La News Letter du Samedi 07 Mai 2022
Creusons les étapes de l'économie circulaire
Je vous ai présenté dans des newsletters précédentes :
> la règle des 3R adaptée à un cas particulier à savoir les déchets électriques et électroniques, c'était la newsletters numéro 15 et
> la notion d'économie circulaire, c'était la newsletter numéro 17.
Je voudrais revenir sur ces notions pour plus de clarté : elles sont la base de l’ESR et de la stratégie de votre entreprise éco et socio responsable, et voir comment ces notions s'imbriquent les unes dans les autres dans un cercle de cohérences.
Nous allons examiner
> les 7 pilliers de l'Economie Circulaire qui se répartissent en 3 domaines.
> Puis nous essaierons d'aller un peu plus loin dans toutes ces étapes.
> Nous appliquerons la démarche de l'économie circulaire à la proposition de service d'un consultant
7 Pilliers répartis sur 3 Domaines
L'économie circulaire repose sur 7 piliers.
1. L'approvisionnement durable
2. L’écoconception
3. L'écologie industrielle et territoriale
4. L'économie de la fonctionnalité
5. La consommation responsable
6. L'allongement de la durée d'usage
7. Le recyclage
Ces 7 piliers peuvent être eux-mêmes classés en 3 domaines
1. L'offre des acteurs économiques, et donc principalement des entreprises TPE PME etc… mais aussi celles des services publics et des administrations ou encore des associations
2. La demande et le comportement des consommateurs
3. La gestion des déchets
Croisons ces 2 listes :
L'entrepreneur repère un besoin (pour simplifier la présentation je vais appeler celui qui offre un bien ou un service "entrepreneur" quel que soit son statut juridique ou la structure dans laquelle il évolue, c'est plus simple) ;
l'entrepreneur, donc, repère un besoin et propose une solution pour répondre à ce besoin : il fait une offre, cette offre est un bien (matériel) ou un service (immatériel).
OFFRES DES ACTEURS ECONOMIQUES (Domaine n°1)
Un produit, c'est toujours le même schéma : il nécessite de la recherche et développement, des matières premières, un usinage (une mise en production) avec des machines, de l'énergie et d'autres consommables, du stockage, des emballages, du transport jusqu’à la livraison finale à l'usager mais aussi des services supports (marketing, communication, vente, administratif divers)
- des matières premières
1. L'approvisionnement durable est à l'évidence concerné mais aussi les autres aspects
2. L’écoconception : mieux conçu = moins de gaspilalge
3. L'écologie industrielle et territoriale : moins d'impact sur le territoire (sol, air, eau, gestion et recyclage des déchets de production
4. L'économie de la fonctionnalité : plus de sobriété = moins de matières premières
- de la recherche et développement (le pillier 2 "écoconception" et le pillier 4 "l'économie de la fonctionnalité"), le produit final est plus sobre.
1. L'approvisionnement durable : moins de matière, mieux sourcées, mieux produites (en limitant les impacts),
2. L’écoconception : matières choisies, réutilisées et réutilisables
3. L'écologie industrielle et territoriale : limitation des impacts et recherches de synergies avec d'autres industries locales ou avec le territoire
4. L'économie de la fonctionnalité : plus de sobriété, moins de complexité, pièces détachables et interchangeables
- un usinage (une mise en production) avec des machines, de l'énergie et d'autres consommables, les pilliers 1 à 3 sont concernés :
1. L'approvisionnement durable : au delà des matières premières, les consommables et l'énergie seront eux aussi "d'origine durable"
2. L’écoconception : le processus de production est rationnalisé, les machines elles mêmes sont écoconçues
3. L'écologie industrielle et territoriale : les sous-produits et les déchets liés à la production sont pensés : échanges avec d'autres industriels ou avec la ville , emploi local ...
- du stockage, des emballages, du transport jusqu’à la livraison finale à l'usager : les pilliers 1 à 4 sont concernés
1. L'approvisionnement durable : bâtiments éco conçus, sobres en énergie, emballages minimisés et recyclables, moyens de transport choisis
2. L’écoconception : transportabilité étudiée, emballages étudiés (fragilité du produit etc ...)
3. L'écologie industrielle et territoriale : moyens de transports locaux existants, entrepôts
4. L'économie de la fonctionnalité : la produit est-il emallable, transportable, manipulable avec sobriété ?
- aussi des services supports (marketing, communication, vente, administratif divers)
1. L'approvisionnement durable
2. L’écoconception
3. L'écologie industrielle et territoriale
4. L'économie de la fonctionnalité
Comment l'entrepreprise communique - t -elle dans le cadre de ces 4 axes de réflexions ? Comment la vie de bureau s'organise-t-elle ? Est-il tenue une comptabilité matière ? Les bons indicateurs sont-ils en place ? Les données pour la Déclaration de Performance Extra-financière sont-elles prêtes ?
