
Newsletter n° 2025 - semaine 46 du samedi 15 Novembre
Émissions de Gaz à Effet de Serre ... Encore
En 2025, les émissions mondiales dues aux énergies fossiles pourraient atteindre 38,1 milliards de tonnes de CO₂, soit une hausse de 1,1% par rapport à 2024. En tenant compte de la déforestation et du changement d’usage des sols, le total atteindrait 42,2 milliards de tonnes de CO₂.
Le rythme actuel des baisses mondiales reste insuffisant pour atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050.
L'Europe a décidé de sa feuille de route pour 2035 : Energie, Transport, Industrie et Bâtiment.
NB : vous l’aurez compris, si vous êtes déjà un spécialiste de la RSE ou une grande entreprise, cet article n’est pas pour vous. Cet article est destiné aux ME (microentrepreneur effectif de moins de 10 personnes) et aux TPE/PME (effectif de moins de 250 personnes), concernées par la VSME (Norme Volontaire de rapport durable pour les TPE et PME).
Mais, cela peut servir de source d’inspiration, je l'espère ! Je vous laisse juge.
Voyons :
Que sont les gaz à effet de serre ?
L’accumulation mondiale des gaz à effet de serre
Les émissions de GES aujourd'hui (Monde, Europe, France)
Les objectifs de l'Europe
Les secteurs d'activité qui représenteront la plus grande part des réductions de GES d’ici 2035
GAZ A EFFET DE SERRE
Certains gaz présents dans l’atmosphère ont la capacité de retenir une partie de la chaleur reçue par le système solaire dans l’atmosphère. L’augmentation de la concentration des gaz à effet de serre dans l’atmosphère se traduit par une hausse de sa température. Certains gaz sont d’origine naturelle, comme la vapeur d’eau ou le dioxyde de carbone (le CO2), d'autres sont issus des activités humaines, en particulier les gaz fluorés.
La modification de la répartition du niveau des différents gaz dans l’atmosphère est donc de nature à altérer le bilan énergétique du système climatique terrestre.
Le PROTOCOLE DE KYOTO (COP 03) - 1997
Le Protocole de Kyoto, qui est une étape fondatrice, instaure un cadre légal international pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre et cible particulièrement ces gaz :

Ce sont ces gaz qui sont comptés dans un bilan carbone ou dont l'entreprise rend compte dans son rapport sur les "informations en matière de durabilité" dans le respect de la CSRD.
Le bulletin annuel de l'Organisation météorologique mondiale (OMM) met en évidence une nouvelle augmentation des gaz à effet de serre (publication du 28 octobre 2024).
Les concentrations de dioxyde de carbone (CO2), de méthane (CH4) et d'oxyde nitreux (=protoxyde d'azote) (N2O) atteignent respectivement 151%, 265% et 125% des niveaux préindustriels (avant 1750).
soit des coefficients multiplicateurs de 2,51 - 3,65 - et 2,25 par rapport aux concentrations avant 1750.
IL faut lire : les concentrations moyennes mondiales de (CO2), ont été multipliées par 2,51 par rapport aux valeurs préindustrielles
Le dioxyde de carbone représente environ 64% de l'effet de réchauffement sur le climat et il est principalement issu de la combustion de combustibles fossiles et de la production de ciment.
Une grande partie des gaz à effet de serre n’est absorbée ni par la végétation, ni par les sols.
un peu moins de 50% des émissions de CO2 reste dans l’atmosphère.
Un peu plus de 25% est absorbé par les océans
un peu moins de 30% est absorbé par les écosystèmes terrestres.
Dans les années à venir, "Les écosystèmes pourraient devenir des sources plus importantes de gaz à effet de serre sous l’effet du changement climatique.
Les incendies de forêt pourraient libérer davantage d’émissions de carbone dans l’atmosphère,
tandis que l’océan plus chaud absorberait moins de CO2
Par conséquent, davantage de CO2 pourrait rester dans l’atmosphère et accélérer le réchauffement de la planète".
et notons que les gaz mettent un certain temps à se dissoudre dans l'atmosphère :
CO2 (gaz carbonique) : entre 300 et 1000 ans
CH4 (méthane) : 10 à 12 ans mais son "effet de serre" est 28 fois plus puissant que celui du CO2
N20 (protoxyde d'azote) : 114 ans mais son "effet de serre" est 300 fois plus puissant que celui du CO2. IL appauvrit aussi l'ozone stratosphérique
Quelles sont les quantités de gaz à effet de serre émises dans le monde ?
Les émissions de GES liées aux activités humaines représentent l’équivalent de 53 milliards de tonnes de CO2 en 2023, en hausse de 1,9 % par rapport à 2022, (hors UTCATF - Utilisation des terres, changement d'affectation des terres et foresterie)
Selon les années, le secteur UTCATF (simplifions - les forêts et les sols) contribue positivement ou négativement aux émissions de GES au niveau mondial, principalement selon l'ampleur des feux de forêt.
Le CO2 d’origine fossile représente les deux tiers de ces émissions :
Charbon : 42 %
Pétrole : 34%
Gaz : 22 %
Les émissions mondiales de GES ont plus que doublé depuis 1970.
