La News Letter du Samedi 19 Février 2022

L'empreinte Carbone

L'empreinte carbone est un indicateur qui vise à mesurer l'impact d'une activité sur l'environnement et plus particulièrement se sont les émissions gaz à effet de serre liées à cette activité qui sont mesurées.

La notion d'empreinte carbone peut s'appliquer à un individu, à une entreprise ou un territoire.

Je vous invite à réaliser votre propre bilan carbone en allant sur mon site à la page https://www.rsepourtous.fr/accesbilancarbone, et ainsi à mesurer votre propre empreinte et les efforts nécessaires pour atteindre l'objectif des 2 tonnes par individu en l'an 2050.


Voyons ces notions de gaz à effet de serre et de facteurs d'empreinte sur lesquels nous pouvons agir

- le transport

- le logement

- les biens et services

- l'alimentation

- les services publiques

et envisageons d'aller plus loin.

Les activités à impact carbone retenues pour mesurer l’empreinte

Il n'existe pas qu'un seul gaz à effet de serre, mais par souci de simplicité, la mesure en terme de CO2 est devenue la norme et demande quelques recalculs.

À l'échelle d'un pays, L'Insee définit l'empreinte carbone induite par la demande finale intérieure du pays par

× la consommation des ménages

× les administrations publiques

× les organismes à but non lucratif

× les investissements

que cesbiens ou services soient produits sur le territoire national ou soit importés.

On retient

× Les gaz à effet de serre émis des ménages (transport, chauffage des logements)

× Les gaz à effet de serre issus de la production intérieure de biens et de services destinés à la demande intérieure

× Les gaz à effet de serre émis par les produits et services importés.

On ne retiendra donc pas les gaz à effet de serre émis par les produits et services exportés.


Quelques mots sur les émissions de gaz à effet de serre

Le CO2 est le gaz à effet de serre le plus répandu et il en existe 5 autres

1. Le CO2, le dioxyde de carbone a pour origine essentiellement la combustion des énergies fossiles (transport, industrie, agro-alimentaire, habitat, etc.), l'agriculture et l'élevage intensif, la déforestation. Il reste dans l’atmosphère environ 100 ans.

2. Le méthane a pour origine l'élevage des bovins et des ruminants. IL est beaucoup plus nocif que le CO2 : Son potentiel de réchauffement est 20 à 25 fois plus élevé que le CO2mais sa durée de vie est de 10 ans

3. Le protoxyde d'azote provient des industries du froid et de l'automobile et du secteur agricole par l’épandage d’engrais azotéssur les sols

4. L’Hydrofluorocarbure provient des exploitations minières et pétrolières et des décharges d'ordures

5. Le perfluorocarbure provient des climatiseurs et des systèmes de froid et des extincteurs

6. L'hexafluorure de soufre provient de l'industrie pharmaceutique.

Ces 3 dernières familles de GES, les gaz fluorés, sont apparues avec l’ère industrielle. Ils n’étaient pas présents naturellement dans l’atmosphère et sont uniquement dus aux activités humaines.


L’Effet de serre

Pourquoi mettons-nous ainsi en exergue cette histoire de gaz à effet de serre et d'abord qu'est ce que c'est l’effet de serre ?

Je vais ne faire ici qu'un rappel rapide puisque dans la newsletter numéro 3, j'ai développé ce sujet.

Première chose à connaître pour comprendre ces phénomènes, c'est que les gaz, quel qu'ils soient, ont des propriétés diverses et entre autres celle de laisser passer ou pas certains rayonnements. Par exemple, l'azote (78%) qui constituent avec l'oxygène (21%) 99% de l’air sec, l’azote donc, empêche presque tous les rayons ultraviolets envoyés par le soleil d'atteindre la terre. Sans cela, la vie y serait impossible.

Deuxième chose à savoir : la terre et les objets qui s'y promènent, les humains, les plantes, les animaux émettent des rayons infrarouges. En fait, ses rayons infrarouges ne sont ni plus ni moins que la chaleur.

Troisième chose à savoir : Sur la terre, la température moyenne est de moins 18°, mais la terre émet, nous venons de le voir, beaucoup de rayonnements infrarouges qui sont renvoyés vers l'espace, à travers l’atmosphère ; et c'est (en simplifiant très fort cetteprésentation) ce qui nous permet d'avoir cette température constante moyenne de plus 15°.


Quatrième chose à connaître : L’atmosphère (l'air) est composé d'azote à 78% et d'oxygène à 21%. IL reste 1% pour d’autres gaz de nature variées, dont entre autres le CO2.

Le CO2 est présent dans l’atmosphère de façon infinitésimale par rapport au reste mais avec des capacités aux conséquences majeures.

