News Letter n°2024 - 43 du samedi 26 Octobre
La biodiversité, encore ... pour mieux comprendre
Le rapport de l'IPBES
Le rapport d'évaluation mondiale de l'IPBES sur la biodiversité et les services écosystémiques, destiné aux décideurs, dresse un état des lieux alarmant de la biodiversité et des services écosystémiques au niveau mondial.
* Dégradation de la biodiversité
* Objectifs de durabilité en péril
* Rôle des peuples autochtones
* Appel à des transformations profondes
Continuons à explorer le sujet.
NB : vous l’aurez compris, si vous êtes déjà un spécialiste de la RSE ou une grande entreprise, cet article n’est pas pour vous. Cet article est destiné aux ME (microentrepreneur effectif de moins de 10 personnes) et aux TPE/PME (effectif de moins de 250 personnes), non concernées (pour l’instant) a priori par la CSRD, sauf si donneurs d’ordres et autres parties prenantes les interrogent sur leurs propres indicateurs. Mais, cela peut servir de source d’inspiration, je l'espère ! Je vous laisse juge.
Voyons :
L'IPBES
La Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (Intergovernmental Science-Policy Platform on Biodiversity and Ecosystem Services (IPBES)) est un organisme intergouvernemental indépendant créé par les États.
En 2023, 140 Etats sont membres de l'IPBES.
L'IPBES travaille sous l'égide :
L'IPBES joue un rôle d'interface et de vulgarisation entre l'expertise scientifique et les gouvernements sur les questions traitant de la biodiversité et des services écosystémiques.
Cette interface entre science et politique a pour objectifs la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité, avec en toile de fond le bien-être humain et du vivant en général.
L'organisation de l'IPBES est inspirée de celle du GIEC (Groupement d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat).
L'IPBES s'est fixé un programme de travail conséquent :
L'IPBES a publé en 2019 un rapport sur l'Evaluation mondiale de la Biodiversité et des services écosystémiques. C'est ce que nous allons explorer dans les paragraphes suivants.
La construction du rapport
Les supports du Rapport
" Le rapport a été réalisé par près de 150 experts sélectionnés issus de toutes les régions du monde, dont 16 chercheurs en début de carrière, assistés de 350 auteurs contributeurs. Plus de 15 000 publications scientiques ont été analysées, ainsi qu’un ensemble considérable de savoirs autochtones et locaux.
Ses chapitres ont été acceptés, et son résumé à l’intention des décideurs a été approuvé, par les plus de 130 gouvernements (en 2019) qui forment les membres de l’IPBES, à l’occasion de la septième session de
la plénière de l’IPBES (du 29 avril au 4 mai 2019), accueillie par la France dans les locaux de l’UNESCO à Paris.
Ce rapport représente une évaluation de l’état et des tendances du monde naturel, des implications sociales de ces tendances, de leurs causes directes et indirectes et, de manière importante, des actions
qui peuvent encore être entreprises pour garantir à tous un avenir meilleur.
Ces relations complexes ont été évaluées à l’aide d’un cadre à la fois très simple et très inclusif qui reconnaît différentes visions du monde, différentes valeurs et différents systèmes de savoirs."
La notion de contributions de la nature aux populations est au coeur du rapport.
La perspective générale portée sur ces contributions est analytique et est organisée en dix-huit catégories de contributions matérielles, non matérielles et de régulation.
L'évaluation de l'IPBES est réalisé sur une perspective mondiale sur une période allant des années 1970 à 2050.
Avant-propos du rapport pages 4 et 5
L'IPBES a produit d'autres rapports qui viennent utilement compléter celui-ci :
Le présent rapport est construit en 3 blocs :
Rappelons que le rapport a été publié avant la COP 15 Biodiversiét de Kunming-Montréal.
Voilà ce que dit le rapport de l'IPBES :
La nature et ses contributions vitales aux populations, qui ensemble constituent la biodiversité et les fonctions et services écosystémiques, se détériorent dans le monde entier.
La nature renvoie à différents concepts pour différentes personnes, notamment :
Les contributions de la nature aux populations englobent différents concepts tels que les biens et les services écosystémiques ainsi que les dons de la nature.
Tant la nature que les contributions de la nature aux populations sont vitales pour l’existence humaine et une bonne qualité de vie (bien-être humain, vie en harmonie avec la nature, bien vivre en équilibre et en harmonie avec la Terre nourricière et autres concepts analogues).
Aujourd’hui, plus d’aliments, d’énergie et de matières que jamais auparavant sont fournis (par la nature) à la société dans la plupart des endroits (du monde), mais cela se fait de plus en plus aux dépens de la capacité de la nature de fournir de telles contributions à l’avenir, et fréquemment au détriment de nombreuses autres contributions, qui vont de la régulation de la qualité de l’eau à un sentiment d’appartenance.
La biosphère, dont l’humanité toute entière dépend, est altérée dans une mesure inégalée à toutes les échelles spatiales.
La biodiversité – la diversité au sein des espèces et entre espèces ainsi que celle des écosystèmes – s’appauvrit plus rapidement que jamais dans l’histoire de l’humanité.
Voilà ce que dit le rapport de l'IPBES :
Le rythme des changements globaux survenus dans la nature au cours des 50 dernières années est inédit dans l’histoire de l’humanité.
Les facteurs directs de changement de la nature ayant eu les impacts les plus lourds à l’échelle mondiale sont, par ordre décroissant :
Ces cinq facteurs directs découlent d’un ensemble de causes sous-jacentes.
