La News Letter du Samedi 09 Septembre 2022

L'EAU (3ème partie)

L’eau, c’est la vie.

Pourquoi doit-elle faire l’objet de toute notre attention ? Nous avons vu 2 points essentiels de cette question dans un post précedent (n°32)

  • Quelle quantité d’eau sur Terre ?
  • Comment se répartit l’eau douce sur Terre

Puis comment nous utilisions l’eau (Post n° 34)

  • L’utilisation de l’eau
  • Eau et santé
  • L'eau à la maison
  • Le bœuf et l’eau : une histoire d’épinard

Creusons maintenant le sujet pour économiser cette eau si précieuse afin de construire en connaissance de cause des comportements plus rationnels.

  • Qui consomme l'eau en France ?
  • Mieux utiliser l'eau dans la vie domestique
  • Mieux utiliser l'eau dans l'industrie
  • Mieux utiliser l'eau dans l'agriculture
  • Un mot sur la Permaculture
  • A retenir (je répète)

Qui consomme l'eau ? Par qui l'eau est-elle utilisée en France ?

Il est nécessaire pour bien appréhender ce sujet de différencier l’eau prélevée de l’eau consommée. Nous avons déjà vu cette question.

Par exemple, les centrales nucléaires prélèvent 64 % de "l’eau prélevée" pour le refroidissement des réacteurs. Or « ces volumes sont ensuite très rapidement restitués à la nature, à l’endroit même où ils ont été prélevés »

Le plus grand consommateur d’eau est le secteur de l’agriculture, qui représente 45 % de la consommation d’eau en France.

Contrairement à l’industrie, ce secteur consomme presque toute l’eau qu’il prélève, essentiellement pour l’irrigation des cultures. Ce taux est une moyenne annuelle, il s’élève à 80 % entre juin et août.

A noter que plus de 40 % des volumes de l’irrigation sont concentrés sur la culture du maïs à grains et semences, 20 % sur le blé, 7 % sur le maïs et les fourrages, 7 % sur les légumes frais, 6 % sur les vergers et 2 % sur les vignes.

L'industrie consomme 34% de l'eau consommée.

Dans le secteur domestique, l'eau potable, représente 21% de l'eau consommée.

Je voudrai tout de même revenir sur cette notion d'eau consommée par le secteur agricole.

L’eau « consommée par l’agriculture » est en grand partie absorbée par les sols et repart dans le circuit de l’eau, s’évapore (d’autant que cette eau utilisée par l’agriculture peut représenter jusqu’à 80 % de l’eau consommée pendant les 3 mois d’été et dans certaines zones géographiques) et repart dans le circuit de l’eau de cette autre manière.

Le reste enfin fait pousser les plantes dont hommes et animaux se nourrissent.

Mieux utiliser l'eau dans la vie domestique

En dehors de gestes basiques de "bonne éducation", ne pas laisser couler l'eau quand on se brosse les dents ou qu'on se lave les mains, utiliser un lave-vaisselle plus économe, ne pas arroser son jardin dans la journée ou laver sa voiture l'été, il existe des actions encore plus efficaces à mener :

Je vais vous présenter ici l'idée de Sidi DRICI, plombier de son état et donc spécialiste des fuites d'eau, qui a eu une idée absolument géniale, du style : "mais comment se fait-il que personne n'ait pensé plus tôt" à une telle organisation qui quelque part relève du simple bon sens !

N'hésitez pas à visionner son interview où il vous explique tout cela en détail :

Le poste le plus consommateur d’eau dans un foyer (mais aussi au bureau) est la douche (une douche, c’est 40 à 50 litres d'eau, un bain 80 à 100 litres).

Une visite au toilettes, qui utilise de l'eau potable, c'est 9 litres d'eau.

L’eau de la douche, du bain et du lavabo pourrait être récupérée pour être utilisée dans les toilettes : c’est ce qu’a imaginé ce plombier futée en raccordant les 3 instruments par la tuyauterie adéquate.