Cinquième chose à connaître : De la même façon que l'azote ne permet pas le passage des rayons ultraviolets du Soleil vers la Terre, le CO2 ne permet pas le passage des rayons infrarouges émis par la Terre vers l’Espace. Plus, il y a de CO2 dans l'atmoshère, moins la chaleur peut s'échapper.

C'est ce phénomène, que l'on retrouve dans une serre, puisque dans ce local, la chaleur ne peut pas traverser le verre du toit ou des murs.

Sixième chose à connaître : C'est ce phénomène, que l'on retrouve dans une serre, puisque dans ce local, la chaleur ne peut pas traverser le verre du toit ou des murs ; le verre étant un très mauvais conducteur de chaleur. Ce phénomène a donc été nommé EFFET DE SERRE.

L'enjeu des prochaines années

Le CO2 est naturellement présent dans l’atmosphère et contribue aux équilibres qui ont permis la vie sur terre. Les excès de carbone peuvent être régulés par les puits de carbone (forêts, océans) qui les absorbent. Mais le trop plein, envoyé depuis la révolution industrielle du 19ème siècle et surtout depuis les 70 dernières années, lui reste au dessus de nos têtes. Il finit par être absorbé mais avec une inertie forte (10 ans pour le méthane et 100 ans pour le CO2). L’excès de Co2 qui conditionne les conditions climatiques des 10 prochaines années est déjà dans l’atmosphère.

Tout l'enjeu des prochaines années est de retrouver le bon équilibre et cela passe avant tout par les actions concourant à ramener les émissions de CO2et des autres gaz à effet de serre, au même niveau que ce qui existait il y a 250 ans ; en tenant compte du fait que, il y a 250 ans il y avait un milliard d'humains sur la terre et que désormais nous sommes 8 milliards, et 10 milliards à l'horizon de 2050.


Maintenant que vous avez mesuré votre empreinte carbone personnelle, comme je vous l'ai suggéré au début de cet article, vous comprenez la nécessité qu'il y a à passer des 10 tonnes de CO2 émis par chaque individu en France aux 2 tonnes, plus que souhaitable en 2050.

Cela passe entre autres par le fait que chaque logement devra être autonome en terme d'énergie, voir être positif.

Passons en revue l'empreinte carbone d'un certain nombre de facteurs..


LES FACTEURS DE L'EMPREINTE CARBONE

L'empreinte carbone des transports (24,2% de l'impact)

Le Transport est l'un des plus gros postes de notre impact carbone moyen : 2,9 tonnes de CO2 sont émis chaque année par personne.

En France, 4 trajets sur 5 s'effectuent en voitureet donc le trafic routier émet plus de 80% des gaz à effet de serre,

le trafic aérien émet lui 15%.

Il est fort utile de favoriser les trajets en train : le facteur d'émission est de 10 g de CO2 contre 153 g pour une petite voiture ou 229 g grammes pour une voiture gourmande.

On privilégiera aussi le train (facteur inférieur à 10g) à l'avion (facteur 285 g) pour les longs trajets.


L'empreinte carbone du logement (22,5% de l'impact)

Le logement est un très gros poste qui inclut l'énergie utilisée pour le chauffage et les usages quotidiens, le traitement de l'eau et des déchets, l'achat du mobilier, la construction de logements neufs et la rénovation des logements anciens.

En France, 90% de la production d'électricité est décarbonée (elle est basée sur le nucléaire, l'hydraulique, le solaire, l'éolien), la contribution du logement à l’impact carbone en France est donc plus faible par rapport à d'autres pays dans le monde.

Il est nécessaire de supprimer les chaudières au fioul puis celles au gaz et trouver d'autres ressources.


L'empreinte carbone des biens et des services (21,7% de l'impact)

Les biens de consommation : équipement électronique, usage d'internet, console de jeux, vêtements meuble objet divers et autres biens et services est un posteà surveiller. L'impact carbone du numérique tend à augmenter fortement ces dernières années tant dans la partie matérielle que dans la partie des usages. Le streaming et les vidéos représentent 70% des impacts lié à la partie usage.


L'empreinte carbone de l'alimentation (19,2% de l'impact)

L’alimentation représenterait un peu plus d'une tonne de CO2 par habitant et par an en France, la part la plus importante reviendrait à la consommation de protéines de viande. On incrimine beaucoup la viande de bœuf mais je subodore des statistiques erronées.

A l'évidence par contre il faut arrêter d'importer des sojas d'Amérique du Sud alors que nous disposons de produits de qualité nutritive supérieure, tels la luzerne, pour nourrir les animaux et pour fabriquer une viande de bien meilleure qualité. La production de viande de porc ou de poulet est nettement moins impactante que celle de viande de bœuf. Il en est de même pour les œufs.