DEMANDE ET COMPORTEMENT DES CONSOMMATEURS (Domaine n°2)
Le consommateur va se procurer le produit :
- Il s’informe
- il l’achète
- il le consomme
- il le stocke
- il s’en sépare
Comment l'entreprise informe - t - elle et forme - t - elle le consommateur ?
5. La consommation responsable : l'énergie nécessaire au fonctionnement du produit est-elle consommée de façon durable (j'éteins mon ordinateur quand je ne m'en sers plus), l'appareil est-il correctement entretenu ? réparé ?
6. L'allongement de la durée d'usage : à l'achat, le produit est choisi pour ses qualités et l'assurance qu'il durera longtemps, le consommateur ne répond plus au sollicitations pour des nouveautés dont il n'a pas un réél besoin, il prend soin de ses produits pour les faire durer plus longtemps.
À ce moment, le produit peut avoir une fin de vie totalement différente d'un consommateur à l'autre
- allongement de sa durée d'usage
- réparation
- réemploi
- réutilisation
- déchet définitif
GESTION DES DECHETS (Domaine n°3)
L’objet devenu déchet peut être retraité et connaitre
- Réparation
- Réemploi
- Transformation en une nouvelle matière première : le recyclage et le traitement et la valorisation des matières contenues dans les déchets collectés
- Destruction définitive utile : transformation en carburant ou compost
- Destruction définitive polluante : brûlage, enfouissement
- En fait les 6 premiers pilliers impactent ce domaine des Déchets et de leur traiement
1. un produit pour lequel les matières premières et les conseommables ne relèvent pas de l'approvisionnement durable
2. qui n'a pas fait l'objet d'une écoconception
3. pour lequel il a été fait abstrction de l'écologie industrielle et territoriale
4. pour lequel l'économie de la fonctionnalité n'a pas été menée our de manière superficielle
5. qui n'a pas été consommé de façon responsable
6. qui connait une durée d'usage non optimisée
7. ne peut être recyclé de manière satisfaisante
ALLONS PLUS LOIN DANS L’ANALYSE DE CES ETAPES
Soyons réalistes : à chacune de ces étapes ou de ces micros-étapes, sont générés des déchets, des gaz à effet de serre, de l'eau souillée, de l'air pollué, bref chaque action a un impact.
La conception du produit est-elle simple, avec le moins de matière, le moins d’énergie nécessaire lors de son usage, un jeu de pièces détachées remplaçables, une absence de soudures, fonctionnalités facilitantes et favorisant l’accessibilité (on pensera aux smartphones plus particulièrement et aux logiciels en général, mais aussi à n’importe quelle machine-outil).
La construction du produit peut générer des actions inutiles elles-mêmes source d'impact : par exemple, quand on extrait des matières premières à un endroit x, que les pièces détachées sont fabriquées à un endroit yet l'assemblage à un endroit Z, pour finalement stocker dans un entrepôt un autre endroit p, sans parler à chaque étape des emballages nécessaires, du transport, du déballage, du stockage dans des lieux qu'il a bien fallu construire : toute la chaîne logistique doit être pensée à l'aune de ces coûts et de ses impacts.
La localisation du projet tient compte des capacités locales : accès aux ressources matérielles et humaines, implantation dans des locaux existants ou sur des friches, recherche de synergies avec d’autres activités ou productions.
La consommation elle-même est responsable : moins d’énergie, soins et attention pour faire durer, partage et colocation, (pensons à vos rares journées de bricolage et aux superbes outils sagement rangés à l’atelier ou à la voiture dans le garage 300 jours par an), réparation. Ce comportement est rendu possible parce-que en amont le produit aura été « éco-conçu », c’est-à-dire que les impacts possibles à chaque étape auront été repérés, analysés, minimisés, voir une autre voie plus acceptable aura été choisie.
Il peut être aussi nécessaire de former et d’informer le consommateur : le produit se répare, le produit se recycle et doit être déposé à tel endroit.