Les facteurs indirects de changement, qui reposent à leur tour sur des valeurs sociales et des comportements incluant :
La cadence des changements des facteurs directs et indirects diffère selon les régions et les pays.
Voilà ce que dit le rapport de l'IPBES :
Les trajectoires actuelles ne permettent pas d’atteindre les objectifs de conservation et d’exploitation durable de la nature et de parvenir à la durabilité, et les objectifs pour 2030 et au-delà ne peuvent être réalisés que par des changements en profondeur sur les plans économique, social, politique et technologique.
Le déclin rapide, dans le passé et à l’heure actuelle,
> de la biodiversité,
> des fonctions écosystémiques et
> de bon nombre de contributions de la nature aux populations
signifie que la plupart des objectifs sociaux et environnementaux, tels que ceux énoncés dans les objectifs d’Aichi relatifs à la diversité biologique et dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030, ne seront pas atteints si les trajectoires actuelles se maintiennent.
Ce déclin fera également obstacle à la réalisation d’autres objectifs tels ceux visés dans l’Accord de Paris conclu au titre de la Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et la Vision 2050 pour la biodiversité.
Les tendances négatives de la biodiversité et des fonctions écosystémiques devraient se poursuivre ou s’aggraver dans de nombreux scénarios futurs, en réponse aux facteurs indirects comme
> la croissance rapide de la population humaine,
> la production et à la consommation non durables et
> au développement technologique connexe.
Les scénarios et voies qui explorent les effets :
seront, à l’inverse, mieux à même de contribuer à la réalisation des futurs objectifs sociaux et environnementaux.
Voilà ce que dit le rapport de l'IPBES :
Il est possible de conserver, de restaurer et d’utiliser la nature de manière durable et, en même temps, d’atteindre d’autres objectifs sociétaux à l’échelle mondiale en déployant de toute urgence des efforts concertés qui entraînent des changements en profondeur.
Les objectifs sociétaux – notamment pour :
peuvent être réalisés par le recours à des solutions durables, grâce au déploiement plus performant et rapide d’instruments existants et de nouvelles initiatives mobilisant l’action individuelle et collective de manière plus efficace, pour un changement en profondeur.
Alors que les structures en place entravent souvent le développement durable et constituent dans les faits les facteurs indirects de l’appauvrissement de la biodiversité, un changement structurel, fondamental, s’impose.
De par sa nature même, un changement en profondeur ne peut que se heurter à l’opposition de ceux qui ont intérêt à maintenir le statu quo, mais il est possible de venir à bout de cette opposition dans l’intérêt du plus grand nombre.
Si ces obstacles sont surmontés :
peut aider à transformer les secteurs public et privé et ainsi atteindre la durabilité au niveau local, national et mondial.
La nature et ses contributions vitales aux populations
Les facteurs directs et indirects de changement
Les objectifs en vue de conserver et d’utiliser durablement la nature et de parvenir à la durabilité
La nature peut être conservée, restaurée et utilisée de manière durable
La biodiversité dans la CSRD
La biodiversité et les écosystèmes est le thème de l'une des 5 normes thématiques environnementales de la CSRD.
L'entreprise doit repérer les sous-thèmes qui la concernent :
Puis décider quels sont ceux significatifs (importants) pour elle et sur la base desquelles elle présentera ses politiques et les actions qu'elle met en place au regard de ces politiques, qui conduiront transformations économiques, sociales et politiques.
Il est demandé à l'entreprise de présenter un Plan de transition et la façon dont elle prend en considération la biodiversité et des écosystèmes dans sa stratégie et son modèle économique.
Des sites et sources d’information
Je vous livre cela en masse (pour rappel) :
Le rapport d'évaluation mondiale de l'IPBES sur la biodiversité et les services écosystémiques, destiné aux décideurs, dresse un état des lieux alarmant de la biodiversité et des services écosystémiques au niveau mondial. Voici les points clés :
La biodiversité se dégrade : La nature, incluant la biodiversité et les écosystèmes, se détériore rapidement en raison de facteurs humains. Plus d'un million d'espèces animales et végétales risquent l'extinction, affectant des services vitaux comme la pollinisation, la purification de l'eau et le contrôle climatique.
Les facteurs de changement sont multiples et systémiques : Les principales causes sont la modification des terres, la surexploitation des ressources, le changement climatique, la pollution et les espèces invasives. Ces facteurs sont amplifiés par des dynamiques économiques, démographiques et technologiques mondiales.
Les Objectifs de durabilité sont en péril : Les trajectoires actuelles ne permettent pas d'atteindre les objectifs de conservation et de développement durable, comme les objectifs d'Aichi et les Objectifs de Développement Durable (ODD). La poursuite de tendances négatives entravera la réalisation de ces objectifs essentiels pour la planète et les populations.
Les peuples autochtones jouent ou peuvent jouer un rôle important : Les territoires gérés par les peuples autochtones se dégradent moins vite, mais sont sous pression croissante. Les savoirs traditionnels pourraient aider à renforcer la résilience face aux crises environnementales et climatiques.
Des transformations profondes sont nécessaires : Pour inverser la tendance, le rapport recommande des transformations économiques, sociales et politiques. Cela inclut des pratiques de production et de consommation durables, une meilleure répartition des ressources, et une prise en compte des valeurs multiples de la nature.
La nature peut être conservée, restaurée et utilisée de manière durable, mais c'est très URGENT.
à bientôt dans un prochain post : pour en savoir plus, continuer à se former, échanger les bonnes pratiques et changer nos habitudes.
Transition écologique signifie avant tout Transformation des modes de vie.
Bonne semaine !
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