La News Letter du Samedi 09 Juillet 2022
Cette semaine, (la première semaine de Juillet 2022) la sobriété est à la mode ou plus exactement d'actualité, mis en parallèle avec les problèmes de pouvoir d'achat. Le lien n'est pas très évident pour moi en dehors d’un amalgame de marketing politique.
Alors, j'ai décidé de me pencher un peu plus avant sur cette notion de sobriété, bien entendu dans le cadre de ce qui nous préoccupe à savoir la transition écologique.
Tout d’abord, la définition : que signifie « sobriété » ?
Le dictionnaire le Robert nous dit que la sobriété est le comportement d'une personne sobre (sic !), on parle de modération. Une personne sobre est une personne qui montre de la mesure, de la réserve, en quelque chose ; c'est le contraire du prodigue, du prolixe, du frénétique ou de l'exalté. La sobriété a aussi à voir avec la discrétion. Est sobre quelque chose qui n'a pas recours aux surcharges, aux ornements inutiles. C'est quelque chose qui est dépouillé, simple, peut-être jusqu'à la sévérité. Le contraire est compliqué, sophistiqué, surchargé. La sobriété a à voir avec la légèreté ou l'élégance, mais aussi avec la frugalité.
L'origine du mot sobriété serait le mot latin «sobrietas »qui signifie « tempérance dans l'usage du vin », prudence.
Dans des définitions plus modernes, et avec l'appropriation de ce terme par tout un chacun, qui est faite dans le cadre de la transition écologique, l'ADEME nous fait remarquer que la sobriété regroupe des réalités multiples à travers des démarches de frugalité, de simplicité, de non gaspillage, d'efficacité, de sobriété énergétique ou de moindre consommation.
La modération est le fil rouge de toutes ces approches.
L’ Approche de l’ADEME
L'ADEME dans sa synthèse "l'état des lieux sur la notion de sobriété" de 2019 récapitule rapidement l'usage de ce mot depuis presque une centaine d'années, où dès 1936, on parle de simplicité volontaire, pour conclure que le point commun de toutes ces approches est une recherche de modération dans la production et la consommation de biens et services nécessitant des ressources énergétiques ou matérielles, soulignant aussi la recherche d'une justice climatique et sociale. Ce sont bien ces notions que l'on retrouve à travers les 17 objectifs de développement durable.
La sobriété est une notion distincte de l'efficacité mais en même temps complémentaire et indispensable. Avec la sobriété, on retiendra la notion du suffisant pour abandonner celle du superflu.
C'est le message de Pierre Rabhi et de son mouvement colibri.
La démarche proposée aboutie aussi à une augmentation du bien-être et du bonheur.
Le rapport de l’ADEME s'arrête longuement sur la définition de la sobriété énergétique présenté par l'association Négawatt. (https://negawatt.org/)
La sobriété pour eux s'organise autour de 4 leviers
On en vient à associer la sobriété à "moins mais mieux", en reliant consommation, qualité de vie, bien-être, santé, impact environnemental.
Les équilibres restent évidemment à trouver : moins pour qui et en fonction de quels critères ? mieux pour qui et comment y accède-t-on ?
Voici en un shéma de synthèse les racines et les définitions de la sobriété repérées par l'ADEME
Sources : ADEME - Panorama sur la Notion de Sobriété - Novembre 2019
L'avantage de ce concept de sobriété est sa grande souplesse qui permet débat, rencontre et communication.
2 grandes approches ressortent.
Deux approches qui peuvent quelquefois converger.
L'importance de faire évoluer les modes de vie et les modes de consommation sont les points d'importance de ces démarches.
La loi nous aide à avancer :
et d'autres mots qui entrent dans le quotidien :
> La règle des 5R (refuser, réduire, réparer, recycler, rendre à la terre) relève de cette sobriété.
> La permaculture a le vent en poupe.
> L'innovation frugale se retrouve dans les rapports RSE d'entreprise.
La sobriété doit se traduire au niveau des pratiques individuelles et des gestes du quotidien (notamment en limitant le gaspillage d'énergie) , aussi par la consommation de produits « verts ».
Cette approche, cependant, ne suffit pas car elle ne remet pas en question un mode de vie non soutenable.
Néanmoins, c'est un premier pas vers "une simplicité volontaire ou une frugalité choisie".
Au-delà la société doit penser différemment ses modes de communication, ses contrats entre les personnes (morales ou physiques) et la confiance ou les responsabilités qui en découlent , les accès au bien-être et au bonheur.
Sources : ADEME - Panorama sur la Notion de Sobriété - Novembre 2019
Comme le démontre ce 2ème schéma que je vous reporte ici, l’ADEME conclut en disant qu'il n'existe pas de définition précise et consensuelle de la sobriété, il s'agit de démarches diverses qui promeuvent une modération de la production et de la consommation par le biais d'une transformation des modes de vie.
L'impact social de ces avancées est inconnu mais cette la sobriété apparaît bien comme un levier essentiel face aux enjeux qui sont les nôtres.