L’investissement (autour de 2 000 €) est rentabilisée sur 5 à 10 ans puisque votre consommation donc votre facture va sensiblement chuter, c’est un peu long financièrement mais vous aurez économisé 20 à 40 % d’eau potable pendant tout ce temps et c’est cela qui compte (à multiplier par 68 millions de français) et donc au final, cela ne vous coûte rien et vous avez fait du bien à notre réserve d'eau commune !

Ce plombier « sympa » est installé dans la région de Melun (Seine et Marne (77))

Un autre moyen d"économiser l'eau de la douche, est d'utiliser un pommeau doté d'un aérateur (il va envoyer de l'eau et de l'air, pour un effet identique et donc une consommation moindre), voir d'un jeu de couleurs qui vous indique le nombre de litres écoulé. Allez-voir, c'est vraiment très bien !

https://www.hydrao.com/fr/

Mais bien sûr l'idéal est de combiner les deux : le pommeau de douche économiseur et le circuit de tuyauterie amélioré.


A la cuisine, pensons aussi à utiliser une bassine pour laver les légumes et à vider cette bassine dans l’eau des fleurs et des aromates qui poussent sur le balcon.

10 litres d’eau pour laver un kilo de haricots verts, c’est un peu excessif nous dit le cuisinier étoilé Thierry Marx.

Et pour nettoyer vos sols carrelés, 1 litre d’eau est suffisant pour nettoyer et désinfecter 120 m² avec un nettoyeur vapeur, contre au moins 10 litres avec des seaux.

Mieux utiliser l'eau dans l'industrie

En France, 31% de l'eau douce est utilisée à des fins industrielles (contre 20% dans le monde).


Comme pour l'énergie, vous voulez économiser l'eau : cherchez la fuite et chassez le gaspillage.

Bref, traquons les bonnes pratiques, pour réduire les prélèvements, limiter les pollutions et supprimer ces impacts potentiels.

  • Lutte contre les fuites (même dans des installations récentes)
  • Utilisation de technologies peu consommatrices d’eau tel que le refroidissement en circuit fermé
  • Optimisation de l’usage de l’équipement (arrêt automatique des pompes par exemple)
  • Pose de sous-compteur qui peut permettre d’identifier les postes le plus consommateurs d’eau afin de les optimiser.

Protéger l'eau passe aussi par la réduction de la contamination des eaux usées et des eaux pluviales.

L’industrie peut réduire à la source cette pollution : choix des matières premières les moins polluantes, utilisation des technologies les plus propres, etc.

Eviter les accident, notamment concernant le stockage et la manipulation des substances potentiellement polluantes (stockage sécurisé, utilisation des doses adéquates, etc.).

Une bonne gestion des eaux pluviales sur l’exploitation permet d’éviter qu’elles ne soient contaminées par des polluants avant de rejoindre le milieu naturel : utilisation de séparateur à hydrocarbures dans les zones de parking, collecte séparée des eaux pluviales, mise en place de bassin de rétention, etc.

Source : https://www.eaufrance.fr/limiter-les-impacts-lies-aux-usages-industriels-de-leau


L'eau fait partie du circuit de production et entre dans le shéma d'éco-conception.

Vote entreprise peut réaliser de réelles économies d'eau par des mesures immédiates comme on les a évoqué ci-dessus.

Puis l'entreprise remettra en cause de sa production (livrer des produits secs ou lieu de produits liquides par exemple, limiter les usages qui impliquent une utilisation déraisonnée d'eau, etc...) et son système de production : passer d'une économie linéaire à une économie circulaire, et dans ce cadre à une écoconception où l'eau, son utilisation et son traitement, est un point majeur.

Elle peut créer des partenariats "locaux" pour une réutilisation optmisée de l'eau finale : par exemple une sucrerie va mettre sa production d'eau finale à disposition d'un groupe d'agriculteurs pour l'arrosage des champs.


L'eau n'est pas une ressource inépuisable !