Ce qui se traduit par une progression de 30% entre 1970 et 1990,
et une progression de 62 % (coefficient multiplicateur de 1,6+) entre 1990 et 2023,
avec des évolutions contrastées selon les pays.
La consommation d'énergie (qui engendre ces émissions de GES) est passée de
70 381 TWh en 1973 à 176 023 TWh en 2023 (soit un coefficient multiplicateur de 2,5).
Quelles sont les quantités de gaz à effet de serre émises en Europe ?
En 2023, 3,1 milliards de tonnes de CO2 éq de GES (6% des émissions mondiales) ont été émises sur le territoire de l’Union européenne (hors UTCATF), en diminution de 36 % par rapport à 1990.
Depuis les années 1990, les émissions baissent dans tous les secteurs sauf dans les transports et de façon
inégalement répartie selon les pays membres de l'UE.
L'objectif de l'Europe est d'atteindre (-) 55 % en 2030 par rapport à 1990.
En 1990, les émissions s'élèvent, tous GES confondus à 3 740 MT CO2 éq.
Il faut atteindre un niveau d'émissions de 1 683 MT CO2 éq. en 2030. On en est à 2907,2 MT CO2 éq. en 2023.
Ce qui implique une baisse de 6% chaque année sur la base des émissions de 2023.
Tous les espoirs sont permis.
Baisser de façon drastique ses consommations d'énergie (qui engendre ces émissions de GES) est donc l'action majeure à mener.
Quelles sont les quantités de gaz à effet de serre émises en France ?
En 2024, 369 Millions de tonnes CO2 éq de gaz à effet de serre ont été émises sur le territoire français (hors UTCATF), en diminution de 32 % par rapport à 1990.
Les baisses d’émissions les plus importantes sont observées dans les secteurs de l’énergie et de l’industrie manufacturière et, dans une moindre mesure, dans le résidentiel et le tertiaire (bâtiments).
Le secteur des transports est le seul à n’avoir pas connu de réduction de ses émissions entre 1990 et 2024.
L'objectif de l'Europe est d'atteindre (-) 55 % en 2030 par rapport à 1990.
En 1990, en France, les émissions s'élèvent, tous GES confondus à 546.6 MT CO2 éq.
Il faut atteindre un niveau d'émissions de 246 MT CO2 éq. en 2030. On en est à 369.2 MT CO2 éq. en 2023.
Ce qui implique une baisse de 4.75 % chaque année sur la base des émissions de 2023.
Tous les espoirs sont permis.
A noter que les statistiques indiquent que les baisses, tous secteurs confondus, n'ont été que de 1,8% en 2024. Et que les émissions stagnent dans l'utilisation des transports.
L'empreinte Carbone de la France :
L’empreinte carbone mesure les émissions de GES pour satisfaire la demande finale intérieure française, que ces émissions soient émises sur le territoire national ou émises à l’étranger.
En 2024, l’empreinte carbone de la France est estimée à 563 Mt CO2 éq, en baisse de 3,4 % par rapport à 2023.
Les émissions importées représentent 50 % de l’empreinte carbone de la France.
Baisser de façon drastique ses consommations d'énergie, agir sur les transports et notamment à l'utilisation de la voiture particulière, agir sur les ressources (économie circulaire, relocalisation, ...) sont les axes majeurs de travail et d'actions.
LE GREEN DEAL DE L'EUROPE - 2019
Le Green Deal, ou Pacte Vert, européen est la stratégie globale adoptée par l’Union européenne en 2019 pour atteindre la neutralité climatique en 2050, en combinant réduction de 55% des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030, transition énergétique, finance durable, économie circulaire et préservation de la biodiversité.
LE DÉPLOIEMENT MASSIF DES ÉNERGIES RENOUVELABLES EN EUROPE
Depuis 2025, le Parlement européen a voté une série de mesures accélérant le déploiement massif des énergies renouvelables : d’ici 2030, les renouvelables devront constituer 45% du mix énergétique, et tout nouveau bâtiment résidentiel devra être équipé de panneaux photovoltaïques dès 2027.
Selon les données provisoires pour 2024 et 2025, la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique de l'Union européenne atteint environ 23% de la consommation finale brute d'énergie.


LES ENGAGEMENTS CLIMATIQUES DE L'EUROPE POUR 2035
Les gouvernements européens ont remis à l’ONU, le 5 novembre 2025, un engagement climatique collectif non contraignant pour 2035 : l’Union européenne vise une réduction des émissions nettes de gaz à effet de serre comprise entre -66,25% et -72,5% par rapport à 1990.
Ce compromis a été adopté à la toute dernière minute, en vue de la COP30 à Belém.
L’ambition affichée pour 2040 reste une baisse de -90%, juridiquement contraignante, assortie de flexibilité via l’achat possible de crédits carbone internationaux à hauteur de 5%.
Les Contributions déterminées au niveau national (CDN / NDC) sont les actions climatiques qui doivent être communiquées par les Pays selon d'Accord de Paris.