La fin de vie fait partie de l’éco conception : quel type de déchets va-t-on générer ? quel est le traitement approprié, la filière de recyclage est-elle existante ou doit-on la créer ?
La part des déchets recyclés et de 44% à ce jour il doit passer à 70% à horizon 2030.
Cela passe par une réduction drastique de l'usage du plastique.
Il est aussi prévu de réduire le gaspillage alimentaire de 50% d'ici 2030.
Mais la meilleure façon de faire reste de ne pas produire de déchets. Ainsi on nous annonce que Pernod-ricard en 2020 atteind son objectif de 0 déchet mis en décharge : que deviennent les bouteilles d'alcool du consommateur ?
Danone annonce que 86% des emballages sont recyclables, réutilisables ou compostables avec un objectif 100% en 2025 : quand je regarde les rayons d'un supermarché, je ne vois que ça des emballages et des pots de yaourt : il appartient au consommateur de mettre les petits pots en question dans la bonne poubelle.
L'Oréal s'est engagé sur une politique de packaging fondée sur les 3 R : respecter, réduire et remplacer mais quand je vois les cartons qui entourent les pots de crème, et les protections à l'intérieur pour que le pot en question ne se casse pas et le blister qui entourent le tout : là encore le consommateur a intérêt à choisir la bonne poubelle.
Ces exemples sont très insatisfaisants car on reste dans l'esprit d'une consommation à outrance et qui continue à favoriser cette consommation, à susciter des besoins : est-ce la bonne solution alors que d'autres besoins ne sont pas satisfaits.
IL y a une vraie recherche sur les dysfonctionnements mais pour l'instant, elle alimente beaucoup le Greenwashing et la Publicité.
Si vous êtes consultant
Si vous êtes consultant et que votre produit est un service immatériel, ce service répond-il aux critères de l'économie circulaire ?
On oubliera le chapitre sur les matières premières puisque votre produit est immatériel.
Sa conception, essentiellement du jus de cerveau, se construit mais derrière votre ordinateur :
quel usage faites-vous de tous vos outils numériques
> impression papier
> usage d'encre
> archivage : utilisation d’un disque dur de préférence à l’utilisation du cloud pour cet archivage
> ordinateur éteint chaque soir
* Rencontre du client : favorisez-vous le train ou les réunions en visio ?
* Site internet éco-conçu : pas trop de caractère gras, peu de photos, peu ou pas de vidéos
* Comment organisez-vous votre marketing :
> imprimez-vous encore des cartes de visite ou d'inutiles flyers ?
> utilisez-vous des goodies pour le dernier salon auquel vous avez participé : certes beaucoup de producteurs font un effort mais c'est encore trop souvent le royaume du plastique et surtout de l'objet inutile. Profitez-en pour offrir des objets utiles marqués à votre effigie : une gourde, une tasse en faïence, un crayon en bois et tout ça sans emballage.
* La vie quotidienne au bureau est-elle éco-responsable : les mugs sont en faïence, le filtre à café est un filtre permanent, la température du bureau est raisonnable.
Et puis surtout, quelle étude menez-vous pour votre client et quel rapport produisez-vous ?
Votre étude est-elle menée à l’aune de cette économie circulaire ? tenez-vous compte des objectifs de développement durable ? et cela même si il ne vous l'a pas demandé ?
Si vous accompagnez des créateurs d’entreprise, le projet est-il éco conçu :
> Matières / Matériaux
> Conception du produit
> Conception de la production du produit
> Implantation locale
> Traitement des déchets
> Packaging
> Transport
> Fin de vie
Il n’est plus possible d’imaginer un projet en dehors du respect des principes l’économie circulaire.
En synthèse
On déduira de tout cela que tous les acteurs sont concernés, producteur et consommateur, entreprise privée, administration des territoires. Tous les systèmes de production sont imbriqués.
Il faut passer de ça =>
à ça =>
Sources : https://www.ecologie.gouv.fr/leconomie-circulaire
Raisonnons CIRCULAIRE. Nous évoluons dans un système fermé et limité : la Terre.
à bientôt dans un prochain post pour en savoir plus, continuer à se former, échanger les bonnes pratiques et les changements d'habitude.
Bonne semaine !
Et vous ? que pouvez-vous faire dans votre entreprise ?
N’hésitez pas à vous abonner et à liker bien sûr.
En parler ? https://www.rsepourtous.fr/rendez-vous
A la semaine prochaine
Environnementalement Vôtre
Véronique
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