Mieux utiliser l'eau dans l'agriculture

L'agriculteur comme l'industriel doir commencer par des actions de base : cherchez la fuite, chassez le gaspillage et traquez les bonnes pratiques :

  • Récupérer l’eau de pluie. Il est possible de relier les gouttières des bâtiments à des réservoirs
  • Utiliser des pratiques de nettoyage économes, comme le lavage à haute pression. Il demande moins d’eau que le lavage à basse pression et a une efficacité supérieure.
  • Vérifier régulièrement le matériel afin de détecter les fuites d’eau et les réparer
  • Utiliser des abreuvoirs économiseurs d’eau.
  • Optimiser l’enlèvement de la terre sur les légumes, avant le passage dans la laveuse à l’aide de dessableur.
  • Réinstaller des brise-vents naturels qui contribuent à augmenter le rendement des cultures en limitant les dégâts causés par le vent lui-même, le gel et la sécheresse.

Avec la sécheresse désormais installée, on va chercher à économiser l'eau :

  • Veiller à ce que le système d’irrigation arrose seulement les racines des plantes (utilisation d'une installation de goutte-à-goutte).
  • S’assurer que le système d’irrigation a été conçu selon la taille et les besoins de l’exploitation.
  • Veiller à ce que le système irrigue uniquement les surfaces cultivées (et pas la route)
  • Établir un horaire d’irrigation en fonction de l’évapotranspiration et des précipitations.
  • Mettre en marche le système d’irrigation durant la nuit, tôt en matinée ou lorsque le temps est couvert, pour diminuer l'effet d'évaporation
  • Connaitre la capacité de rétention d’eau du sol et mesurer l’humidité.
  • Maintenir et accroître la matière organique du sol .
  • Éviter et réduire le compactage du sol
  • Veiller à cultiver des plantes adaptées aux sols, au climat et aux capacités en eau : du maïs dans le sud-ouest est une hérésie, acheter du soja en amérique du sud aussi.

Bien des solutions qui vont nécessiter des aménagements coûteux, des adaptations et des réapprentissages mais pour plus de sobriétés et d'équilibres.


Un mot sur la Permaculture

Cette forme d’agriculture vise à s’inspirer de la nature pour développer des systèmes agricoles en synergie, basés sur la diversité des cultures, leur résilience et leur productivité naturelle. L’objectif étant de produire un environnement harmonieux, résilient, productif et durable.


Un des principes de base de la Permaculture est de conserver l’énergie (recycler, faire circuler et optimiser) et aussi, en toute logique, de collecter et stocker cet énergie et l'eau est considérée en permaculture comme un flux énergétique précieux.

On s’appliquera dans un système en permaculture à capter au mieux (au plus proche de sa source) l’eau entrant sur le site (quelle que soit son origine : pluie, cours d’eau, réseau d’eau domestique…), à la faire circuler pertinemment dans celui-ci pour qu’elle profite à un maximum d’autres éléments, en s’aidant si possible de la gravité pour plus d’autonomie du système.

Et surtout le permaculteur s’appliquera à rendre l'eau aussi propre voire plus en sortie de du système qu’elle ne l’était en y entrant !

A noter que l’eau peut aussi être utilisée comme un formidable moyen de régénérer des sols dégradés.


Voilà une formidable source d'inspiration !

A retenir (je répète)

L'eau est un enjeu majeur de développement durable

  • L’eau douce disponible, seule ressource utilisable, est en quantité invariable alors que la population ne cesse d’augmenter et que la demande en eau est en pleine progression.
  • L’eau est inégalement répartie et la consommation d’eau varie selon les pays : 250 litres d’eau par jour et par habitant en Amérique du Nord, 100 à 230 litres en Europe, 150 litres pour un Français et moins de 10 litres en Afrique Subsaharienne.
  • Au cours du 21ème siècle, l’eau et les ressources en eau vont continuer à se dégrader. Il y aura de moins en moins d’eau utilisable sans traitement par l’homme.

Il faut noter que dans les pays défavorisés, les problèmes d’accès à l’eau ne sont pas toujours liés à l’absence de réserves d’eau mais à un manque de moyens financiers ou/et une absence d’organisation pour rendre potable, stocker et distribuer l’eau aux populations.


à bientôt avec notre prochain post : pour en savoir plus, continuer à se former, échanger les bonnes pratiques et changer nos habitudes.


Transition écologique signifie avant tout Transformation des modes de vie.


Bonne semaine !

Et vous ? que pouvez-vous faire dans votre entreprise ?


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A la semaine prochaine

Environnementalement Vôtre

Véronique

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