Les NDC 2035 européennes détaillent des mesures sectorielles couvrant l'énergie, les transports, le bâtiment, l'industrie, l'agriculture, la gestion des terres et la forêt. Elles s'appuient sur la feuille de route du Pacte vert et le paquet législatif « Fit for 55 », avec de nouvelles obligations introduites ou renforcées pour chaque secteur.
Energie
Accroissement de la part des énergies renouvelables
Amélioration de l’efficacité énergétique et fixation d’objectifs contraignants pour la rénovation du parc bâti.
Élimination progressive de l’électricité issue du charbon et limitation stricte du gaz fossile, sauf pour des usages de transition ou stockage.
Transports
Interdiction de la vente de voitures neuves à moteur thermique dès 2035, élargissant la place de l’électrique et de l’hydrogène renouvelable.
Extension du marché carbone (ETS2) aux carburants pour transports routiers.
Objectif de 14% d’énergies renouvelables dans les transports dès 2030, avec poursuite de l’essor des biocarburants avancées
Industrie
Renforcement et élargissement du marché du carbone pour couvrir davantage d’activités industrielles, dont petites entreprises et production de chaleur.
Accélération de la décarbonation des secteurs difficiles (ciment, acier, verre, chimie) avec soutien à l’innovation bas carbone et exigence de capture et stockage de CO₂.
Bâtiment
Marché du carbone étendu au chauffage résidentiel et collectif
Rénovation massive des bâtiments publics et privés pour atteindre un parc 0 émission à l’horizon 2050.
Agriculture et alimentation
Promotion de pratiques agricoles bas-carbone (agroécologie, diminution des engrais azotés, soutien aux filières végétales).
Objectifs de réduction des émissions de méthane et d’ammoniac, optimisation de la gestion des fertilisants et du bétail.
Terres et forêts
Extension des objectifs de puits de carbone avec obligation d’accroître l’absorption nette de CO₂ par les sols et forêts
Lutte contre la déforestation importée, promotion de la biodiversité et restauration d’écosystèmes dégradés
Autres mesures transversales
Accélération de l’économie circulaire, gestion optimisée des déchets.
Intégration de critères sociaux et d’équité afin d’assurer une transition juste, notamment pour les ménages vulnérables et les territoires en reconversion industrielle
Sources : https:www.citepas.org ; https://www.europarl.europa.eu/ ; https://www.undp.org/
Les secteurs qui représenteront la plus grande part des réductions de gaz à effet de serre d’ici 2035 dans l’Union européenne sont principalement l’énergie, les transports, l’industrie et le bâtiment.
Énergie : Ce secteur concentrera la majeure partie des réductions via la hausse des renouvelables, la sortie progressive du charbon/gaz fossile et l’amélioration de l’efficacité énergétique. La combustion de carburants fossiles représente plus de trois quarts des émissions de GES de l’UE, faisant du secteur énergétique le levier principal.
Transports : Les transports constituent le deuxième poste d’émissions (environ un tiers du total européen), avec des réductions majeures attendues grâce à l’interdiction des moteurs thermiques à partir de 2035 et au développement massif du véhicule électrique.
Industrie : L’industrie lourde sera soumise à une extension du marché carbone et à l’obligation de décarboner les procédés, en ciblant particulièrement les secteurs à fortes émissions (ciment, acier, chimie).
Bâtiment : Le bâtiment, notamment le chauffage et la rénovation énergétique, bénéficiera d’importantes mesures d’amélioration de performance visant à réduire son empreinte carbone, via des programmes de rénovation obligatoires et le nouvel ETS2 [Les marchés carbone sont désignés sous le terme "Systèmes d’échange de Quotas d’émissions (SEQE)" ou Emissions Trading Schemes (ETS en anglais) - ETS 1 a été adopté en 2005, ETS2 a été adopté en 2023, pour une mise en oeuvre en 2027]
Tendances générales
Les secteurs non couverts par l’ancien marché carbone (transport, agriculture, bâtiment, déchets) sont responsables de près de 60% des émissions globales, mais c’est l’énergie et le transport qui représentent les plus grands potentiels de réduction d’ici à 2035.
Le transport maritime et aérien seront progressivement intégrés aux mécanismes de réduction.
Le puits de carbone des écosystèmes (forêts et terres) sera renforcé et reste un complément aux efforts dans les secteurs énergie, industrie et transport.
Source : Sources : https:www.citepas.org ; https://www.europarl.europa.eu/ ; https://www.undp.org/
https://www.ecologie.gouv.fr/politiques-publiques/marches-du-carbone-seqe-ue-2
Baisse des émissions : l’énergie et les transports sont les secteurs au cœur des réductions d’émissions européennes d’ici 2035, suivis par l’industrie et le bâtiment, conformément à la feuille de route NDC (Contributions Déterminées au niveau National - Accord de Paris)
à bientôt dans un prochain post : pour en savoir plus, continuer à se former, échanger les bonnes pratiques et changer nos habitudes.
Transition écologique signifie avant tout Transformation des modes de vie.
Bonne semaine !
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