News Letter n°2023 - 37 du Samedi 16 Septembre
Rapport Durable et Bascule Culturelle
Episode 25
CSRD = Corporate Sustainability Reporting Directive
= Directive sur les rapports de durabilité des entreprises
Je reviens du salon pro durable 2023 qui a eu lieu ce mardi 12 et mercredi 13 septembre.
et je ne peux m'empêcher de faire là un nécessaire rapprochement.
NB : vous l’aurez compris, si vous êtes déjà un spécialiste de la RSE ou une grande entreprise, cet article n’est pas pour vous. Cet article est destiné aux ME (microentrepreneur effectif de moins de 10 personnes) et aux TPE/PME (effectif de moins de 250 personnes), non concernées (pour l’instant) a priori par la CSRD, sauf si donneurs d’ordres et autres parties prenantes les interrogent sur leurs propres indicateurs. Mais, cela peut servir de source d’inspiration, je l'espère ! Je vous laisse juge.
Sur la CSRD :
Sur la « Culture », thème annoncé du Salon :
Mais qui recoupe totalement le thème CSRD précédent bien sûr.
RESUMONS : Sans changement de « culture », pas de bascule !
CHANGER LA CULTURE, L'ETAT D'ESPRIT, LE MINDSET
Qu'est ce qui fait la "culture", le "mode de vie", la "civilisation" ?
Les objets, les pratiques individuelles véhiculent en eux-même des représentations qui se transmettent comme des évidences sous forme de rituels familiaux ou sociaux.
La définition donnée par l'UNESCO est la suivante : «La culture, dans son sens le plus large, est considérée comme l'ensemble des traits distinctifs, spirituels et matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social. Elle englobe, outre les arts et les lettres, les modes de vie, les droits fondamentaux de l'être humain, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances.»
Déclaration de Mexico sur les politiques culturelles. Conférence mondiale sur les politiques culturelles, Mexico City, 26 juillet - 6 août 1982.
Nous savons tous que depuis la fin de la 2nde Guerre Mondiale, s'est développé une "société de consommation" basée sur l'accumulation matérielle, bénéfique sur certains aspects (libération de certaines tâches ménagères, accès à un certain "niveau de vie pour tous") mais qui développe des aspects délétèrent : consommation de ressources (on a 2 voitures, voir plus, 2 télévisions, voir plus, des outils dont on se sert 12 minutes par an, on renouvelle sa garde robe et son mobilier plusieur fois, on ne fait plus la cuisine mais on achète des repas tout faits transportés dans des contenants jetables, le plus souvent en plastique.
Il est vrai qu'on n'a plus le temps de faire la cuisine puisqu'on passe son temps dans les transports pour se rendre sur son lieu de travail.
Cette organisation entraine
accentué par le phénomène de l'usage unique et du tout jetable et cette sensation de l'infini, de l'abondance, de toujours plus et de il n'y en a plus ! ... mais si, mais non, il y en a encore, du zapping et de l'immédiateté.
Un rapport au temps quelque peu dévoyé, accentué par une sensation de temps perdu ou volé (transport) mis en face de l'immédiateté "électronique", de pression véhiculé par les médias (radio ou télévision : on vous invite pour vous interviewer mais on vous presse de répondre car "on n'a pas ou on n'a plus" le temps (étrange paradoxe qui confine à la discourtoisie)).
Imaginer sa vie autremement, dans un autre rapport au temps, se rendre compte des pressions subies et des orientations prises pour essayer de faire face (éducation des enfants, choix alimentaires, conséquence sur la santé, rapport au temps, à la famille, aux rapports sociaux, à la propriété).
Ce n'est pas chose aisée sauf à passer pour un uluberlu et à accepter un certain "déclassement" social. Encore aujourd'hui !
Des entreprises nouvelles se créent avec des raisons d'être et des objets sociaux réparateurs (recyclage, réemplois, traitement du déchets et épuration) ou inovants : produits ou services innovants (cuisines, éducation, location), bâtiments.
Beaucoup ont du mal à renouveller une offre insoutenable ou inutile (production de produits agroalimentaires de 5è et 6è gamme, café lyophilisé en microbarquette, vêtements bas de gamme), (distribution de ces mêmes produits et par conséquence tous les centres commerciaux et parkings attenants),
Des services sont encore difficilement accessibles par manque de fluidité (location de voiture).
