissance et sa diffusion, la créationet sa diffusion, la beauté et sa diffusion, la mémoire, et sa transmission, la confiance, la santé, le commerce.

C'est un bel objet : on parle de beaux papiers, n’est-ce-pas ?.

Le papier permet de raconter les plus belles histoires et leur transmission : C'est un vrai vecteur de communication entre les hommes, à travers l'espace et à travers le temps.


Mondialisation

À travers ces 3 premières histoires : le coton, l’eau et le papier, on mesure le génie de l'homme mais aussi ses énormes parts d'ombre : il pollue, il gaspille, il transforme en désert des lieux pleins de vie, il joue les apprentis sorciers au péril de sa propre vie.

Mais l'homme a su inventer ce matériau incroyable qu’est le coton pour se vêtir, et pour bien d'autres usages qui agrémente sa vie, cet autre matériau qu’est le papier, pour à travers le temps garder la mémoire de ce qui est, et à travers l'espace communiquer avec ses semblables.

Il a su domestiquer l'eau et utiliser sa force pour faire pousser les plantes, tourner les moulins et se nourrir, pour se transporter grâce aux fleuves et aux rivières, pour se purifier et préserver sa santé.

Cependant il la gaspille, la maltraite, la confisque et là encore joue à l'apprenti sorcier en ne respectant pas ces cycles naturels.

Lisez ces 3 "petits précis de mondialisation" : ce sont des mines d'informations et de compréhension du monde au sein de magnifiques histoires qui nous parle de nous.

à bientôt dans un prochain post : pour en savoir plus, continuer à se former, échanger les bonnes pratiques et changer nos habitudes.


Bonne semaine !

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A la semaine prochaine

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