L'empreinte carbone des services publics (12,5% de l'impact)

Les services publics dont profitent chaque citoyen génèrent leur propre impact carbone mais à juste titre ils sont réaffectés pour partie au niveau de chaque individu. Cette part relève d’une sorte de solidarité et d'un travail commun pour améliorer cet impact : Meilleure éducation, Meilleure santé de chacun et cetera …


Faire Mieux

Malgré tous ces efforts, la France peut mieux faire ; et même nettement mieux faire.

En 2018 La France se classait 10e des pays les moins carbonés des 27 états de l'Union européenn, elle est devancée largement par la Suède, la Roumanie, la Suisse, la Lettonie ou la Hongrie. Mais fièrement et étonnamment elle devance l'Allemagne qui, avec ses centrales électriques à charbon peine actuellement à maintenir le cap. Ne nous leurrons pas sur la position de l'Allemagne qui développe l'énergie non renouvelable à marche forcée et qui a pour ambition de sortir de la partie carbone bien avant l'échéance de 2050.


Obligations légales

Y-a-t- il des obligations vis-à-vis de cette notion d'empreinte carbone.

Comme pour tout objectif, il faut des chiffres pour mesurer là où l’on en est et vérifier les résultats de ces efforts.

Mesurer son empreinte carbone a d'abord cette utilité.

On rappellera que en France la réalisation d'un bilan carbone est obligatoire.

× pour les entreprises de plus de 500 salariés

× pour les collectivités territoriales de plus de 50000 habitants

× pour les établissements publics et les services d'état de plus de 250 agents

× mais aussi depuis 2021 pour les entreprises de plus de 50 personnes notamment si elles ont perçu des subventions de la part de l'administration.

Il est naturel de penser que l'obligation légale sera étendue aux entreprises de toute taille dans le code de l'environnement.

Si on veut atteindre cet objectif ambitieux de 2 tonnes par habitant, il est évident que toutes les entreprises devront faire leur part en fixant des objectifs de réduction ambitieux alignés avec la stratégie nationale bas carbone qui prévoit de diviser les émissions par 5 d'ici 2050 c'est à dire dans un peu moins de 30 ans.

Il s'agit aussi d'une des recommandations de la convention citoyenne pour le climat qui propose de contraindre par la loi l'inclusion d'un bilan carbone dans la comptabilité des entreprises.

Malheureusement la contrainte passera sûrement par l'application de pénalités ou d'avantages fiscaux ou de pénalités fiscales.

A noter que l'ADEME, l'agence du gouvernement aide à l'établissement du bilan carbone et accordent des subventions en ce sens.


Avantages/Bénéfices/Intérêts

Etablir son bilan carbone, calculer l'empreinte carbone de son entreprise ne présente que des avantages.

Cette démarche peut vous permettre de :

Ø renforcez votre image de marque

Ø construire un avantage concurrentiel

Ø anticipez la loi

Ø booster la marque employeur

Ø dépenser mieux et moins

Ø prendre du recul

Ø accéder à de nouveaux marchés

Ø accéder à de nouveaux financements, les financements seront de plus en plus souvent adossés desratio en ce sens

Ø assurer la pérennité de l'entreprise

Ø augmenter ou tout au moins maintenir sa valeur


Allons plus loin

Alors vous me direz-vous : « moi, j'ai pas de souci, je compense mon empreinte carbone !

Je plante un arbre à chaque naissance à chaque anniversaire à chaque fête.

C'est bien mais, c’est comme le pipi sous la douche, ce n'est certainement pas suffisant

Cette mesure de votre empreinte carbone est le point de départ d'une réflexion beaucoup plus approfondie, qui va vous conduire :

× à revoir les méthodes de travail,

× à revoir de production de services ou de biens

× à examiner la nature des services ou des biens inscrits à votre catalogue,

× à réfléchir sur la qualité des matières premières utilisées,

× à changer vos habitudes de travail, à passer au télétravail à éteindre l'ordinateur,

× à changer de local de bureau pour un bâtiment plus éco-responsable,

× à changer la pause café,

× à abandonner le plastique,

× à supprimer les déchets,

× à réfléchir au recyclage des biens utilisés dans l'entreprise mais aussi au recyclage des biens que vous produisez.

Cela s’appelle l’économie circulaire et nous en reparlerons longuement sous peu (sujet oh combien passionnant)


Comme le dit désormais l'article 1833 du code civil, toute entreprise dans le cadre de son intérêt social, doit mesurer ces impacts environnementaux et sociaux.

Il y a encore beaucoup de travail !

N’hésitez pas à vous abonner et à liker bien sûr.

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A la semaine prochaine

Environnementalement Vôtre

Véronique

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