L'entreprise qui porte l'innovation a un rôle majeur à jouer : c'est elle qui innove, qui produit, qui promeut (et peut éduquer le consommateur), qui devra organiser les 3 R (Récupération, Recyclage, Réemploi) avec un rôle de rééquilibrage de l'état pour pallier aux failles (dans l'idéal ! la filière déchets est l'exemple type d'insuffisances).
Difficile de changer les gestes, ne serait-ce pour commencer que changer les gestes du quotidien.
C'est un travail long et à mener en commun. Prenons l'exemple de la ville de Loos-en-Gohelle (62). La commune a engagé une politique de développement durable en lançant une démarche d' Agenda 21 (qui a précédé l'agenda 2030 de l'ONU) en 2004. Des résultats remarquables, ftuits de 20 années d'attention et de "dialogue" territorial. (voir les videos sur ypu tube (impressionnant).
Je retiendrai 2 mots de cet exemple : local et dialogue
Des outils pour changer de culture
Si vous voulez mener une démarche RSE dans votre entreprise (comme dans toute organisation), vous passerez forcément par des actions de sensibilisation puis de formation, sans oublier de maintenir la flamme par des actions de communication interne douces (journal, challenge, animations diverses).
Il s'agira de donner à voir d'autres modes de vie et d'interactions, qui vont petit à petit modifier le système de valeur puis la "culture".
La culture d'entreprise et par cappilarité la culture du qutidien.
ce que fait aussi le système scolaire.
Comment sont véhiculés ces nouvelles cultures ?
La culture (au sens "arts") se transmet au moyen de nombreux véhicules :
Les informations et les émotions véhiculées ainsi créent un corpus de références dont certaines deviendront les nouvelles normes et les nouvelles valeurs.
Il s'agit alors de créer les nouvelles impulsions, les nouveaux récits, les nouvelles visions d'un nouveau monde, et celui ci se devra d'être soutenable.
Vénus et les Sept Arts Libéraux, détail, vers 1483-1485, Sandro Botticelli (Paris, musée du Louvre)
Le Rapport Durable / La CSRD dans tout cela ?
La CSRD demande à ce que l'entreprise expose ses projets et ses actions sur un certains nombre d'axes, ces axes ayant un caratère systémique
Si certains sujets n'ont pas encore été travaillés dans l'entreprise, celle ci doit expliquer quels seront ses objectifs et sa feuille de route (à court terme, les délais octroyés sont de 3 ans maximum à compter de l'année 2024).
Certains métiers auront je pense beaucoup de mal à proposer des plans sans greenwashing
La solution :
Entamer un vrai dialogue avec les consommateurs, leurs besoins réels, leurs imaginaires.
Ne pas craindre la baisse de chiffre d'affaires si on abandonne des pans entiers des anciennes productions, ce n'est plus un critère de réussite
Sensibiliser et informer ses investisseurs et autres actionnaires.
Mon sang ne fait qu'un tour quand j'entends cette affirmation qui annonce que la CSRD et le Rapport Durable sont des contraintes.
Voilà, au contraire, un outil qui aide à structurer démarches et feuilles de route sur tous ces sujets, complexes a priori car systémiques.
Les OADS (Organes d'administration de direction et de surveillance) sont interpellés dans la CSRD en terme de compétence, de rémunération et d'implication.
L'occasion aussi de mettre peut-être en place des outils qui permettront de mesurer les capitaux et les dettes en matière de capital naturel
La comptabilité C.A.R.E. est l'outil qui permet cette prise en compte. Quel beau nom pour prendre soin de notre Planète.
Le Rapport Durable, en obligeant l'entreprise à décrire ses politiques et ses actions pour atteindre ses objectifs en matière d'émission carbone et de restauration de la biodiversité, les incitera à réfléchir à de nouveaux récits, de nouvelles valeurs, de nouvelles cultures.
à bientôt dans un prochain post : pour en savoir plus, continuer à se former, échanger les bonnes pratiques et changer nos habitudes.
Transition écologique signifie avant tout Transformation des modes de vie.
Bonne semaine !
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