La sobriété vue par Pierre Rabhi
Pierre Rabhi est né en 1938 dans une société agraire. Il a vécu de très près l'évolution de modes de culture ancestrale vers cette fausse modernité que nous connaissons. Il en a immédiatement perçu les limites et l'hypocrisie.
Son livre « vers la sobriété heureuse » est paru chez Actes Sud en avril 2010.
A plus de 70 ans, à travers diverses expériences de sa vie, il raconte comment une modération de nos besoins et de nos désirs, une sobriété choisie, sont libérateurs, et ainsi nous rendent heureux.
Quand on rapproche cette réflexion des questions posées aux entrepreneurs ou à ceux qui veulent entreprendre et notamment la question du pourquoi de leur démarche, la notion de liberté revient toujours en au premier plan.
Entreprendre, aujourd’hui, dans ces années 2020, ne peut plus s’envisager sans cette notion de sobriété, plus loin encore que la prise en compte de nos impacts, telle que prévue dans la code civil (article 1833).
Les entreprises d’aujourd’hui créent le monde de demain et doivent avoir pour ligne directrice, tel que l’envisage Pierre Rabhi, de mettre l’humain et la nature au cour de nos préoccupations, pour redonner au monde légèreté et saveur.
Les analyses de Gaspard Koening et Jean-Marc Jancovici
Ce 7 Juillet, le philosophe Gaspard Koenig s'interroge dans le journal "Le monde" pour savoir si l'on peut concilier augmentation du pouvoir d'achat et baisse de la pression sur l'environnement, question du jour de la classe politique française. Jean-Marc jancovici lui répond.
En effet, pourquoi se préoccuper de l'augmentation du pouvoir d'achat alors que la raison voudrait que l'on parle de sobriété.
Mais la question qui se pose ici du pouvoir d'achat est surtout la question d'un quotidien difficile, d'une gestion en douceur de ce passage vers la sobriété, Objectif de cette décennie.
La route ne peut pas être droite, et on ne peut pas laisser de côté, sur ce chemin, ceux qui ne peuvent pas maîtriser ce pouvoir d'achat, leur seul revenu étant leur salaire.
Le respect de ce pouvoir d'achat peut alors être analysé comme une aide collective pour supporter les transitions en cours et les vivre sans trop de douleur.
Augmenter le pouvoir d'achat en soi, du style 1% par an, comme si tout ce poursuivais à l'infini, n'a pas de sens. Ce qui peut avoir du sens, c'est d'accompagner cette transition en préservant un niveau de vie équitable.
Comme le dit Jean Marc Jancovici :" la différence entre la pauvreté et la sobriété, c'est que la la pauvreté est subie alors que la sobriété est choisie".
Donc administrons du mieux possible cette évolution du pouvoir d'achat de façon à permettre à tous ceux qui vivent avec un salaire de choisir la sobriété.
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À Dubaï, il fait au mois de juillet entre 30 et 40°C mais bien évidemment, il peut faire plus chaud.
Même l'hiver, il fait chaud à Dubaï et les températures ne descendent pas en dessous de 23°c.
Pourtant si il me prend l'envie d'aller skier, je me rends alors à Mail of the Emirates, un des grands centres commerciaux de la ville, où se trouvent pistes de ski intérieur (5 en tout, de 400 mètres de long, je devrai dire « de court », petite longueur pour une piste de ski tout de même), un snowparket, une piste de bobsleigh, dans un dôme dont la température ne dépasse pas les moins 2 degrés Celsius.
"Ski Dubaï", c’est son nom, a coûté environ 250 millions de dollars de sa conception à sa réalisation. Il accueille entre 2000 et 4000 personnes par jour. Et vous pouvez y séjourner une semaine entière comme dans les vraies stations de ski.
Le centre est ouvert de 9h ou 10h du matin jusqu'à 23h ou minuit selon les jours, éclairé comme en extérieur : On s'y croirait. Une petite faim ou une petite soif et vous avez des restaurants, façon chalet de montagne, ou des bars comme à Saint Moritz. On pense même à votre confort puisque avec une température de moins 2 degrés, il fait un petit peu frisquet, assis sur votre tabouret, au coin du bar ou sur la terrasse : alors, les équipes d'accueil prévenantes, installent des chauffages de terrasse.
Serions-nous en plein délire ? non, nous sommes à Dubaï.
Un projet de ski indoor du même genre existe aussi en Australie, et comme tout le monde le sait, ce pays est couvert de glaciers.
ça vous fait rêver ?
Restons sobre !
Transition écologique signifie avant tout Transformation des modes de vie.
à bientôt dans un prochain post pour en savoir plus, continuer à se former, échanger les bonnes pratiques et les changements d'habitude.
Bonne semaine !
Et vous ? que pouvez-vous faire dans votre entreprise ?
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A la semaine prochaine
Environnementalement Vôtre
Véronique
RSE POUR TOUS
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